« Prix bord champ 150frs/kg, prix magasin : 175 frs/kg, prix portuaire : 210frs/kg ». L'annonce de ces nouveaux prix de la noix de cajou pour la campagne 2009, par Abdoulaye Touré, président de l'Inter-cajou fait l'effet d'une douche froide dans les milieux paysans. Les producteurs d'anacarde ne cachent pas leurs inquiétudes face à cette chute du prix bord champ. « Alors qu'il était de 200frs l'année dernière, nous n'avons pas eu assez de marge de manœuvre. Nous nous attendions à un prix nettement supérieur », récrimine Tuo N, un paysan de Katiola. Selon le président de l'IInter-cajou, contrairement à l'année précédente, le nouveau prix bord champ est un prix résiduel, le minimum à partir duquel on peut spéculer. Il répond, dit-il, à un souci de stabilité. « L'important ce n'est pas d'annoncer un prix pour vous plaire, mais plutôt un prix qui garantit vos intérêts. Et l'intérêt de tous réside dans la stabilité du prix. 150 frs/kg est un point de départ, qu'on ne saurait réduire en aucun cas. Si on doit le faire, on viendra pour vous l'expliquer. En négociant on peut aller au-delà de 200frs, voire plus » », se justifie le président Touré. Pour le ministre Moussa Dosso en charge des questions économiques dans les zones Centre, Nord Ouest, la nouvelle matrice des prix est prenable. «A quoi sert un prix fort, si on doit descendre jusqu' à 75frs, comme ce fut le cas la campagne dernière », se demande-t-il. Selon lui, « la solution est dans le regroupement. C'est dans cette politique que vous pourrez faire le contrôle, amenuiser les déficits, et travailler sur les bonus.»
Marcel Konan
Marcel Konan
