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Politique Publié le jeudi 19 mars 2009 | Notre Voie

Inéligibles à la présidentielle de 2009 : Bédié et Ouattara, deux candidats repêchés

Henri Konan Bédié et Dramane Ouattara qui étaient incertains pour participer à la prochaine présidentielle ont été à nouveau autorisés par le chef de l’Etat à prendre part à cette élection.
Le Nouveau Réveil, quotidien du PDCI, est aux anges. Et il a raison. Son mentor Bédié et celui des républicains, Dramane Ouattara, viennent d’être repêchés par le président de la République pour être candidats à l’élection présidentielle prochaine. Bien que l’ordonnance prise par le chef de l’Etat date d’avril 2008, c’est maintenant seulement que notre confrère découvre ce trésor. C’est ce qui explique cette joie débordante que l’on peut percevoir très clairement à la Une du Nouveau Réveil d’hier. “Présidentielle : Gbagbo a déjà tranché. Bédié, ADO éligibles d’office”, lit-on comme pour mettre fin aux inquiétudes grandissantes dans le camp de l’opposition à propos de l’éligibilité de ses ténors.

L’inquiétude était si grande et la joie si immense que le confrère qui, d’ordinaire s’attaque à toute décision prise par Laurent Gbagbo, n’a rien eu à redire sur l’ordonnance, du 14 avril 2008. Bien au contraire, il reconnaît Laurent Gbagbo comme le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire grâce à qui, son mentor pourra être candidat à la présidentielle. Dieu soit loué !

Il faut comprendre le Nouveau Réveil. Ça n’était pas donné pour Ouattara et Bédié. Depuis octobre 2005, l’article 48 de la Constitution par la magie duquel ces deux hommes politiques pouvaient être candidats n’était plus d’actualité. Il stipulait exactement en son article 1er que : “A titre exceptionnel et uniquement pour l’élection présidentielle d’octobre 2005, les candidats présentés par les partis politiques signataires de l’accord de Linas-Marcoussis sont éligibles (…)”. C’est cette décision-là écrite à l’ombre de l’article 48 qui a permis à Bédié et Ouattara qui avaient d’énormes choses à se reprocher de passer entre les mailles du filet du Conseil constitutionnel. Ouattara et son problème de nationalité plus que douteuse et Bédié avec son problème de casseroles bruyantes qu’il traîne aux pieds.

L’élection présidentielle n’ayant pas eu lieu en octobre 2005 et que l’on va vers octobre 2009, la décision prise, le 5 mai 2005 était devenue caduque. D’où l’insomnie qui s’est emparée du PDCI et du RDR. Insomnie relayée par la presse proche d’eux. Surtout qu’avec le temps, chacun d’eux a ajouté une autre casserole à ses pieds. Ouattara, reconnu comme le père de la guerre qui a déplanifié la Côte d’Ivoire, était sûr de rendre compte à la nation et donc d’être disqualifié ad aeternam. Quant à Bédié, il a atteint l’âge limite requis par la Constitution : 75 ans. Tous les deux étaient forclos.

Aujourd’hui, ils peuvent jubiler puisqu’ils ont presque atteint un de leurs objectifs en faisant la guerre à la Côte d’Ivoire : faire de ce pays, un lieu où l’extraordinaire devient ordinaire, le postiche devient naturel. Un pays “gnanganmi” quoi.

Abdoulaye Villard Sanogo
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