Il n’a pas le temps de s’asseoir dans le douillet fauteuil présidentiel qu’il a tant convoité que, déjà, des voix s’élèvent de partout pour condamner son coup d’Etat. Plus grave, son principal allié, la France, a été contraint de déclarer que ce qui s’est passé à Madagascar est un coup d’Etat.
Saisissant la balle au bond, de nombreux Malgaches proches de Ravalomanana ou anti-putsch occupent les rues de Tana depuis lundi et n’entendent pas arrêter leur mouvement (qui est de plus en plus suivi) tant que l’ancien D.J. se fera appeler «président transitoire».
Dans la Grande Île, on sait où conduit ce genre de manifestations. La plupart du temps, au départ forcé du président en exercice. Et Rajoelina le sais très bien lui qui, avec la rue et une courte échelle de l’armée, s’est retrouvé à la place du chef de l’Etat. Que faire donc pour ne pas connaître un très court passage à la tête de l’Etat ?
La toute première solution qui saute aux yeux et qui s’offre à lui, c’est de mettre fin à ce mouvement de contestation qui risque de gagner tout le pays et précipiter sa chute. Mais elle a un inconvénient majeur. Rajoelina se mettrait ainsi dans un piège à cons puisqu’il a réussi à rallier à sa cause certains Malgaches et une partie de la communauté internationale sur le thème de la démocratie que n’appliquerait pas le président déchu Ravalomanana. Interdire maintenant une manif voudrait dire qu’il s’apprête à instaurer à Madagascar une tyrannie. Par ailleurs, à ceux qui soutiennent qu’il a fait un coup d’Etat, il répond que c’est le peuple qui s’est exprimé à la seule différence qu’ici, cette expression s’est faite en dehors des institutions de la République. Comment pourra-t-il, de ce fait, empêcher ce même peuple de jouer son rôle ?
La seconde solution (et c’est ce qu’il semble avoir choisi), c’est de laisser faire et de poser des actes qui vont ramollir les ardeurs des manifestants. En annonçant les assises qu’il avait déjà refusées catégoriquement au moment où le président remettait ses pouvoirs dans les mains d’un directoire militaire, il espère gagner du temps. Et il aura gagné si les partisans de Ravalo acceptent de prendre part à cette réunion. Car cela voudrait dire qu’ils reconnaissent l’ancien D.J. comme le nouvel homme fort du pays en remplacement de leur mentor.
On peut parier que Ravalo qui est un spécialiste des manifs de rue fera tout pour étendre ces contestations sur l’ensemble du territoire. De sorte à gêner fortement le putschiste et à obtenir son départ. Si, bien sûr, entre temps, l’armée entre aussi en jeu.
Abdoulaye Villard Sanogo
Saisissant la balle au bond, de nombreux Malgaches proches de Ravalomanana ou anti-putsch occupent les rues de Tana depuis lundi et n’entendent pas arrêter leur mouvement (qui est de plus en plus suivi) tant que l’ancien D.J. se fera appeler «président transitoire».
Dans la Grande Île, on sait où conduit ce genre de manifestations. La plupart du temps, au départ forcé du président en exercice. Et Rajoelina le sais très bien lui qui, avec la rue et une courte échelle de l’armée, s’est retrouvé à la place du chef de l’Etat. Que faire donc pour ne pas connaître un très court passage à la tête de l’Etat ?
La toute première solution qui saute aux yeux et qui s’offre à lui, c’est de mettre fin à ce mouvement de contestation qui risque de gagner tout le pays et précipiter sa chute. Mais elle a un inconvénient majeur. Rajoelina se mettrait ainsi dans un piège à cons puisqu’il a réussi à rallier à sa cause certains Malgaches et une partie de la communauté internationale sur le thème de la démocratie que n’appliquerait pas le président déchu Ravalomanana. Interdire maintenant une manif voudrait dire qu’il s’apprête à instaurer à Madagascar une tyrannie. Par ailleurs, à ceux qui soutiennent qu’il a fait un coup d’Etat, il répond que c’est le peuple qui s’est exprimé à la seule différence qu’ici, cette expression s’est faite en dehors des institutions de la République. Comment pourra-t-il, de ce fait, empêcher ce même peuple de jouer son rôle ?
La seconde solution (et c’est ce qu’il semble avoir choisi), c’est de laisser faire et de poser des actes qui vont ramollir les ardeurs des manifestants. En annonçant les assises qu’il avait déjà refusées catégoriquement au moment où le président remettait ses pouvoirs dans les mains d’un directoire militaire, il espère gagner du temps. Et il aura gagné si les partisans de Ravalo acceptent de prendre part à cette réunion. Car cela voudrait dire qu’ils reconnaissent l’ancien D.J. comme le nouvel homme fort du pays en remplacement de leur mentor.
On peut parier que Ravalo qui est un spécialiste des manifs de rue fera tout pour étendre ces contestations sur l’ensemble du territoire. De sorte à gêner fortement le putschiste et à obtenir son départ. Si, bien sûr, entre temps, l’armée entre aussi en jeu.
Abdoulaye Villard Sanogo