Le procès de M. Michel Koffi N’goran, professeur au lycée moderne de Toumodi , et ses deux co-accusés a enfin eu lieu le mardi 24 mars. Si le professeur a été condamné à un mois de prison ferme pour réception frauduleuse d’objets appartenant à un détenu, les deux gardes pénitentiaires, MM. Koné Boulaye (chef de poste) et Kapet Kamano Patrice ont eux été condamnés à 4 mois de prison ferme pour négligence et complicité d’évasion. Mais en dehors de l’aspect judiciaire de ce procès, il faut surtout retenir le laxisme et la négligence des autorités de cet établissement pénitentiaire. Des comportements qui ont favorisé l’évasion spectaculaire de Kouassi Serge Pacôme, ancien receveur des impôts de Yamoussoukro. Ce dernier s’était rendu coupable de détournement de deniers publics évalués à plus de 245 millions FCFA. Il avait été arrêté puis mis sous mandat de dépôt le 26 novembre 2007. Malgré la gravité de son forfait, Kouassi Serge Pacôme n’a jamais fait l’objet d’une surveillance appropriée. Au contraire, “le Boss”, comme on l’appelait dans le milieu carcéral, jouissait de privilèges insoupçonnés pour un criminel de son statut. On raconte même qu’il pouvait se permettre des virées nocturnes, offrant à boire à des amis. Il recevait qui il voulait sans la moindre précaution de la part de ceux qui étaient chargés de sa garde. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui l’ont aidé à prendre le large, comme n’a cessé de le rappeler le procureur de la République Condé Sory. Et c’est sur cet aspect que les avocats de la défense qui n’en demandaient pas mieux ont bâti leurs plaidoiries. Ceux-ci réfutant le délit de complicité et de connivence ont plutôt retenu le terme de négligence comme élément essentiel à l’encontre des gardes pénitentiaires. « Retenons le terme négligence. Puisque c’est dans cette atmosphère de négligence généralisée que tout évoluait », a ironisé Me Jacques Yobouet, avant de demander la clémence du tribunal, tout comme son collègue Me Pierre Diavatché .
Le lundi 9 mars dernier sous le prétexte d'avoir un malaise, l’ancien receveur des impôts de Yamoussoukro avait étéconduit à l’hôpital accompagné d’un seul garde. Ce dernier n’avait pas pris soin de lui mettre les menottes. Après s’être rendu compte de l’évasion du prisonnier, il a attendu plusieurs heures avant d’aviser sa hiérarchie aux environs de minuit. A son tour, le régisseur a attendu jusqu’à 6 heures du matin avant d’informer la police.
En tout cas, pour le tribunal ,les faits de négligence et de complicité sont clairement établis pour les deux gardes. D’où la peine qui leur a été appliquée.
La Maison d’arrêt et de correction de Toumodi a été souvent le théâtre de plusieurs évasions collectives aussi spectaculaires les unes que les autres.
Pierre Djessane Gervais
Le lundi 9 mars dernier sous le prétexte d'avoir un malaise, l’ancien receveur des impôts de Yamoussoukro avait étéconduit à l’hôpital accompagné d’un seul garde. Ce dernier n’avait pas pris soin de lui mettre les menottes. Après s’être rendu compte de l’évasion du prisonnier, il a attendu plusieurs heures avant d’aviser sa hiérarchie aux environs de minuit. A son tour, le régisseur a attendu jusqu’à 6 heures du matin avant d’informer la police.
En tout cas, pour le tribunal ,les faits de négligence et de complicité sont clairement établis pour les deux gardes. D’où la peine qui leur a été appliquée.
La Maison d’arrêt et de correction de Toumodi a été souvent le théâtre de plusieurs évasions collectives aussi spectaculaires les unes que les autres.
Pierre Djessane Gervais