Redonner tout son prestige d'antan au Centre régional des œuvres universitaires d'Abidjan (Crou-A). Pari difficile en cette période de récession économique que traverse la Côte d'Ivoire, mais pas impossible, selon le nouveau Directeur général, Dr Séka Obodji.
Donner un lustre reluisant et sa crédibilité au Centre régional des œuvres universitaires (Crou-A), dans un espace estudiantin tumultueux et à un moment où la Côte d'Ivoire subit une crise militaro politique et où l'Etat vit une récession économique qui lui impose des priorités. Tel est le pari que tente de relever le nouveau Directeur général, Dr Séka Obodji. Arrivé à la tête du Crou-A le 19 mai 2008, le nouveau Dg qui a pris fonction une semaine après, soit le 26 du même mois, mais il mesurait déjà l'ampleur des tâches qui l'attendent. Dr Séka n'est pas nouveau dans la maison, il a été directeur technique pendant des années, il connaît le milieu estudiantin, c'est un gestionnaire habitué aux rouages des attributions des logements. Un passé assez éloquent qui plaide en sa faveur et lui confère une dose d'expérience qu'il veut mettre depuis sa prise fonction, au service de la nation. Il sait qu'il arrive dans un environnement où le moindre faux pas peut provoquer des étincelles difficiles à éteindre et Dieu seul sait combien il est délicat d'allier humeur des structures syndicales et orthodoxie managériale. Sa philosophie est toute simple mais riche en sagesse. Que gagnent le Crou-A et les étudiants ? " Le Crou-A gagne en crédibilité et les étudiants obtiennent un cadre de vie agréable par la réhabilitation de leurs bâtiments ", répond-il plein d'assurance. Dr Séka s'est assigné quatre missions à la tête de son département. A savoir, premièrement assurer l'accueil et le logement des étudiants ; deuxièmement assurer leur restauration ; troisièmement assurer leur santé et quatrièmement assurer leur épanouissement culturel et sportif. Pour atteindre ses objectifs, il doit s'appuyer sur un budget de 5 milliards de Fcfa. Pari difficile quand on sait l'ampleur de la tâche. Par le passé, l'Etat consentait 10 milliards au Crou-A mais les temps sont difficiles, il faut donc se contenter de cette goutte d'eau dans un océan de problèmes. Pour y parvenir, Séka Obodji se donne une priorité. Il veut s'assurer que les étudiants sous sa coupole reçoivent leur repas quotidien, pas plus d'un, mais c'est déjà essentiel. " Je préfère que le résident ait au moins son repas du jour que de ne rien avoir du tout ", rassure-t-il la main sur le cœur. Ce repas que les étudiants appellent ''la mort subite''. Demain, se soucie de lui-même comme pour emprunter cette phrase biblique. Une chose est pour autant sûre, c'est que le Dg du Crou-A n'entend pas s'arrêter à un repas par jour. " Pour le moment, c'est un repas par jour, mais ça va changer. Nous allons tout faire en sorte pour arriver à au moins deux repas par jour ". Avec quoi ? Question d'autant plus essentielle quand on sait que le Crou-A traine une dette estimée à 1 milliard 730 millions, rien que pour la restauration. Si ce département à lui seul engloutit le tiers du budget, quel sort réserve-t-on aux trois missions qui sont l'accueil et le logement, la santé et l'épanouissement culturel et sportif ? Séka a sa petite idée là-dessus. Depuis sa prise de fonction, il ne fait que multiplier des actions dans ce sens. Il était aux côtés des étudiants de la cité de Mermoz sinistrés par un incendie qui ravageait un bâtiment. En leur offrant gracieusement 500.000 F cfa pour les tickets de restauration. Hier mardi 31 mars, le Dg du Crou-A réceptionnait, à la cité universitaire de Port-Bouët 2, le bâtiment réhabilité par le soin de ses services. En effet, le 9 janvier dernier, une tornade décoiffait un bâtiment dans cette cité. Mais la diligence avec laquelle la nouvelle direction du Crou-A s'est saisie de la doléance des résidents a permis à l'entrepreneur de boucler ses travaux et de livrer le bâtiment dans un délai de deux mois fixés. C'est donc tout naturellement heureuse que la directrice de la cité universitaire de Port-Bouët 2, Mme Yahou Augustine, a reçu la délégation qui accompagnait le Dg du Crou-A pour la remise des clefs. C'est un bâtiment rénové, avec une toiture, une charpente et des portes entièrement renouvelées qui font aujourd'hui, la fierté des étudiants de cette cité universitaire. " Comptez sur moi, je serai avec vous sans démagogie. Si je peux ou si je ne peux pas, je vous le ferai savoir", a-t-il rassuré. Il s'est lancé dans une vaste opération d'admission et de réadmission aux lits aux ayants droit. L'opération va durer un mois. Des semaines après, son équipe va passer dans les cités pour un contrôle strict. " Ceux qui n'ont pas droit aux lits seront priés de les rendre ", avertit-il. Avant d'apaiser : " Mais il ne s'agit pas d'une opération coup de poing, nous allons procéder par des campagnes de sensibilisation avant de sévir ". Et si pour résoudre un tant soit peu l'épineux problème de logements universitaires, le Crou-A se tournait vers l'Etat ? Soit pour lui demander de construire de nouveaux bâtiments ou soit pour la rétrocession de la cité universitaire de Yopougon pour combler le déficit ? A en croire le Dg du Crou-A, ces deux options mènent à un cul de sac. La première n'est pas pour le moment envisageable, a-t-il indiqué. " Ce n'est pas que je m'érige en défenseur de l'Etat, mais il ne faut pas demander au bon Dieu sa barbe. Je sais que l'Etat a des difficultés de trésorerie, lui demander de construire de nouvelles résidences universitaires relève de l'utopie à l'état actuel du débat. " Qu'en est-il de la rétrocession de la cité universitaire de Yop ? Là aussi, c'est l'impasse.
Cité universitaire de Yop : l’impossible rétrocession
Dr Séka Obodji a déclaré que la rétrocession de la cité universitaire de Yopougon a cessé d'être une propriété pour le ministère de l'Enseignement supérieur en général et spécifiquement pour le Crou-A. Il a alors plaidé auprès des nostalgiques d'arrêter de se leurrer. " La cité universitaire de Yopougon fait partie du patrimoine de l'Etat. C'est lui (l'Etat) qui l'a mise à la disposition du ministère de l'Intérieur et par ricochet, à la Police nationale. Sa rétrocession au Crou-A n'est pas à l'ordre du jour. Il ne faut pas se leurrer. " C'était à l'occasion du lancement officiel de l'opération Logement qui s'est déroulé, hier mardi, à la cité de Port-Bouët. La vérité a beau rougir les yeux des étudiants, mais ceux-ci ne peuvent que l'accepter. Toutefois, a précisé le Dg du Crou-A, les portes ne sont pas fermées. Si les moyens le permettent, certainement avec la fin définitive de la crise, l'Etat pourvoira en son temps, le Crou-A en de nouvelles résidences universitaires, pour le moment, il a d'autres priorités, a ajouté Séka Obodji.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
Donner un lustre reluisant et sa crédibilité au Centre régional des œuvres universitaires (Crou-A), dans un espace estudiantin tumultueux et à un moment où la Côte d'Ivoire subit une crise militaro politique et où l'Etat vit une récession économique qui lui impose des priorités. Tel est le pari que tente de relever le nouveau Directeur général, Dr Séka Obodji. Arrivé à la tête du Crou-A le 19 mai 2008, le nouveau Dg qui a pris fonction une semaine après, soit le 26 du même mois, mais il mesurait déjà l'ampleur des tâches qui l'attendent. Dr Séka n'est pas nouveau dans la maison, il a été directeur technique pendant des années, il connaît le milieu estudiantin, c'est un gestionnaire habitué aux rouages des attributions des logements. Un passé assez éloquent qui plaide en sa faveur et lui confère une dose d'expérience qu'il veut mettre depuis sa prise fonction, au service de la nation. Il sait qu'il arrive dans un environnement où le moindre faux pas peut provoquer des étincelles difficiles à éteindre et Dieu seul sait combien il est délicat d'allier humeur des structures syndicales et orthodoxie managériale. Sa philosophie est toute simple mais riche en sagesse. Que gagnent le Crou-A et les étudiants ? " Le Crou-A gagne en crédibilité et les étudiants obtiennent un cadre de vie agréable par la réhabilitation de leurs bâtiments ", répond-il plein d'assurance. Dr Séka s'est assigné quatre missions à la tête de son département. A savoir, premièrement assurer l'accueil et le logement des étudiants ; deuxièmement assurer leur restauration ; troisièmement assurer leur santé et quatrièmement assurer leur épanouissement culturel et sportif. Pour atteindre ses objectifs, il doit s'appuyer sur un budget de 5 milliards de Fcfa. Pari difficile quand on sait l'ampleur de la tâche. Par le passé, l'Etat consentait 10 milliards au Crou-A mais les temps sont difficiles, il faut donc se contenter de cette goutte d'eau dans un océan de problèmes. Pour y parvenir, Séka Obodji se donne une priorité. Il veut s'assurer que les étudiants sous sa coupole reçoivent leur repas quotidien, pas plus d'un, mais c'est déjà essentiel. " Je préfère que le résident ait au moins son repas du jour que de ne rien avoir du tout ", rassure-t-il la main sur le cœur. Ce repas que les étudiants appellent ''la mort subite''. Demain, se soucie de lui-même comme pour emprunter cette phrase biblique. Une chose est pour autant sûre, c'est que le Dg du Crou-A n'entend pas s'arrêter à un repas par jour. " Pour le moment, c'est un repas par jour, mais ça va changer. Nous allons tout faire en sorte pour arriver à au moins deux repas par jour ". Avec quoi ? Question d'autant plus essentielle quand on sait que le Crou-A traine une dette estimée à 1 milliard 730 millions, rien que pour la restauration. Si ce département à lui seul engloutit le tiers du budget, quel sort réserve-t-on aux trois missions qui sont l'accueil et le logement, la santé et l'épanouissement culturel et sportif ? Séka a sa petite idée là-dessus. Depuis sa prise de fonction, il ne fait que multiplier des actions dans ce sens. Il était aux côtés des étudiants de la cité de Mermoz sinistrés par un incendie qui ravageait un bâtiment. En leur offrant gracieusement 500.000 F cfa pour les tickets de restauration. Hier mardi 31 mars, le Dg du Crou-A réceptionnait, à la cité universitaire de Port-Bouët 2, le bâtiment réhabilité par le soin de ses services. En effet, le 9 janvier dernier, une tornade décoiffait un bâtiment dans cette cité. Mais la diligence avec laquelle la nouvelle direction du Crou-A s'est saisie de la doléance des résidents a permis à l'entrepreneur de boucler ses travaux et de livrer le bâtiment dans un délai de deux mois fixés. C'est donc tout naturellement heureuse que la directrice de la cité universitaire de Port-Bouët 2, Mme Yahou Augustine, a reçu la délégation qui accompagnait le Dg du Crou-A pour la remise des clefs. C'est un bâtiment rénové, avec une toiture, une charpente et des portes entièrement renouvelées qui font aujourd'hui, la fierté des étudiants de cette cité universitaire. " Comptez sur moi, je serai avec vous sans démagogie. Si je peux ou si je ne peux pas, je vous le ferai savoir", a-t-il rassuré. Il s'est lancé dans une vaste opération d'admission et de réadmission aux lits aux ayants droit. L'opération va durer un mois. Des semaines après, son équipe va passer dans les cités pour un contrôle strict. " Ceux qui n'ont pas droit aux lits seront priés de les rendre ", avertit-il. Avant d'apaiser : " Mais il ne s'agit pas d'une opération coup de poing, nous allons procéder par des campagnes de sensibilisation avant de sévir ". Et si pour résoudre un tant soit peu l'épineux problème de logements universitaires, le Crou-A se tournait vers l'Etat ? Soit pour lui demander de construire de nouveaux bâtiments ou soit pour la rétrocession de la cité universitaire de Yopougon pour combler le déficit ? A en croire le Dg du Crou-A, ces deux options mènent à un cul de sac. La première n'est pas pour le moment envisageable, a-t-il indiqué. " Ce n'est pas que je m'érige en défenseur de l'Etat, mais il ne faut pas demander au bon Dieu sa barbe. Je sais que l'Etat a des difficultés de trésorerie, lui demander de construire de nouvelles résidences universitaires relève de l'utopie à l'état actuel du débat. " Qu'en est-il de la rétrocession de la cité universitaire de Yop ? Là aussi, c'est l'impasse.
Cité universitaire de Yop : l’impossible rétrocession
Dr Séka Obodji a déclaré que la rétrocession de la cité universitaire de Yopougon a cessé d'être une propriété pour le ministère de l'Enseignement supérieur en général et spécifiquement pour le Crou-A. Il a alors plaidé auprès des nostalgiques d'arrêter de se leurrer. " La cité universitaire de Yopougon fait partie du patrimoine de l'Etat. C'est lui (l'Etat) qui l'a mise à la disposition du ministère de l'Intérieur et par ricochet, à la Police nationale. Sa rétrocession au Crou-A n'est pas à l'ordre du jour. Il ne faut pas se leurrer. " C'était à l'occasion du lancement officiel de l'opération Logement qui s'est déroulé, hier mardi, à la cité de Port-Bouët. La vérité a beau rougir les yeux des étudiants, mais ceux-ci ne peuvent que l'accepter. Toutefois, a précisé le Dg du Crou-A, les portes ne sont pas fermées. Si les moyens le permettent, certainement avec la fin définitive de la crise, l'Etat pourvoira en son temps, le Crou-A en de nouvelles résidences universitaires, pour le moment, il a d'autres priorités, a ajouté Séka Obodji.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr