Le Patriote : Depuis 2005, l’Institut National Polytechnique Houphouët Boigny (INP-HB) est confronté à des grèves à répétition. Qu’est-ce qui ne va pas exactement ?
Pr. Ado Gossan : En fait, en 2005, à la suite d’un mouvement, plutôt politique, des enseignants de l’INP-HB ont fait grève pour réclamer mon départ de la tête de cet Institut. Des revendications, qui n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons aujourd’hui. Dans l’immédiat, ce mouvement été écrasé. Mais les commanditaires sont toujours dans l’Institut. Pour moi, c’est une affaire classée. Mais la récente grève est celle des étudiants regroupés au sein de l’Association Générale des Etudiants Polytechniciens (AGEPOLY) de Yamoussoukro.
LP : Quelles sont leurs différentes revendications ?
A.G. : Ces étudiants ne veulent rien entendre. Malgré les différentes négociations avec le comité de gestion et avec la médiation du Préfet de Région des Lacs et les guides spirituels, les enfants ont déclenché la grève le 03 Mars dernier. Elle a été menée avec une telle violence que nous avons été amenés à fermer les résidences universitaires, d’autant qu’il y avait un risque d’affrontements nocturnes entre grévistes et non grévistes. C’est pourquoi nous avons tout arrêté. L’Agepoly revendique entres autres la sécurité sur le campus avec en prime le changement de toutes les serrures; le ravitaillement des infirmeries en médicaments, puisque 5000 Fcfa sont prélevés à chaque étudiants; la mise en place d’un espace gastronomique au sein de l’Institut; la réouverture des activités libres ; le paiement des bourses (1er et 2ème trimestre) et l’installation et l’Internet.
LP : Toutes ces revendications ont-elle été satisfaites ?
P.A.G : Les revendications des étudiants avaient été satisfaites au moins au 2/3, avant le déclenchement de la grève. C’est pour cela que nous disons que leur grève est illégale. Mais il y a un point sur lequel ils insistaient et que je ne peux pas satisfaire, c’est la construction d’un espace gastronomique (allocodrum) à l’Inp. Je ne peux pas accepter cela. L’architecture de l’Inp ne saurait abriter un tel projet .L’Inp est lié par contrat à un restaurateur. Toutes ces choses n’ont pas été du goût des étudiants et ils m’ont dit que je les ai insultés.
L.P. : Comment expliquez-vous qu’à l’INP-HB, tout le matériel didactique tombe en ruine ?
A.G : Nous sommes en face d’un système logistique éducatif qui a fait son temps. Nous avons commencé avec du matériel qui date de 1979. A l’INST, il date de 1984 et à l’Ensa depuis 1987. Ces matériels sont tous dépassés et il faut les remplacer. Cela est dû au fait que la Côte d’Ivoire est confrontée à une structure économique difficile. Nous avons fait des programmations pour toutes ces choses. Ce, en commençant par les problèmes de structures locales. Nous avons trouvé presqu’un tiers des chambres du campus abandonné. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons tout fait pour récupérer toutes ces chambres. Aujourd’hui, les 3008 chambres sont fonctionnelles. Nous étions également confrontés à un grave problème d’étanchéité. Tous les bâtiments coulaient. Nous avons dû prendre notre mal en patience. Nous avons cherché des opérateurs économiques qui ont bien voulu nous aider. Et nous avons pu réparer toutes les maisons qui souffraient de problèmes d’étanchéité. Actuellement, il nous reste un marché à terminer.
L.P. Lequel ?
A.G : C’est la réhabilitation d’un bâtiment qui se trouve au nord de l’Institut. Sinon, du nord au sud en passant par le centre, tout est fini. Tous les grands amphis qui avaient des problèmes, notamment des problèmes d’étanchéité sont enfin réhabilités. La climatisation du grand amphi du centre (de l’Institut) est terminée. L’étanchéité de deux grands amphis du sud a été réparée. Il n’y a plus de problème de climatisation. Nous avons transformé les climatisations centrales en climatisation locale. Il ne nous reste que certaines classes et laboratoires à climatiser.
L.P. : A combien s’élèvent aujourd’hui, les besoins en équipements de l’INP-HB ?
A.G : A ce jour, nous avons besoin de 8 milliards Fcfa pour régler les problèmes de l’Institut. Sur les 8 milliards Fcfa, le ministère du Plan et du Développement nous accorde, sur trois ans, 3 milliards Fcfa. Et c’est avec cela que nous travaillons. Chaque année, le Trésor nous accorde 1 milliard Fcfa. Malheureusement, en 2008, le milliard qu’on nous a donné a été récupéré par la direction du Budget. En ce moment, nous sommes en négociation avec les services du Budget pour qu’on nous le rétrocède
L.P. : Pourquoi, la Direction du Budget vous a récupéré cet argent ?
A.G : Les responsables du budget avance que cela est dû à une récession économique. Mais nous sommes en train de discuter avec le Directeur général du budget pour trouver une solution.
L.P. : Quand en est-il du paiement des arriérés des bourses ?
A.G : Les bourses de renouvellement sont là. Nous travaillons actuellement avec le Trésor. Cette structure nous a promis de nous remettre 50 millions Fcfa par jour. Nous avons déjà reçu il y a quelques jours les premières 50 millions Fcfa, on attend le deuxième versement. Je verrai l’agent pour voir si nous avons atteint les 150 millions Fcfa. L’agent comptable est en discussion avec ECOBANK pour voir si le chèque est prêt et si les étudiants peuvent aller prendre leur argent. En tout cas, nous rassurons les étudiants que leurs bourses seront payées. Et notre souhait c’est de payer le 1er et le 2ème trimestre en même temps.
L.P. : Il nous parvient de façon récurrente que l’INP-HB forme actuellement au rabais. Qu’en dites-vous ?
A.G : Les gens se trompent. Ils racontent n’importe quoi. Ils n’ont qu’à aller voir ailleurs comment les gens sont formés. Je suis allé dans une université américaine. Et je suis rentré dans un laboratoire biologique. J’ai trouvé six étudiants sur un microscope. A l’INP-HB, nous n’avons pas six étudiants sur un microscope. Où est ce qu’on forme les gens au rabais ?
L.P. : Votre gestion est pourtant décriée ?
A.G : Ceux qui parlent ainsi qu’ils viennent voir ce que nous faisons. De quelle gestion parlent-ils ? J’ai construit un grand bâtiment pour les étudiants de l’INP à Abidjan. Je l’ai construit sans demander un sou à l’Etat de Côte d’Ivoire. Le coût de ce bâtiment s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce bâtiment abritera une partie de l’INP et tous les projets. Moi, je travaille pour mon pays.
L.P. : L’internet est l’une des revendications essentielles des étudiants. A quand le rétablissement du réseau internet de l’INP-HB ?
A.G : L’internet est pratiquement installé. Il reste seulement le matériel pour distribuer le réseau dans tout l’établissement. Où il y a un problème de serveur. Le serveur sera installé et nous ferons le « dispatching ».
L.P. : Est-ce que chaque étudiant aura droit à un ordinateur plus une connexion internet ?
A.G : Non ! Chaque étudiant n’a pas droit à un ordinateur. C’est ce qu’ils avaient demandé. Ils ont même exigé qu’on l’installe dans leur chambre. On ne peut pas le faire.
L.P. : D’aucuns affirment que l’effectif est pléthorique dans les salles de l’INP-HB. Quel commentaire ?
AG : C’est archi –faux ! Il n’y a pas de sureffectif. C’est sur concours qu’on y rentre. Et ce n’est pas moi qui déclare admis les candidats admis à ce concours, encore moins aux examens du baccalauréat. Mais si un enfant est très excellent, et il a un BAC scientifique, je ferai tout pour l’aider à réussir. A ce jour, l’effectif des étudiants à l’INP-HB de Yamoussoukro qui est constitué de 7 écoles, est de 4500. Et la capacité d’accueil de cet institut avoisine cela. Je demande aux étudiants d’être sages et de respecter les enseignants et le personnel de la Direction. Le demande également aux enseignants d’abandonner les grèves et de penser à la situation difficile de la Côte d’Ivoire.
Attendons ce que le PPTE va nous apporter. Mais pour l’heure, qu’ils mettent fin aux différentes grèves à répétition.
Réalisée par Anzoumana Cissé.
Pr. Ado Gossan : En fait, en 2005, à la suite d’un mouvement, plutôt politique, des enseignants de l’INP-HB ont fait grève pour réclamer mon départ de la tête de cet Institut. Des revendications, qui n’ont rien à voir avec celles que nous connaissons aujourd’hui. Dans l’immédiat, ce mouvement été écrasé. Mais les commanditaires sont toujours dans l’Institut. Pour moi, c’est une affaire classée. Mais la récente grève est celle des étudiants regroupés au sein de l’Association Générale des Etudiants Polytechniciens (AGEPOLY) de Yamoussoukro.
LP : Quelles sont leurs différentes revendications ?
A.G. : Ces étudiants ne veulent rien entendre. Malgré les différentes négociations avec le comité de gestion et avec la médiation du Préfet de Région des Lacs et les guides spirituels, les enfants ont déclenché la grève le 03 Mars dernier. Elle a été menée avec une telle violence que nous avons été amenés à fermer les résidences universitaires, d’autant qu’il y avait un risque d’affrontements nocturnes entre grévistes et non grévistes. C’est pourquoi nous avons tout arrêté. L’Agepoly revendique entres autres la sécurité sur le campus avec en prime le changement de toutes les serrures; le ravitaillement des infirmeries en médicaments, puisque 5000 Fcfa sont prélevés à chaque étudiants; la mise en place d’un espace gastronomique au sein de l’Institut; la réouverture des activités libres ; le paiement des bourses (1er et 2ème trimestre) et l’installation et l’Internet.
LP : Toutes ces revendications ont-elle été satisfaites ?
P.A.G : Les revendications des étudiants avaient été satisfaites au moins au 2/3, avant le déclenchement de la grève. C’est pour cela que nous disons que leur grève est illégale. Mais il y a un point sur lequel ils insistaient et que je ne peux pas satisfaire, c’est la construction d’un espace gastronomique (allocodrum) à l’Inp. Je ne peux pas accepter cela. L’architecture de l’Inp ne saurait abriter un tel projet .L’Inp est lié par contrat à un restaurateur. Toutes ces choses n’ont pas été du goût des étudiants et ils m’ont dit que je les ai insultés.
L.P. : Comment expliquez-vous qu’à l’INP-HB, tout le matériel didactique tombe en ruine ?
A.G : Nous sommes en face d’un système logistique éducatif qui a fait son temps. Nous avons commencé avec du matériel qui date de 1979. A l’INST, il date de 1984 et à l’Ensa depuis 1987. Ces matériels sont tous dépassés et il faut les remplacer. Cela est dû au fait que la Côte d’Ivoire est confrontée à une structure économique difficile. Nous avons fait des programmations pour toutes ces choses. Ce, en commençant par les problèmes de structures locales. Nous avons trouvé presqu’un tiers des chambres du campus abandonné. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons tout fait pour récupérer toutes ces chambres. Aujourd’hui, les 3008 chambres sont fonctionnelles. Nous étions également confrontés à un grave problème d’étanchéité. Tous les bâtiments coulaient. Nous avons dû prendre notre mal en patience. Nous avons cherché des opérateurs économiques qui ont bien voulu nous aider. Et nous avons pu réparer toutes les maisons qui souffraient de problèmes d’étanchéité. Actuellement, il nous reste un marché à terminer.
L.P. Lequel ?
A.G : C’est la réhabilitation d’un bâtiment qui se trouve au nord de l’Institut. Sinon, du nord au sud en passant par le centre, tout est fini. Tous les grands amphis qui avaient des problèmes, notamment des problèmes d’étanchéité sont enfin réhabilités. La climatisation du grand amphi du centre (de l’Institut) est terminée. L’étanchéité de deux grands amphis du sud a été réparée. Il n’y a plus de problème de climatisation. Nous avons transformé les climatisations centrales en climatisation locale. Il ne nous reste que certaines classes et laboratoires à climatiser.
L.P. : A combien s’élèvent aujourd’hui, les besoins en équipements de l’INP-HB ?
A.G : A ce jour, nous avons besoin de 8 milliards Fcfa pour régler les problèmes de l’Institut. Sur les 8 milliards Fcfa, le ministère du Plan et du Développement nous accorde, sur trois ans, 3 milliards Fcfa. Et c’est avec cela que nous travaillons. Chaque année, le Trésor nous accorde 1 milliard Fcfa. Malheureusement, en 2008, le milliard qu’on nous a donné a été récupéré par la direction du Budget. En ce moment, nous sommes en négociation avec les services du Budget pour qu’on nous le rétrocède
L.P. : Pourquoi, la Direction du Budget vous a récupéré cet argent ?
A.G : Les responsables du budget avance que cela est dû à une récession économique. Mais nous sommes en train de discuter avec le Directeur général du budget pour trouver une solution.
L.P. : Quand en est-il du paiement des arriérés des bourses ?
A.G : Les bourses de renouvellement sont là. Nous travaillons actuellement avec le Trésor. Cette structure nous a promis de nous remettre 50 millions Fcfa par jour. Nous avons déjà reçu il y a quelques jours les premières 50 millions Fcfa, on attend le deuxième versement. Je verrai l’agent pour voir si nous avons atteint les 150 millions Fcfa. L’agent comptable est en discussion avec ECOBANK pour voir si le chèque est prêt et si les étudiants peuvent aller prendre leur argent. En tout cas, nous rassurons les étudiants que leurs bourses seront payées. Et notre souhait c’est de payer le 1er et le 2ème trimestre en même temps.
L.P. : Il nous parvient de façon récurrente que l’INP-HB forme actuellement au rabais. Qu’en dites-vous ?
A.G : Les gens se trompent. Ils racontent n’importe quoi. Ils n’ont qu’à aller voir ailleurs comment les gens sont formés. Je suis allé dans une université américaine. Et je suis rentré dans un laboratoire biologique. J’ai trouvé six étudiants sur un microscope. A l’INP-HB, nous n’avons pas six étudiants sur un microscope. Où est ce qu’on forme les gens au rabais ?
L.P. : Votre gestion est pourtant décriée ?
A.G : Ceux qui parlent ainsi qu’ils viennent voir ce que nous faisons. De quelle gestion parlent-ils ? J’ai construit un grand bâtiment pour les étudiants de l’INP à Abidjan. Je l’ai construit sans demander un sou à l’Etat de Côte d’Ivoire. Le coût de ce bâtiment s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce bâtiment abritera une partie de l’INP et tous les projets. Moi, je travaille pour mon pays.
L.P. : L’internet est l’une des revendications essentielles des étudiants. A quand le rétablissement du réseau internet de l’INP-HB ?
A.G : L’internet est pratiquement installé. Il reste seulement le matériel pour distribuer le réseau dans tout l’établissement. Où il y a un problème de serveur. Le serveur sera installé et nous ferons le « dispatching ».
L.P. : Est-ce que chaque étudiant aura droit à un ordinateur plus une connexion internet ?
A.G : Non ! Chaque étudiant n’a pas droit à un ordinateur. C’est ce qu’ils avaient demandé. Ils ont même exigé qu’on l’installe dans leur chambre. On ne peut pas le faire.
L.P. : D’aucuns affirment que l’effectif est pléthorique dans les salles de l’INP-HB. Quel commentaire ?
AG : C’est archi –faux ! Il n’y a pas de sureffectif. C’est sur concours qu’on y rentre. Et ce n’est pas moi qui déclare admis les candidats admis à ce concours, encore moins aux examens du baccalauréat. Mais si un enfant est très excellent, et il a un BAC scientifique, je ferai tout pour l’aider à réussir. A ce jour, l’effectif des étudiants à l’INP-HB de Yamoussoukro qui est constitué de 7 écoles, est de 4500. Et la capacité d’accueil de cet institut avoisine cela. Je demande aux étudiants d’être sages et de respecter les enseignants et le personnel de la Direction. Le demande également aux enseignants d’abandonner les grèves et de penser à la situation difficile de la Côte d’Ivoire.
Attendons ce que le PPTE va nous apporter. Mais pour l’heure, qu’ils mettent fin aux différentes grèves à répétition.
Réalisée par Anzoumana Cissé.