"L`Accord de Ouaga est clair. Les élections doivent se dérouler au plus tard deux mois après le processus de Ddr. Et c`est écrit. S`il n`y a pas de désarmement, il n`y a pas d`élections. La démobilisation des ex-combattants et le stockage des armes doivent être achevés au plus tard deux mois avant les élections. C`est ce que dit Ouaga IV. Et là, nous sommes exigeants pour que cela soit appliqué ". Celui qui parle est un sachant. L`un des architectes de l`Accord de Ouaga et de ses dérivés. Désiré Tagro Asségnini, puisque c`est de lui qu`il s`agit, le moins qu`on puisse dire, a cassé la baraque. Au moment où la fièvre électorale monte dans le thermomètre politique. Comme s`ils se sont passé le mot, les acteurs clés de la scène politique nationale disent en chœur vouloir les élections hic nunc. En octobre, au plus tard. Un tel vœu n`est pas en soi un problème. Puisque les Ivoiriens, en dehors de ceux qui tirent profit de la crise, souhaitent l`organisation rapide des élections. Ceci pourra, à terme, si les clauses du sésame ouagalais sont appliquées dans l`esprit et la lettre, mettre fin au règne des Com-zones. Dont l`affairisme constitue aujourd`hui, la plaie du processus de sortie de crise. Tellement les louvoiements et autres volte-face s`entremêlent et s`entrechoquent. Mais là où le bât blesse, c`est le mutisme des partisans des élections sur l`épineuse question du désarmement qui laisse perplexe. Là-dessus, c`est motus et bouche cousue. Et c`est cet oubli bavard, qui, sûrement, irrite le ministre de l`Intérieur. De par sa position -patron des Renseignements généraux-, ce qu`il voit en étant assis, n`est pas su de beaucoup d`Ivoiriens, même debout. Il sait, par exemple, que tous ceux qui appellent les élections de leurs vœux ne sont pas tous animés de la bonne foi. Parce que si tel était le cas, ils orienteraient leur énergie d`abord vers le désarmement, gage d`élections dans un environnement apaisé. Par exemple, si Alassane Ouattara dont l`influence sur l`ex-rébellion relève du secret de polichinelle, veut des élections en octobre, il pourrait, pourquoi pas, descendre dans la savane du Nord et parler aux guerriers de la lumière. L`une des causes qui ont sous-tendu la guerre, était l`éligibilité de Ouattara. Et ça, ils l`ont dit publiquement. Ça veut quelque part dire que le bénéficiaire de la lutte armée est écouté de la piétaille. Mais mettre dans le tiroir une telle démarche et se fendre en déclaration pour le moins surprenante, du genre, les élections, c`est dans 6 mois, alors même que la Cei qui est habilitée à donner la date se perd encore dans ses problèmes internes, c`est immanquablement animer la galerie, histoire de débiter des messages codés à ceux qui prennent toujours en otage, la partie septentrionale du pays, pour dire " eh bien, si vous restez silencieux, vous sortirez les mains vides de la crise ". La suite, on la connaît. Des mouvements d`humeur se sont emparés de Ferké. Et c`est tout cela mis ensemble qui a poussé Tagro, fin stratège, à hausser le ton. Pour dire que cette danse des sorcières est pistée par les Grandes oreilles.
Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
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