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Politique Publié le mercredi 15 avril 2009 | Le Patriote

La mauvaise foi du FPI et sa peur de perdre le pouvoir - Les vrais obstacles à la tenue des élections

Pour moi, il faut d’abord lever ce qui fait obstacle à l’organisation des élections avant de parler d’une quelconque date. Qu’est ce qui fait obstacle ? Il y a d’abord la liste électorale. (…) Est-ce que le désarmement est fait puisque c’est le deuxième obstacle. (…). C’est pour cette raison qu’il faut mettre l’accent sur tous les obstacles à l’élection et les lever. (…) C’est pour toutes ces raisons qu’il ne faut pas se focaliser sur le fait que l’élection soit encore techniquement possible ou pas, mais voir si les obstacles sont levés.» L’auteur de ces propos qui s’apparentent fort bien à un raisonnement de jeunes patriote n’est personne d’autre que le ‘’Monsieur élections’’ du FPI, à savoir Martin Sokouri Bohoui. Il les a tenus sur les antennes de la Radio ONUCI FM et ont été rapportés par le journal de son parti dans son édition d’hier. Ainsi donc, dans un long argumentaire, le député de Koumassi soutient que la liste électorale et le désarmement sont les deux principaux obstacles sur le chemin des élections.
Comme il a raison, le sieur Sokouri Bohui, en parlant de deux obstacles ! Car, à y regarder de près, deux véritables obstacles empêchent effectivement que les élections se tiennent le plus tôt possible, c’est-à-dire, au plus tard dans le dernier trimestre de cette année comme en sont convaincus les observateurs même les moins avertis de notre scène politique. Mais contrairement à ceux évoqués par l’irréductible faucon du FPI, plus que de simples obstacles, les véritables murs qui se dressent devant la tenue des élections, ce sont deux états d’âme. Des états d’âme qui rongent tant les refondateurs qu’ils les empêchent de dormir. Ces états d’âme ont pour nom la mauvaise foi et la peur. La mauvaise foi d’un parti politique qui tente vainement de faire croire à l’opinion à l’impossibilité de la tenue d’une élection que tout le monde – sauf bien sûr ceux qui s’obstinent à voir du noir là où le soleil de la réalité brille de mille feux – sait aujourd’hui plus que jamais à portée de main. Une mauvaise foi qui n’hésite pas à battre en brèche la désormais fameuse boutade du mentor de ce parti, Laurent Gbagbo : « allons aux élections, vite, vite». Or, pour peu qu’on soit, justement de bonne foi, on se rend bel et bien compte que la quasi-totalité des obstacles ont été franchis. Mais les responsables de la Refondation, qui savent bien que les élections marqueront la fin de leur règne et par ricochet, celle de leurs privilèges – et c’est là qu’intervient le vilain sentiment de la peur – font de gros efforts pour ne pas voir le chemin parcouru qui pourtant, est bien visible.
Avec l’avènement de Guillaume Soro à la Primature à l’issue de la signature de l’Accord politique de Ouaga et ses annexes, de grandes avancées ont été réalisées sur le chemin de la sortie de crise. Et le FPI qui est au pouvoir, est bien placé pour le savoir. C’est sous la primature des Forces nouvelles que l’identification a eu lieu et l’on en est, selon des estimations de la CEI, à plus de 6 millions de personnes enrôlées. Soit plus que le nombre de personnes inscrites sur la liste électorale de 2000 que le FPI exigeait pour les élections. En ce qui concerne le désarmement, il a été réalisé selon les accords ; notamment celui de Ouaga IV. Alors, que le FPI s’arc-boute encore sur ces ‘’détails’’ et les questions déjà réglées pour vouloir amener les Ivoiriens aux élections en 2010, c’est faire preuve de mauvaise foi manifeste. Ce qui confirme, si besoin en était encore, que chez les Refondateurs, ‘’la mauvaise foi est la chose la mieux partagée’’.


Yves-M. ABIET
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