Le processus électoral risque de connaitre une nouvelle crispation avec cette fois au centre de la polémique la date de l`élection que l`on annonce pour 2009.
Une nouvelle polémique s`annonce dans le débat politique ivoirien après celle à peine enterrée autour du désarmement et de la passation des charges Comzone-Préfets. Le sujet n`est pas nouveau. Puisqu`il s`agit de l`élection présidentielle dont l`organisation alimente les conversations depuis octobre 2005. Cette date étant le terme constitutionnel du mandat de 5 ans du président Laurent Gbagbo. Mais, les nouvelles passions qui risquent d`être soulevées ces jours-ci concernent la date exacte qui a été annoncée il y a quelques jours par le président du Rassemblement des Républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara. Le 11 avril, profitant de l`inauguration du QG de campagne de son parti à Abobo, Ado a osé : «J`ai un secret que je vais livrer. Nous sommes, aujourd`hui, à six mois du premier tour de l`élection présidentielle. Nous sommes à six mois jour pour jour du premier tour de l`élection présidentielle», a-t-il révélé. Ceux qui avaient des calendriers à portée de main ont pu vérifier que l’ancien Premier ministre annonce en fait la présidentielle pour le dimanche 11 octobre. Quelques jours plus tard, le 22 avril, recevant les anciens et les membres de la jeunesse de son parti à la rue Lepic, le leader des républicains a été plus précis. «Laissez les Ivoiriens choisir le président qu`ils veulent. Je demande au président (Ndlr : Laurent Gbagbo) qu`il signe le décret de la date proposée par la Commission électorale indépendante. Car, c`est la Commission électorale seule qui arrête la date des élections. Allons-y aux élections présidentielles, le premier tour, le 11 octobre 2009», a-t-il martelé. Alors que cette information commençait à faire recette, les citoyens ivoiriens viennent de recevoir en provenance du palais, un son pas tout à fait synchronisé, comme l`ont cru beaucoup d’entre eux. En déplacement le 24 avril, à Hiré où il a inauguré la mine d`or de Bonikro, le chef de l`Etat a réagi. «Les élections auront bel et bien lieu en 2009», a-t-il soutenu. Toutefois, les précisions fournies par Laurent Gbagbo ont laissé plus d`un observateur pantois. «Je l`annoncerai la semaine prochaine (Ndlr : cette semaine). On fera les élections cette année 2009. Toutes les dispositions sont prises et les conditions, petit à petit, sont remplies. Il me faut encore un mois ou deux pour regarder la CEI travailler et effacer les disparités et puis nous fixerons une date précise. Mais, ce que je peux dire pour le moment, c`est que les élections auront lieu en 2009», a-t-il affirmé. Une sortie dont le décryptage par les observateurs avertis n`a pas tardé. «Implicitement, Laurent Gbagbo vient de tuer la date du 11 octobre 2009 annoncée par le Rdr», analyse l`un d`eux. De «derniers réglages», affirment des sources bien introduites, il fait certainement allusion à la fin de l`identification au plan national et international. Or, l`on n`est même pas certain que ce processus prendra fin dans ce délai. Un retard est déjà accusé dans le démarrage de la deuxième phase initialement prévue pour le 15 puis reportée au 21 avril. Alors que toutes les structures semblaient parées pour ce rendez-vous de dernière chance le 21 avril, c`est l`INS qui a sorti de son chapeau un problème financier qui l`aurait contraint à marquer le pas. Selon la Cei, ces opérations de rattrapage ont finalement démarré le 23 avril à Abidjan. Mais, aucune date n`est encore avancée pour les retardataires et les oubliés de l`intérieur du pays. Des retards qui sont symptomatiques de la curieuse habitude qu`ont la Commission électorale indépendante et ses partenaires de laisser traîner les opérations dans la durée. Même décor d`incertitude à l`international. Aucune information n`est désormais disponible sur l`enrôlement à l`étranger. La Cei avait déployé ses équipes de ce côté-là avant d`annoncer que pour cause de l`absence d`un autre opérateur technique, en l`occurrence la Sagem, elle ne serait plus en mesure de démarrer. Des milliers d`Ivoiriens continuent d`attendre. Même si, poursuivent nos interlocuteurs, la Cei parvenait à boucler l`identification dans moins de 2 mois, le reste des travaux à faire et leur ampleur laissent planer le doute sur le 11 octobre 2009. La liste est longue. Les structures techniques devront ensuite procéder à la gestion des cas d`erreur puis au croisement des données et la recherche des doublons. De là, sortira une liste provisoire qui sera d`abord soumise, aux observations et autres contestations. Il sera ensuite procédé aux rectifications et corrections pour aboutir à la liste définitive (si bien sûr de nouvelles contestations ne naissent pas entre temps). L`étape suivante consiste à distribuer les cartes d`électeurs puis à ouvrir la campagne en vue de l`élection. Un véritable parcours du combattant.
Djama Stanislas
Une nouvelle polémique s`annonce dans le débat politique ivoirien après celle à peine enterrée autour du désarmement et de la passation des charges Comzone-Préfets. Le sujet n`est pas nouveau. Puisqu`il s`agit de l`élection présidentielle dont l`organisation alimente les conversations depuis octobre 2005. Cette date étant le terme constitutionnel du mandat de 5 ans du président Laurent Gbagbo. Mais, les nouvelles passions qui risquent d`être soulevées ces jours-ci concernent la date exacte qui a été annoncée il y a quelques jours par le président du Rassemblement des Républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara. Le 11 avril, profitant de l`inauguration du QG de campagne de son parti à Abobo, Ado a osé : «J`ai un secret que je vais livrer. Nous sommes, aujourd`hui, à six mois du premier tour de l`élection présidentielle. Nous sommes à six mois jour pour jour du premier tour de l`élection présidentielle», a-t-il révélé. Ceux qui avaient des calendriers à portée de main ont pu vérifier que l’ancien Premier ministre annonce en fait la présidentielle pour le dimanche 11 octobre. Quelques jours plus tard, le 22 avril, recevant les anciens et les membres de la jeunesse de son parti à la rue Lepic, le leader des républicains a été plus précis. «Laissez les Ivoiriens choisir le président qu`ils veulent. Je demande au président (Ndlr : Laurent Gbagbo) qu`il signe le décret de la date proposée par la Commission électorale indépendante. Car, c`est la Commission électorale seule qui arrête la date des élections. Allons-y aux élections présidentielles, le premier tour, le 11 octobre 2009», a-t-il martelé. Alors que cette information commençait à faire recette, les citoyens ivoiriens viennent de recevoir en provenance du palais, un son pas tout à fait synchronisé, comme l`ont cru beaucoup d’entre eux. En déplacement le 24 avril, à Hiré où il a inauguré la mine d`or de Bonikro, le chef de l`Etat a réagi. «Les élections auront bel et bien lieu en 2009», a-t-il soutenu. Toutefois, les précisions fournies par Laurent Gbagbo ont laissé plus d`un observateur pantois. «Je l`annoncerai la semaine prochaine (Ndlr : cette semaine). On fera les élections cette année 2009. Toutes les dispositions sont prises et les conditions, petit à petit, sont remplies. Il me faut encore un mois ou deux pour regarder la CEI travailler et effacer les disparités et puis nous fixerons une date précise. Mais, ce que je peux dire pour le moment, c`est que les élections auront lieu en 2009», a-t-il affirmé. Une sortie dont le décryptage par les observateurs avertis n`a pas tardé. «Implicitement, Laurent Gbagbo vient de tuer la date du 11 octobre 2009 annoncée par le Rdr», analyse l`un d`eux. De «derniers réglages», affirment des sources bien introduites, il fait certainement allusion à la fin de l`identification au plan national et international. Or, l`on n`est même pas certain que ce processus prendra fin dans ce délai. Un retard est déjà accusé dans le démarrage de la deuxième phase initialement prévue pour le 15 puis reportée au 21 avril. Alors que toutes les structures semblaient parées pour ce rendez-vous de dernière chance le 21 avril, c`est l`INS qui a sorti de son chapeau un problème financier qui l`aurait contraint à marquer le pas. Selon la Cei, ces opérations de rattrapage ont finalement démarré le 23 avril à Abidjan. Mais, aucune date n`est encore avancée pour les retardataires et les oubliés de l`intérieur du pays. Des retards qui sont symptomatiques de la curieuse habitude qu`ont la Commission électorale indépendante et ses partenaires de laisser traîner les opérations dans la durée. Même décor d`incertitude à l`international. Aucune information n`est désormais disponible sur l`enrôlement à l`étranger. La Cei avait déployé ses équipes de ce côté-là avant d`annoncer que pour cause de l`absence d`un autre opérateur technique, en l`occurrence la Sagem, elle ne serait plus en mesure de démarrer. Des milliers d`Ivoiriens continuent d`attendre. Même si, poursuivent nos interlocuteurs, la Cei parvenait à boucler l`identification dans moins de 2 mois, le reste des travaux à faire et leur ampleur laissent planer le doute sur le 11 octobre 2009. La liste est longue. Les structures techniques devront ensuite procéder à la gestion des cas d`erreur puis au croisement des données et la recherche des doublons. De là, sortira une liste provisoire qui sera d`abord soumise, aux observations et autres contestations. Il sera ensuite procédé aux rectifications et corrections pour aboutir à la liste définitive (si bien sûr de nouvelles contestations ne naissent pas entre temps). L`étape suivante consiste à distribuer les cartes d`électeurs puis à ouvrir la campagne en vue de l`élection. Un véritable parcours du combattant.
Djama Stanislas
