Le premier tour de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire aura lieu «le 6 décembre au plus tard», a annoncé mardi au Conseil de sécurité l`ambassadeur ivoirien à l`ONU, Ilahiri Djédjé. "Le processus de paix en Côte d`Ivoire n`est pas dans l`impasse, la décision politique a été prise, le premier tour de l`élection présidentielle aura lieu pas plus tard que le 6 décembre 2009", a déclaré M. Djédjé. Il a précisé que la Commission électorale indépendante avait communiqué au président Laurent Gbagbo un calendrier électoral prévoyant la tenue de l`élection présidentielle entre le 11 octobre et le 6 décembre 2009. "La date exacte de l`élection sera choisie à l`intérieur de cette période et annoncée par le président Gbagbo dans les prochains jours", a précisé l`ambassadeur ivoirien. Des informations qui viennent confirmer, en partie, les «révélations» faites hier dans votre quotidien par le secrétaire national du Rdr chargé des élections. Sanogo Mamadou avait annoncé que dans le camp présidentiel, l'on s'apprêtait à faire table rase de la date de l'élection proposée par la Cei (11 octobre 2009) pour en proposer une nouvelle (6 décembre 2009) qui constitue en fait une nouvelle manœuvre pour ne pas tenir le scrutin en 2009. Dans un discours prononcé vendredi à Bonikro (Centre), Gbagbo avait affirmé que l`élection présidentielle, sans cesse reportée depuis 2005, se tiendrait en 2009. "Les élections auront lieu en 2009", avait-il assuré. A l`ONU, M. Djédjé a indiqué que 6.081.625 électeurs avaient été recensés sur un total potentiel de 8.600.000. "Nous espérons compléter le processus de recensement de la quasi-totalité des électeurs d`ici à la mi-juin", a-t-il dit. Il a appelé l`ONU à "ne pas se laisser décourager" par les retards successifs subis par le processus électoral et à "poursuivre ses efforts pour aider le peuple et le gouvernement ivoiriens à surmonter la crise en tenant des élections en 2009". Mais le représentant de l`ONU en Côte d`Ivoire, Choi Young-jin, s`est montré quelque peu circonspect. "L`élan en faveur d`une élection très prochaine semble avoir considérablement faibli", a-t-il dit, en raison du "changement de priorité politique" parmi les protagonistes de l`Accord inter ivoirien de Ouagadougou. L`accord complémentaire "Ouaga IV" conclu entre les parties en décembre dernier a en effet "inversé l`ordre des priorités, plaçant la réunification du pays avant l`élection", a-t-il expliqué. Selon "Ouaga IV", la réunification doit être achevée au moins deux mois avant l`élection. Or, a-t-il souligné, "des éléments critiques de la réunification, comme le transfert d`autorité des commandants de zone aux préfets et la centralisation du Trésor, ne progressent pas au rythme prévu". "A l`heure actuelle, les perspectives d`une réunification et d`élections rapides ne peuvent pas être décrites comme encourageantes", a-t-il averti.
Djama Stanislas (Avec Afp)
Djama Stanislas (Avec Afp)
