Annonce de la période de la présidentielle : La période de l’élection présidentielle fixée… à l`ONU. Ça fait bizarre !

Encore du travail de professionnel signé le gouvernement ivoirien. La date mieux la fourchette de la date des élections présidentielles a été annoncée, à la surprise générale, non pas en côte d'ivoire, mais à des milliers de kilomètres, à New York (Etats-Unis), devant le conseil de sécurité de l'ONU. Décidément, le modèle ivoirien de règlement de conflit, continue de s'exporter. Avant-hier (mardi 28 avril), c'est par les médias internationaux que les ivoiriens, attendant de voir à la télé, le match de football Chelsea-Barcelone, ont appris, effarés, que les élections présidentielles dans leur pays, pourraient être organisées entre le "11 octobre et le 6 décembre" de cette année. Et cet exploit a été réalisé par son Excellence Alcide Djédjé, Ambassadeur de côte d'ivoire auprès des Nations Unies, certainement poussé dans le dos par les autorités ivoiriennes qui ont préféré informer d'abord le monde avant d'informer le peuple de côte d'ivoire intéressé au premier chef par ces élections aux dates plusieurs fois annoncées, mais jamais tenues. Comme attitude de mépris à l'égard d'un peuple, on ne peut pas faire mieux. Comme stratégie de communication, il est difficile de faire mieux sur l'échelle de la précipitation. Ni la radio nationale, ni la télévision n'ont eu l'information. Et hier (mercredi 29 avril), le journal gouvernemental (royalement ignoré), a cru pouvoir arrondir les angles en titrant à sa Une : "11 octobre, 25 octobre, 6 décembre ? Gbagbo fixe la date demain (Ndlr : aujourd'hui)". Comme s'il s'agissait d'un scoop. Alors que RFI, dès 18 heures (mardi 28 avril) avait annoncé que le président Gbagbo enregistrait une déclaration dont la diffusion, à l'origine prévue pour le même jour, a été différée de 48 heures en raison certainement des demi-finales de la Champion's League européenne prévues pour le mardi et le mercredi. Les ivoiriens, (de toutes les manières déjà informés par les médias publics des autres), préférant le football aux nombreuses annonces de date d'élections…Un message profondément compris par la direction de la RTI qui a pourtant prétexté (selon RFI), des raisons de montage. 48 heures de montage ? Qu'est ce qui a bien pu pousser le gouvernement à procéder de la sorte en annonçant la période des élections présidentielles hors des frontières de la côte d'ivoire et par la voix d'un Ambassadeur ? Mais la pression internationale, pardi ! Depuis un moment, les deux belligérants de la crise et signataires de l'accord politique de Ouagadougou (APO), pris de nombreuses fois en flagrant délit de non respect de la parole donnée, (plusieurs dates d'élections annoncées et jamais respectées), se sont retrouvés, avec, sur le dos, d'horribles et cauchemardesques pressions à la fois extérieures et intérieures. Surtout extérieures… Le rappel de quelques unes de ces pressions extérieures, largement diffusées par la presse ivoirienne donne froid dans le dos. "La France souhaite des élections cette année en côte d'ivoire". "Les Etats-Unis mettent la pression sur les belligérants". "Elections présidentielles, la communauté internationale s'impatiente…". "Elections présidentielles, l'Ambassadeur des Etats-Unis a rencontré le Président Gbagbo". "Elections présidentielles, l'Ambassadeur de France échange avec le Président Gbagbo". "Elections présidentielles, la communauté internationale s'exaspère et risque de se lasser de la crise ivoirienne.". Résultat des courses ? Le monde entier est informé avant les ivoiriens.

Exit la souveraineté. Exit la susceptibilité du peuple de côte d'ivoire. La fin ne justifie t-elle pas les moyens ? Mais comme tout va bien et que cela participe du génie politique, le président Gbagbo devrait intervenir aujourd'hui pour donner des précisions sur cette date qui ne peut être comprise que dans la fourchette annoncée par l'Ambassadeur, le vrai chef. Car, en quoi apprendre aux ivoiriens que la fête de Noël a lieu chaque année entre le 24 et le 26 décembre est une information ? Décidément, avec les signataires de l'accord de Ouagadougou, on aura toujours affaire à fortes parties… Bravo !

ASSALE Tiémoko