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Politique Publié le samedi 2 mai 2009 | Nord-Sud

Date de la Présidentielle - Gbagbo : "En octobre ou novembre"

L`élection présidentielle, reportée depuis 2005 en Côte d`Ivoire, aura lieu « soit en octobre, soit en novembre », a déclaré jeudi soir le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, se refusant à annoncer une « date précise » en raison de la poursuite du recensement électoral.


Nombreux sont les Ivoiriens qui ont cru que la sortie télévisée du chef de l`Etat jeudi venait mettre fin aux polémiques. Particulièrement celui sur la date de la présidentielle. Malheureusement, sur ce point précis, Laurent Gbagbo n`a pas donné de « date exacte », comme l`annonçait pourtant son ambassadeur à l`Onu, Alcide Djédjé le 28 avril. Seule certitude, après 52 minutes d`échanges avec deux confrères de la RTI : « les présidentielles auront lieu en 2009. Ce sera soit en octobre, soit en novembre, mais ça se fera », a-t-il assuré. Il a expliqué que la Cei a proposé trois dates, «fin septembre», «11 octobre» et «18 octobre». Mais, «je ne suis pas un notaire qui signe ce que le client lui dit. Ma responsabilité est grande dans cette affaire», a-t-il indiqué. « Pour le moment, nous ne fixons pas une date précise parce qu`il y a des centres de collecte (227 centres pour le recensement, ndlr) qui n`ont même pas encore fonctionné", a expliqué le chef de l`Etat. Avant d`ajouter : « En mai ou en juin, la date sera fixée parce que nous serons assurés que cette date-là sera respectée». En 2005 et 2008, a-t-il rappelé, deux décrets avaient été signés par ses soins avec des dates précises du scrutin qui n`ont pas été respectées, faute de moyens financiers et de consensus politique notamment autour de la liste électorale de 2000. « Je ne veux pas signer un 3ème décret qui serve à zéro (…) on n`a pas de mal à fixer une date, mais on est prudent », a martelé Gbagbo qui veut s`assurer que « cette fois-ci la date (fixée) par décret soit la date » pour la tenue effective de l`élection. « La CEI (Commission électorale indépendante) se donne six semaines pour les vérifications (de la liste électorale), après ça on fixe la date de l`élection », a-t-il déclaré. Répondant à des leaders de l`opposition qui estiment qu`on peut aller aux élections avec le nombre d`inscrit actuels (6 millions sur 8 millions en cible), Laurent Gbagbo a dit non. Pour lui l`opération d`enrôlement en cours doit prendre le «maximum» de personnes. «J`entends des gens dire, on peut y aller maintenant. Je dis non. Ceux qui ne seront pas identifiés, c`est ceux qu`on n`aura pas vu (…) On ne peut pas avoir fait une guerre contre l`exclusion et décider au niveau de l`Etat, l`exclusion d`un certain nombre de personnes. Ce ne serait pas logique». Il a rappelé que la sécurité du scrutin « sera garantie » par 8.000 hommes issus à parité des forces loyalistes et ex-rebelles, qui seront déployés sur le territoire « à partir du 5 mai ». En zone nord, contrôlée par les FN, « le déploiement des 8000 hommes, c`est pour mettre fin au pouvoir des Comzones (…). Les préfets auront l`entièreté de leur pouvoir. Après ça, nous allons installer les postes de douanes et les postes d`impôts », a-t-il encore indiqué. Sur la question des grades des hommes de Soro, il a rappelé que conformément à l`Accord 4 de Ouaga «dès les élections», ces hommes «vont (les) perdre». Il a invité tout le monde l`application stricte de l`A0ccord de Ouaga après avoir salué la bonne collaboration entre les deux armées. «Depuis le changement de régime en Guinée nous avons fait déployer les Fanci le long de la frontière guinéenne. Ils ont été rejoints par les FAFN. Et ils vivent tranquillement ensemble depuis des mois (…) Aujourd`hui vous pouvez aller à Ferké, dormir et revenir (....) On ne peut pas dire que rien n`a changé. (…) Des choses restes à parfaire. Et nous y travaillons. Il n`y a pas aujourd`hui un problème politique entre la direction des Forces nouvelles et l`Etat. Il y a des gens qui, ici et là, ne sont pas très contents. Mais, on avance. Et on avance bien et même très bien», a affirmé Gbagbo. Il a rendu un vibrant hommage aux préfets qui ont été «héroïques». Pour lui, ceux qui disent que Ouaga ne marche pas constituent eux-mêmes la preuve du contraire. «Ils font la politique. Il y en a un qui est aujourd`hui dans les zones ex-rebelles. Si on n`avançait pas et que Ouaga avait échoué, il ne serait pas à Bouna en train de parler. D`autres vont à Bouaké et à Katiola. Ca marche. (…) Lorsque Seydou Diarra et Charles Konan Banny qui sont tous les deux mes amis étaient premiers ministres, on n`allait pas faire de meeting à Bouna, ni à Bouaké…», a soutenu Gbagbo. A propos des problèmes de financement, il a fait remarquer que c`est la Côte d`Ivoire elle-même qui décaisse la quasi-totalité des fonds pour la sortie de crise dont 118 milliards (endossés par le budget 2009) sont à sa charge. «Celui qui nous donne, on prend. Mais, pour l`instant, je constate qu`ils (les bailleurs de fonds) ne nous ont donné que 16 milliards», a-t-il noté.


Djama Stanislas
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