En réaction au dernier message à la Nation du chef de l'Etat, le Secrétaire national en charge des élections au FPI a bien voulu nous accorder l'entretien dont la teneur suit.
Notre Voie : Quelle est la réaction du Secrétaire national chargé des élections au FPI par rapport à la dernière interview du chef de l'Etat ?
Martin Sokouri Bohui : Je vous remercie de l'occasion que vous me donnez une fois encore de commenter le message du président de la République qui a tenu un discours dense, approprié et opportun. Dans cette interview, le président de la République a été très poignant. Mais je retiens essentiellement un point : la question relative à l'organisation de l'élection présidentielle. Sur ce point, le président a été très clair. A savoir que, par deux fois, il a fixé des dates qui n'ont pas été tenues. Et qu'il ne veut plus fixer de date qui ne puisse pas être tenue comme les précédentes. C'est pourquoi il veut s'assurer que les obstacles qui ont empêché la tenue des premières dates soient levés.
Quels sont ces obstacles ?
Il y a d'abord la question de l'enrôlement. Sur ce point, le président de la République a dit qu'il faut attendre la fin du processus du croisement des fichiers historiques avant de se prononcer. Or, nous n'en sommes pas encore là, dans la mesure où il a même relevé qu'il y a des centres qui n'ont pas encore été visités par les agents enrôleurs. Il y a ensuite la question du désarmement. Là aussi, le président de la République a été tout aussi net. A savoir que l'élection présidentielle aura lieu après le désarmement, comme le stipule l'accord 4 de Ouagadougou en son article 3.
Ce qui nous réjouit, c'est que sur ces deux sujets, nous sommes en phase avec le président de la République. Car nous n'avons cessé de marteler qu'il faut se préoccuper de lever ces obstacles avant de parler de la fixation de la date de l'élection.
N.V. : Est-ce que vous pensez vraiment qu'à 7 mois de la fin de l'année, le désarmement attendu depuis 7 ans peut être fait en si peu de temps. Autrement dit, est-ce que le désarmement ne peut pas constituer un blocage ?
M.S.B. : Voulez-vous dire par là qu'il faut aller aux élections sans désarmement ? Tous les acteurs politiques et même tous les observateurs s'accordent à dire qu'on doit sortir de la crise par des élections transparentes. Pensez-vous qu'on peut avoir des élections transparentes avec une partie de la population en armes ? Moi, je ne le crois pas. Et le président a indiqué qu'il ne saurait aller à des élections avec un fusil à la tempe. Cela dit, c'est le lieu de demander à tous les acteurs nationaux et partenaires internationaux de se tourner dès maintenant vers nos frères qui sont en armes, pour leur demander de les déposer afin d'éviter un blocage. Si cela n'est pas fait, il ne servira à rien de rechercher les causes d'un éventuel blocage là où il n’y en a. Le désarmement est donc possible cette année si tout le monde y met de la bonne volonté.
N.V. : Vos adversaires pensent, pour leur part, que la question des obstacles est une diversion et que le président de la République devrait signer le décret fixant la date de l'élection sans autre forme de procès ?
M.S.B. : Moi, je m'étonne toujours que des gens appellent à des élections transparentes et qu'ils ne se s'inquiètent pas de ce qu'une partie de la population est en armes. Le désarmement n'est pas leur souci. A ceux-là, je continue de demander s'ils pensent honnêtement qu'il est possible d'avoir des élections transparentes quand une partie de la population est en armes. Dans tous les cas, on connaît ceux qui tiennent ce genre de propos. En tenant ce genre de raisonnement, ils continuent de convaincre le peuple qu'ils sont en phase avec ceux qui détiennent les armes. Or être en phase avec des gens qui détiennent des armes, c'est se mettre hors-la-loi. C'est le lieu de se demander quand le RDR respectera les lois de ce pays. Car, s'agissant de la fixation de la date des élections, ce parti fait de la désinformation en disant que le président de la République n'intervient pas dans le choix de la date. Voilà ce que dit le code électoral à cet effet : “Le collège électoral est convoqué par décret en conseil des ministres sur proposition de la commission en charge des élections. La date de l'élection et les heures d'ouverture et de clôture du scrutin sont fixées par le décret portant convocation du collège électoral.”
Si cela se passait comme le dit le RDR, le législateur aurait pu dire aisément que c'est la commission en charge des élections qui fixe les dates. Mais, il dit bien qu'elle (commission) propose et c'est le président de la République qui décide par décret pris en conseil des ministres. Je ne crois pas qu'un conseil des ministres soit une chambre d'enregistrement comme un cabinet de notaire.
Le jour où nos frères du RDR comprendront que c'est le respect de la loi qui garantit la paix sociale dans un Etat, notre pays retrouvera la quiétude.
Interview réalisée par Boga Sivori
Notre Voie : Quelle est la réaction du Secrétaire national chargé des élections au FPI par rapport à la dernière interview du chef de l'Etat ?
Martin Sokouri Bohui : Je vous remercie de l'occasion que vous me donnez une fois encore de commenter le message du président de la République qui a tenu un discours dense, approprié et opportun. Dans cette interview, le président de la République a été très poignant. Mais je retiens essentiellement un point : la question relative à l'organisation de l'élection présidentielle. Sur ce point, le président a été très clair. A savoir que, par deux fois, il a fixé des dates qui n'ont pas été tenues. Et qu'il ne veut plus fixer de date qui ne puisse pas être tenue comme les précédentes. C'est pourquoi il veut s'assurer que les obstacles qui ont empêché la tenue des premières dates soient levés.
Quels sont ces obstacles ?
Il y a d'abord la question de l'enrôlement. Sur ce point, le président de la République a dit qu'il faut attendre la fin du processus du croisement des fichiers historiques avant de se prononcer. Or, nous n'en sommes pas encore là, dans la mesure où il a même relevé qu'il y a des centres qui n'ont pas encore été visités par les agents enrôleurs. Il y a ensuite la question du désarmement. Là aussi, le président de la République a été tout aussi net. A savoir que l'élection présidentielle aura lieu après le désarmement, comme le stipule l'accord 4 de Ouagadougou en son article 3.
Ce qui nous réjouit, c'est que sur ces deux sujets, nous sommes en phase avec le président de la République. Car nous n'avons cessé de marteler qu'il faut se préoccuper de lever ces obstacles avant de parler de la fixation de la date de l'élection.
N.V. : Est-ce que vous pensez vraiment qu'à 7 mois de la fin de l'année, le désarmement attendu depuis 7 ans peut être fait en si peu de temps. Autrement dit, est-ce que le désarmement ne peut pas constituer un blocage ?
M.S.B. : Voulez-vous dire par là qu'il faut aller aux élections sans désarmement ? Tous les acteurs politiques et même tous les observateurs s'accordent à dire qu'on doit sortir de la crise par des élections transparentes. Pensez-vous qu'on peut avoir des élections transparentes avec une partie de la population en armes ? Moi, je ne le crois pas. Et le président a indiqué qu'il ne saurait aller à des élections avec un fusil à la tempe. Cela dit, c'est le lieu de demander à tous les acteurs nationaux et partenaires internationaux de se tourner dès maintenant vers nos frères qui sont en armes, pour leur demander de les déposer afin d'éviter un blocage. Si cela n'est pas fait, il ne servira à rien de rechercher les causes d'un éventuel blocage là où il n’y en a. Le désarmement est donc possible cette année si tout le monde y met de la bonne volonté.
N.V. : Vos adversaires pensent, pour leur part, que la question des obstacles est une diversion et que le président de la République devrait signer le décret fixant la date de l'élection sans autre forme de procès ?
M.S.B. : Moi, je m'étonne toujours que des gens appellent à des élections transparentes et qu'ils ne se s'inquiètent pas de ce qu'une partie de la population est en armes. Le désarmement n'est pas leur souci. A ceux-là, je continue de demander s'ils pensent honnêtement qu'il est possible d'avoir des élections transparentes quand une partie de la population est en armes. Dans tous les cas, on connaît ceux qui tiennent ce genre de propos. En tenant ce genre de raisonnement, ils continuent de convaincre le peuple qu'ils sont en phase avec ceux qui détiennent les armes. Or être en phase avec des gens qui détiennent des armes, c'est se mettre hors-la-loi. C'est le lieu de se demander quand le RDR respectera les lois de ce pays. Car, s'agissant de la fixation de la date des élections, ce parti fait de la désinformation en disant que le président de la République n'intervient pas dans le choix de la date. Voilà ce que dit le code électoral à cet effet : “Le collège électoral est convoqué par décret en conseil des ministres sur proposition de la commission en charge des élections. La date de l'élection et les heures d'ouverture et de clôture du scrutin sont fixées par le décret portant convocation du collège électoral.”
Si cela se passait comme le dit le RDR, le législateur aurait pu dire aisément que c'est la commission en charge des élections qui fixe les dates. Mais, il dit bien qu'elle (commission) propose et c'est le président de la République qui décide par décret pris en conseil des ministres. Je ne crois pas qu'un conseil des ministres soit une chambre d'enregistrement comme un cabinet de notaire.
Le jour où nos frères du RDR comprendront que c'est le respect de la loi qui garantit la paix sociale dans un Etat, notre pays retrouvera la quiétude.
Interview réalisée par Boga Sivori