A vouloir cacher le soleil avec une main, on finit par se fourvoyer, voire par se ridiculiser soi-même, dit la sagesse africaine. Malheureusement, l`opposition ivoirienne parce que respirant au rythme des intérêts occidentaux, éprouve des difficultés à s`enrichir de cette valeur culturelle de l`Afrique digne. Dans le cadre de l`organisation de l`élection présidentielle à venir, l`opposition ivoirienne, regroupée au sein d`un mouvement idéologique, abusivement dénommé Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) s`est encore, négativement, fait entendre. Le lundi 11 mai dernier, au siège du Pdci, la mouvance des houphouétistes a organisé un conclave au sortir duquel, elle a révélé que la recréation était terminée. Intimant l`ordre au Président de la République de signer, dans un délai d`une semaine, le décret fixant la date de l`élection présidentielle. En clair, c`est un ultimatum que le Rhdp lance à Gbagbo. "Si dans une semaine, nous n`avons pas la date, nous allons nous retrouver pour faire ce qu`il faut pour avoir la date. Et si cette date n`est pas celle que nous voulons, alors, nous prendrons nos responsabilités. Il faut que Gbagbo sache qu`il y a un contre pouvoir en Côte d`Ivoire". Voici résumé les menaces du Rhdp. En première ligne, il apparaît nécessaire de s`interroger sur les motivations réelles d`une telle sortie. Pourquoi, en effet, le Rhdp s`agite et que compte-t-il réellement faire à Laurent Gbagbo si celui-ci refusait de signer le décret du “11 octobre” relatif à la fixation de la date de l`élection présidentielle dans le délai indiqué? Dans notre parution d`avant-hier, la réponse à une telle préoccupation avait été donnée. Toutefois, des éléments nouveaux viennent de meubler le projet de déstabilisation du pouvoir de Gbagbo par ses adversaires. En effet, conscient de la justesse du combat que mène le Président de la République et vu qu`un tel combat conduira inexorablement le candidat de la Refondation à la victoire, le Rhdp a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il s`agit d`organiser dans les jours à venir, une manifestation d`envergure à l`effet de contraindre le chef de l`Etat à la démission. Ainsi, de Djédjé Mady, président du directoire du Rhdp à Aka Yvonne en passant par d`autres participants au conclave, le message est resté le même. Investir la rue parce qu`elle serait plus payante que toute autre forme de combat. Par ailleurs, le Rhdp semble ignorer que le 11 octobre n`est qu`une proposition de date assortie de condition. Selon l`article 2 de la loi n°2001 du 9 octobre 2001 portant organisation de l`élection présidentielle stipule que la Cei est chargée de la proposition au gouvernement des dates du scrutin et d`ouverture des campagnes. Quant à l`article 45 du code électoral, il précise que la convocation des électeurs est faite par décret en conseil des ministres sur proposition de la Cei. Au vu de ce qui précède, le Rhdp n`est pas en droit d`intimer l`ordre au chef de l`Etat, voire le menacer de signer le décret, si en arrière plan, une idée obscure ne se cache pas. Or, c`est au nom de cette idée diabolique que le Rhdp s`agite. Non seulement, l`opposition ne veut pas l`identification des deux millions d`Ivoiriens issus des 227 centres de collectes supposés être favorables au Président de la République, mais elle refuse la transparence dans la tenue de l`élection. C`est malheureux tout ça.
Simplice Zahui
simplicezahui@yahoo.fr
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