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Société Publié le jeudi 14 mai 2009 | Islam Info

Temoignage : "Parmi tous les passagers elle a été la seule à perdre la vie”

Ce témoignage est pour moi une sorte de révélation. Allah est miséricordieux et une fois de plus j'en ai eu la preuve.

Je suis la sœur R. Pendant plus de vingt ans j'ai travaillé pour la famille E. Je connaissais tout sur cette famille. Tous les enfants sont nés dans ma main et comme ma patronne travaillait, j'ai participé largement à l'éducation de ceux-ci. D'ailleurs, ils me considéraient plus comme leur tata ou leur grande sœur que comme la servante de la maison. Ils n’allaient vers leur maman que lorsqu'ils avaient besoin de quelques choses que je ne pouvais pas leur apporter. Tonton il faut le dire, était très porté sur la religion. Il faisait ses prières quotidiennes régulièrement et s'assurait que sa maisonnée y accordait le même intérêt. Une fois par semaine un moualime venait nous donner des cours coraniques à la maison. J'ai donc appris beaucoup de sourate. C'est vrai quoiqu'on dise qu'il est difficile pour un couple d'éviter les disputes mais mes patrons s'arrangeaient toujours pour régler leur problème à deux, sans que personne ne vienne intervenir. Ainsi, les cinq enfants de la famille E on vécu sans problème majeur. Les parents de tonton venaient très régulièrement à la maison. On aurait dit un ballet. Certains venaient du village et d'autres des communes, mais, tous se succédaient à un rythme effréné. J'avoue que sur ce plan, ma patronne avait un sang froid déconcertant. Elle gérait tout ces va et vient avec une très grande sérénité. Elle ne se plaignait presque jamais. Tout au contraire elle soutenait tout le temps que son mari avait été scolarisé par ses parents mais qu'en tant que cadre de son village tous ses parents devaient bénéficier au même titre qu'elle et ses enfants. Lorsque leur première fille a eu le bac, mon patron a tout mis en œuvre pour qu'elle aille terminer ses études en Europe. Mouna faisait la fierté de la famille. Un an après, tonton est tombé malade. On a pensé que c'était juste un petit palu mais son état devenait de plus en plus inquiétant. Plusieurs fois tantie a sollicité des séances de zikrs, des bénédictions auprès des Imams, et même des prières collectives mais rien. Au contraire son état s'aggravait. Le 25 juin 2004 tonton a rendu l'âme en laissant derrière lui cinq orphelins et une veuve. Tantie était effondrée, elle était devenue méconnaissable. J'essayais tant bien que mal de lui remonter le moral mais elle était plus que jamais abattue. Je tiens à souligner que tantie avait grandi dans un orphelinat. Elle n'avait pas de famille véritable. Son mari et ses enfants étaient sa seule famille et l'une des plus belles choses qui lui restait. Après le décès de tonton les choses ont commencé à se compliquer. Les membres de la famille de tonton sont venus le lendemain de l'enterrement pour vider toute la maison. Ils ont tout emporté même la montre que ma tantie portait ce jour là. C'était triste, très triste mais sans broncher elle a laissé les choses se faire. Nous sommes allés vivre avec une de ces amies du nom de A. Celle-ci vivait seule depuis son divorce et pour des raisons de santé s'était rendue au Maroc deux ans avant. Une semaine après notre déménagement, ma tantie est tombé malade. Je crois qu'elle avait emmagasiné trop de coup dur. Elle ne voulait plus manger et ne parlait presque plus. Même les enfants elle ne voulait plus les voir. Elle passait la majeure partie de son temps à regarder la photo de son défunt mari. Je crois que doucement elle a commencé à perdre goût à la vie. Un jeudi, pendant que je m'apprêtais avec la servante de son amie pour aller au marché faire des courses, elle s'est proposée de le faire à notre place. Nous étions toutes les deux étonnées mais comme elle insistait nous avons cédé. Aujourd'hui, avec du recul, je me dis que je n'aurais jamais dû accepter de la laisser seule. Chères frères et sœurs ma tante n'est plus revenue à la maison ce jour là. Sur la route du marché le véhicule qu'elle a emprunté a fait un accident et parmi tous les passagers elle a été la seule à perdre la vie. Gloire au Maître de l'Univers ! Comme une démeurée ce jour là j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J'ai été terriblement traumatisée par la disparutions si prématuré de ma tantie et rien qu'à voir ''mes petits frères'' j'avais le cœur qui se fendait. Par la grâce du Très Haut, avec les prières et les invocations j'ai pu remonter la pente. Chèrs frères et sœurs, ces enfants n'ont jamais manqué de rien jusqu'à ce que leur grande sœur ait du travail après ses études. Je n'arrivais pas à comprendre moi-même. Je n'avais aucune source de revenu, je n'avais rien mais Allah dans sa grâce m'a permis de les soigner quand ils étaient malades de les nourrir, de leur permettre d'aller à l'école jusqu'à la fin de leur étude. Lorsqu'une situation ne préoccupait, la nuit quand je m'endormais je voyais des personnes (qui ressemblait énormément à ma tantie et son mari) qui venait me donner une solution ou même me conduire à la personne auprès de qui je pouvais trouver aide et assistance. Aujourd'hui, Allah dans son infinie bonté a fait de moi Madame D. Je suis marié depuis 9 mois alors que j'avais quarante deux ans et que je n'y croyais plus. Gloire à Allah ! Mouna viens très souvent nous voir et Kalil travaille dans une structure humanitaire internationale. Les trois autres progressent doucement dans les études et je remercie Dieu de m'avoir permis de faire face à cette terrible épreuve. Gloire à Dieu ! Louange à Allah ! Maasalam !

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