Pourquoi Ouattara est attaché au 11 octobre

Evoquant la question de l’élection présidentielle dans son interview message à la Nation, le président de la République, Laurent Gbagbo, a indiqué que la Commission électorale indépendante (CEI) qui a en charge l’organisation de cette élection lui a proposé trois différentes dates. Au nombre de ces dates figure le 11 octobre 2009. Mais il se donne le temps d’avoir une lisibilité dans l’évolution du processus de paix pour qu’ensemble avec la CEI, il fixe la date de l’élection présidentielle. «J’ai déjà fixé deux dates qui n’ont servi à rien. Je ne veux donc pas fixer une autre date qui ne serve à rien également. Je veux fixer une date à laquelle les élections se tiendront effectivement», avait soutenu le chef de l’Etat.

Mais cela, Alassane Ouattara, le leader du RDR, n’en a cure. Pour lui, l’élection présidentielle doit se tenir le 11 octobre 2009 sans que le désarmement ait été réalisé. «La date du 11 octobre est non négociable», a-t-il déclaré au cours de son meeting d’Abobo, tenu il y a deux semaines. Il l’a encore répété le samedi 9 mai dernier, à Yopougon, à la place Ficgayo. Il a été suivi dans ce choix par le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui regroupe le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA.

La question que se posent dès lors nombre d’Ivoiriens est de savoir pourquoi Ouattara est si attaché à la date du 11 octobre 2009 ? Nous nous sommes alors rapproché de son staff. Il ressort de certaines indiscrétions de ce milieu que le candidat du RDR redoute fort du recoupement de la liste électorale avec les fichiers historiques pour y extraire tous les fraudeurs. Or si la date de l’élection est fixée au 11 octobre, la CEI n’aura pas le temps nécessaire dans les 5 mois qui nous séparent de cette date pour faire une opération de rattrapage pour ceux qui attendent la reconstitution des registres de l’état civil pour se faire enrôler, ensuite produire la liste électorale provisoire et enfin faire le recoupage avec les fichiers historiques.

En effet, après l’échec des armes, Alassane Ouattara espère accéder au pouvoir par des pratiques frauduleuses. Si bien que ses partisans ont fait inscrire sur les listes électorales, des non ivoiriens dans les zones CNO. Et c’est tous ceux-là qu’il espère faire voter dans les zones sous protection des ex-rebelles en armes. C’est pourquoi il refuse le désarmement.

Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr