Au cours du conseil des ministres tenu, hier, le gouvernement a analysé les propositions de la Cei et le Président a pris un décret pour fixer la date du 1er tour.
Le suspense a pris fin depuis hier, avec la fixation, en Conseil des ministres de la date du premier tour de l’élection présidentielle. Elle aura lieu le 29 novembre 2009, qui est le dernier dimanche du mois. Comme le stipule l’article premier du décret signé par le Président de la République Laurent Gbagbo, et qui a été lu par le chef du gouvernement, Soro Kigbafori Guillaume, au terme du Conseil qui a pris fin à 13h 20. «Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures», a indiqué le Premier ministre lisant un extrait du décret signé, dans sa déclaration faite dans la salle mosaïque. Autour de lui, plusieurs membres du gouvernement, le président de la Commission électorale indépendante, Robert Beugré Mambé, et des membres du cabinet présidentiel et de la Primature. Tous avaient l’air décontracté et la joie se lisait sur certains visages.
Guillaume Soro qui a accepté de répondre à seulement deux questions de la presse, après son propos liminaire, s’est prononcé sur la question du désarmement et de l’identification. Concernant le premier point, il a été question de savoir si le désarmement se fera avant les élections. «L’accord complémentaire IV est clair. Toutes les actions à mener dans le cadre militaire pour permettre des élections transparentes, démocratiques et sécurisées le seront pour permettre justement que la date du 29 novembre soit tenue. Mieux, il est indiqué des délais dans l’Accord IV : deux mois avant l’élection, aussi bien le redéploiement que les autres phases, les questions de démobilisation, de regroupement, doivent être achevés. Et je m’en tiens à l’application stricte de l’Accord complémentaire IV de l’Accord politique de Ouagadougou», a affirmé le chef du gouvernement, co-signataire, avec le Chef de l’Etat, de l’Accord de Ouaga et de ses accords complémentaires en qualité de secrétaire général de l’ex-rébellion.
S’agissant de l’identification des Ivoiriens de la diaspora qui n’a pu être réalisée en avril dernier, comme prévu à cause de certaines contraintes, il s’est voulu rassurant. «Sur l’enrôlement à l’extérieur, j’ai le plaisir de vous dire qu’il n’y a plus de difficultés. Il y avait simplement une difficulté financière et je l’ai rappelé tout à l’heure, le gouvernement entend prendre toutes les dispositions pour mettre les moyens financiers à la disposition du président de la Commission électorale indépendante pour que l’élection se déroule dans la sérénité», a ajouté le chef du gouvernement ivoirien.
Bien qu’ordinaire, ce Conseil des ministres a été qualifié «d’exceptionnel» en raison de l’importance du sujet à l’ordre du jour et qui justifie «la déclaration solennelle» de Guillaume Soro, a expliqué son porte-parole.
Paulin N. Zobo
Option : Le pouvoir à l’Etat
La date, la nouvelle date de la présidentielle, est connue depuis hier: ce sera le 29 novembre prochain. C’est ce jour-là, qu’en principe, les candidats à la succession de Laurent Gbagbo, premier Président de la deuxième République, vont s’affronter pour briguer le suffrage des huit millions d’électeurs potentiels. Chose promise, chose due. Laurent Gbagbo a tenu parole. Au sortir du Conseil des ministres, loin des agitations politiciennes de l’opposition réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Qui a n’a jamais boudé son plaisir de ruer dans les brancards, chaque fois que l’occasion se présentait. Pour signaler sa présence sur l’échiquier politique.
Car, le principal enseignement qu’il faut tirer de cette situation coule de source: le pouvoir, loin d’être dans la rue, appartient exclusivement à l’autorité étatique. C’est cette dernière qui exerce, partout et en tout lieu, son rôle régalien. L’opposition a tenté d’abuser l’opinion sur l’indépendance, toute relative, de la Commission électorale indépendante (Cei). Cette institution est, certes, le maître d’ouvrage du processus électoral. Mais, par rapport à l’Exécutif, elle n’est pas un Etat dans l’Etat. Non seulement elle est… dépendante – Eh oui!- de l’Etat pour ses moyens financiers, matériels et logistiques, mais les propositions de dates de scrutin qu’elle peut faire, n’engagent qu’elle seule. C’est l’Etat, et lui seul, qui décide en dernier ressort. Et en toute souveraineté.
C’est pourquoi il faut simplement s’étonner que, dans les querelles intestines auxquelles nos hommes politiques nous ont habitués, des partis politiques, qui, pourtant, ont dirigé ce pays durant une quarantaine d’années, se perdent, volontairement, dans des interprétations fallacieuses des dispositions existantes. Pour mener leurs partisans en bateau.
En outre, le 29 novembre signifie aisément que tout va être mis en œuvre pour que le maximum d’électeurs, à défaut de la totalité, soient inscrits sur les listes. Contrairement à la volonté avouée de certains leaders qui, pour des raisons inavouées, sont prêts à laisser à quai certains de leurs compatriotes. Là aussi, il faut s’étonner que ceux-là mêmes qui attribuent la crise militaro-politique ivoirienne à l’exclusion et à la crise identitaire soient les premiers à militer pour que l’on écourte une opération destinée à donner des cartes nationales d’identité et d’électeur aux Ivoiriens. A tous les Ivoiriens en âge de voter. C’est à y perdre son latin. Dans un pays où les flatteurs politiques vivent impunément aux dépens des Ivoiriens qui les écoutent. Et les suivent. Comme des moutons de Panurge.
par Ferro M. Bally
Mambé Beugré, président de la Commission électorale indépendante: “L’identification, à l’intérieur du pays, la semaine prochaine et à l’étranger, à la fin mois”
Le Premier ministre Guillaume Soro a annoncé, officiellement, à la suite du Conseil des ministres, la date de l’élection présidentielle fixée au 29 novembre 2009.
Quels sentiments cela vous inspire-t-il?
Il faut préciser que le choix de cette date procède de plusieurs concertations que nous avons eues avec le gouvernement, le Premier ministre ; et nous avons tenus compte de l’évolution de tous les vecteurs qui interviennent dans le processus électoral. Particulièrement de l’évolution de l’opération de reconstitution des registres, des mécanismes de mise en place de fonds pour soutenir le processus et de l’évolution de l’enrôlement sur le terrain en Côte d’Ivoire et à l’étranger. Nous avons conjugué tous ces paramètres pour identifier, de façon sereine, la meilleure période pour que nous allions aux élections le cœur apaisée, après avoir travaillé vigoureusement sur tous les éléments constitutifs. Au moment où nous proposions une première date, c’était sur des bases bien précises. Avec l’évolution des choses, ce que nous venons d’identifier avec le gouvernement constitue pour nous un passage obligé.
La dernière phase de rattrapage de l’identification dans le district d’Abidjan a pris fin, mais il se trouve que des personnes n’ont pu se faire enrôler. Comptez-vous les prendre en compte en juin ou doivent-ils aller à l’intérieur du pays?
Ce qu’il faut noter particulièrement, c’est que nous avons, à Abidjan, donné le maximum de chances à nos frères et sœurs de se faire enrôler. Bien plus, avec la période de rattrapage que nous venons de vivre, nous avons réussi bon an mal an à capter 41000 Ivoiriens et non Ivoiriens hors Cedeao dans le processus. Nous n’allons pas indéfiniment continuer à faire l’enrôlement parce qu’à un moment donné, il faut s’arrêter. Nous sommes en train d’envisager le dispositif final pour l’intérieur du pays. Et si nous devons accorder encore 24 heures ou 48 heures à Abidjan, nous aviserons. Cependant, il faut que nos frères et sœurs Ivoiriens sachent qu’à un moment donné, il faut que ça s’arrête. Nous n’allons pas vivre dans l’enrôlement éternellement.
C’est fini à Abidjan, à quand l’enrôlement pour l’intérieur du pays et l’étranger?
A l’intérieur du pays, nous commençons la semaine prochaine. Le dispositif est en train d’être mise en place et à l’étranger, ce sera vers la fin du mois. Tous les problèmes qui nous ont gênés pour l’intérieur du pays ont été réglés, du moins en ce qui concerne les aspects financiers. Pour l’étranger, bon nombre d’aspects financiers ont été déjà pris en compte, nous attendons la finalisation pour que le mécanisme, une fois déployé, ne connaisse pas de grippage.
Le lundi 18 mai, se tiendra la réunion du Cadre permanent de concertation à Ouagadougou. On présume que vous y serez. Avez-vous un message particulier pour le président Compaoré
en tant que facilitateur?
Avec son autorisation, il s’agit de le remercier pour tous les efforts qu’il fait pour soutenir tout le processus de sortie de crise particulièrement le processus électoral. Nous pensons qu’avec la bonne volonté et le soutien des autorités locales et de tous les amis du processus, les efforts seront un jour récompensés et la Côte d’Ivoire sera heureuse de sortir de crise par des élections sérieuses et qui respectent les normes internationales. Ce sera aussi pour lui une très grande récompense.
Interview réalisée par
Paulin N. Zobo
Focus/ Soro Guillaume: “Nous sommes tous dans des dispositions pour que l’élection se tienne à cette date”
Mesdames et messieurs les journalistes,
Ce jour, s’est tenu un Conseil des ministres ordinaire. Comme vous pouvez le constater, je suis avec le président de la Commission électorale indépendante. Il a été question au cours du Conseil des ministres de l’analyse d’un projet de décret portant convocation du collège électoral de la République de Côte d’Ivoire, en vue de l’élection du Président de la République. Il me faut seulement rappeler que depuis quelques semaines déjà, le président de la Commission électorale indépendante a saisi le Gouvernement d’un projet de décret pour fixer la date du premier tour de l’élection présidentielle.
Après plusieurs séances de travail avec la Commission électorale indépendante -la dernière séance s’est tenue hier (mercredi) en présence du Chef de l’Etat- ce matin même, le président de la Commission électorale indépendante nous a saisis d’un projet de décret, et comme je l’ai dit tantôt, qui a fait l’objet de discussions en Conseil.
Ce décret a donc été adopté et je donne succinctement lecture de l’article 1er de ce décret, qui est libellé comme suit : «Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures.»
Voilà en partie présenté, l’article 1er du décret qui a été adopté en Conseil des ministres ce jour-même.
Mesdames et messieurs les journalistes,
Il est simplement important de dire qu’à la différence de la date de l’année dernière, pour le Gouvernement, la date du 29 novembre 2009 est une date réaliste. A ce jour, les opérations d’enrôlement ont permis à plus de 6 millions de citoyens de s’inscrire dans les bureaux de vote et, aujourd’hui, d’être de potentiels électeurs. Nous pensons que c’est une bonne chose et cela représente 70% des citoyens attendus. Nous pensons que nous avons plus de visibilité sur le processus électoral.
A cela, s’ajoutent toutes les dispositions que nous sommes en train de prendre pour faire en sorte que le vote se déroule dans la sérénité et dans le calme. Nous avons commencé le redéploiement des forces de sécurité sur l’ensemble du territoire.
Vous avez pu le noter, cette opération est en cours et est en phase de connaître une vitesse de croisière pour que, bien entendu, tout le territoire national puisse accueillir ces forces dans l’optique de sécuriser les élections.
Aussi, le Gouvernement s’est engagé à mettre à la disposition de la Commission électorale indépendante, les moyens financiers pour mener à bien l’opération. Je peux signaler que l’autre opération de reconstitution des registres d’état civil est en phase d’achèvement, et comme je l’ai indiqué dans mes propos liminaires, elle sera terminée le 20 mai.
Tout ceci pour dire qu’aujourd’hui, le Gouvernement, la Commission électorale indépendante, nous sommes tous dans des dispositions pour faire en sorte que l’élection se tienne à la date que je viens d’indiquer.
Satisfaction générale des partis politiques et de l’Onuci
Legré Philippe (Mfa)
“Le Rhdp doit se réunir”
Nous sommes en alliance avec d’autres partis au sein du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix. Ndlr). Cette coalition a fait une déclaration concernant la présidentielle lundi dernier. Nous avions demandé le 11 octobre. Maintenant, il y a une nouvelle date, celle du 29 novembre qui a été fixée par le gouvernement. Les partis du Rhdp vont se concerter et prendre une position commune. En attendant, nous, au Mfa, allons nous réunir tout à l’heure, à 19 h (hier), pour analyser la question. Dans cette situation-là, il n’est plus question de faire cavalier seul. Il faudrait que tous les partis du Rhdp se réunissent pour voir les tenants et les aboutissants de la nouvelle date et parler d’une même voix.
Djédjé Mady (Pdci)
“J’ai un doute”
C’est déjà bien qu’on ait fixé une date. Mais il faudra tout mettre en œuvre pour la respecter, parce que ce n’est pas la première fois qu’on fixe une date pour cette élection, qu’on ne respecte pas par la suite. Pourvu simplement que le 29 novembre soit respecté, c’est ce que nous souhaitons. Autrement dit, j’ai un doute. Je n’ai pas la certitude que l’élection aura lieu le 29 novembre.
Affi N’Guessan (Fpi)
“Tout mettre en œuvre pour respecter la date”
Le Fpi se réjouit que le gouvernement propose une date, celle du 29 novembre, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Nous la trouvons réaliste, pour l’organisation de ce scrutin. Nous estimons que c’est vraiment une date tenable et réaliste, compte tenu de l’évolution des deux éléments fondamentaux que sont l’identification et la sécurisation du processus électoral. Mais cette date du 29 novembre devient un challenge, un défi et le gouvernement doit travailler et tout mettre en œuvre pour le relever, pour qu’elle soit respectée.
Ally Coulibaly (Rdr)
“Nous en sommes satisfaits”
La fixation du premier tour de la présidentielle au 29 novembre est une excellente nouvelle pour la Côte d’Ivoire. Il y a si longtemps qu’on attendait une date ; maintenant, c’est fait. Ainsi, on va pouvoir sortir de cette longue période de crise, de souffrance pour le peuple ivoirien et pour la Côte d’Ivoire. Enfin, on a une lisibilité, parce que pendant plusieurs années, la Côte d’Ivoire a projeté une image qui n’est pas celle qu’on devrait attendre d’elle. Avec la fixation de cette date, nous pensons qu’on a ouvert de nouvelles perspectives pour notre pays. Le peuple ivoirien va pouvoir se prononcer sur le choix de celui qui va présider à ses destinées dans les prochaines années. C’est une excellente chose, c’est ce que nous souhaitions depuis longtemps. Nous approuvons la proposition qui a été faite par la Commission électorale indépendante (Cei), proposition qui tient compte des nouvelles réalités. Et nous approuvons la décision qui a été prise en Conseil des ministres, validée par le Chef de l’Etat. Nous, au Rdr, en sommes satisfaits.
Le processus de paix n’est jamais allé aussi loin. Nous avons des raisons d’être confiants. Il fallait nécessairement avoir un corps électoral qui reflète véritablement la composition de la population ivoirienne. Nous pensons que cela est fait maintenant avec plus de six millions de personnes recensées, soit plus de 70% des personnes attendues. Avec ça, on peut aller raisonnablement à des élections. Il n’y a pas lieu d’être inquiets. Dans tous les cas, nous n’avons pas de raisons particulières de l’être.
Blé Guirao (Udpci)
“Pas de problème”
Nous n’avons pas de problème de date à l’Udpci. Si la date du 29 novembre a été fixée par la Commission électorale indépendante (Cei), il n’y a aucun problème. Nous voulions une élection en 2009, pour que l’Udpci montre, après la mort de son fondateur, le général Robert Guéi, qu’il est bien vivant avec le président Albert Toikeusse Mabri. Nous sommes prêts pour aller à l’élection présidentielle et la gagner le 29 novembre. Nous n’avons aucun doute sur cette date si elle vient effectivement de la Cei, la structure chargée des élections.
Konaté Sidiki (Forces nouvelles)
“Nous allons tenir cette date”
Les Forces nouvelles, en tant que signataires de l’accord de Ouagadougou, sont pleinement engagées derrière cette date. Le but de ce processus est de ramener la paix qui passe par des étapes nécessaires dont l’identification et les élections. Le fait de donner cette date va rassurer tout le monde. Cela va crédibiliser l’action du Premier ministre et du gouvernement et permettre de donner plus de visibilité au processus. C’est une bonne chose. Nous pensons que nous allons tenir cette date.
On a des éléments concrets qui nous démontrent que cette date est réaliste. Elle tient compte de l’avancée réelle du processus. Au niveau du redéploiement (des forces du CCI), il n’y a aucun problème. Ce qu’on a noté, ce sont des problèmes logistiques. Sinon dans le fond, il y a la volonté politique. Et vous allez voir que cette opération va atteindre dans quelques jours sa vitesse de croisière. Nous n’avons aucun doute là-dessus.
Propos recueillis par
Pascal Soro
Barthélemy Kouamé
Onuci
“œuvrer sans relâche vers la réunification du pays”
L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) se félicite de la fixation de la date du 29 novembre 2009 pour la tenue de l’élection présidentielle. Il s’agit là d’un développement positif dans les efforts de sortie de crise qui devrait donner une nouvelle impulsion à la dynamique de paix enclenchée depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007, avec notamment les résultats remarquables enregistrés dans l’identification de la population et le recensement des électeurs.
Dans le même esprit, l’Onuci exhorte vivement toutes les parties ivoiriennes concernées à redoubler d’effort en vue de l’exécution des tâches prévues dans le 4e Accord complémentaire de l’Apo et à oeuvrer sans relâche vers la réunification du pays.
L’Onuci, conformément à son mandat, continuera d’apporter son appui à tous les acteurs impliqués dans la recherche d’une paix définitive en Côte d’Ivoire, particulièrement dans le cadre de la réunification et de l’organisation d’élections ouvertes, justes, libres et transparentes.
Fait à Abidjan, le 14 mai 2009
ONUCI
Décision N°2009-18 / Pr du 14 mai 2009 portant détermination de la période du premier tour de l`élection présidentielle
Le Président de la République;
Vu la Constitution;
Vu la Décision n° 2005-01/PR du 05 mai 2005 relative à la désignation à titre exceptionnel des candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2005;
Vu la Décision n°2008-16/PR du 14 avril 2008 portant détermination de la période du premier tour de l’élection présidentielle;
Vu l’Accord Politique de Ouagadougou en date du 4 mars 2007 et ses accords complémentaires;
Vu la Résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité de l’Onu;
Vu la Loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant Code Electoral;
Vu la Loi n° 2004-642 du 14 Décembre 2004 modifiant la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei), telle que modifiée par les décisions présidentielles n°2005-06/PR du 15 juillet 2005 et n°2005-11/PR du 29 août 2005 relatives à la Cei;
Vu la Décision n° 2008-15/PR du 14 avril 2008 portant modalités spéciales d’Ajustements au Code Electoral
Vu l’Ordonnance n° 2008-133 du 14 avril 2008 portant Ajustements au Code Electoral pour les élections de sortie de crise;
Vu le Décret n° 2007-450 du 29 mars 2007 portant nomination du Premier ministre;
Vu le Décret n° 2007-456 du 7 avril 2007 portant nomination des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2007-458 du 20 avril 2007 portant attributions des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2008-134 du 14 avril 2008 portant convocation du collège électoral de la République de Côte d’Ivoire en vue de l’élection du Président de la République:
Vu le message à la nation du Président de la République en date du 26 avril 2005 ;
Vu le Communiqué final de la 2e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 24 janvier 2008 ;
Vu le Communiqué final de la 4e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 10 novembre 2008 ;
Décide
Article 1er:
A titre exceptionnel et par dérogation aux dispositions de l’article 36 de la Constitution, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu dans le courant du mois de novembre 2009.
Article 2 :
En conséquence, la décision n°2005-01/PR du 05 mai 2005 ci-dessus visée produit son plein effet pour cette élection présidentielle de novembre 2009.
Article 3 :
Le président du Conseil constitutionnel et le président de la Commission électorale indépendante (Cei) sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente décision.
Article 4 :
La présente décision qui prend effet à la date de signature sera publiée selon la procédure d’urgence ainsi qu’au journal officiel de la République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Abidjan le 14 mai 2009
Laurent Gbagbo
Décret N°2009-181 du 14 mai 2009 portant convocation du collège électoral de la République de Côte d`Ivoire en vue de l`élection du Président de la République
Le Président de la République;
Sur rapport de la Commission électorale indépendante (Cei) et sur présentation du Premier ministre;
Vu la Constitution;
Vu la Décision n° 2009-18/PR du 14 mai 2009 portant détermination de la période du premier tour de l’élection présidentielle;
Vu l’Accord Politique de Ouagadougou en date du 4 mars 2007 et ses accords complémentaires;
Vu la Résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité de l’Onu;
Vu la Loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant Code Electoral;
Vu la Loi n° 2004-642 du 14 décembre 2004 modifiant la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei), telle que modifiée par les décisions présidentielles: n°2005-06/PR du 15 juillet 2005 et n° 2005-11/PR du 29 août 2005 relatives à la Cei;
Vu la Décision n° 2008-15/PR du 14 avril 2008 portant modalités spéciales d’ajustements au Code Electoral;
Vu l’Ordonnance n° 2008-133 du 14 avril 2008 portant Ajustements au Code électoral pour les élections de sortie de crise;
Vu le Décret n° 2007-450 du 29 mars 2007 portant nomination du Premier Ministre;
Vu le Décret n° 2007-456 du 7 avril 2007 portant nomination des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2007-458 du 20 avril 2007 portant attributions des membres du Gouvernement;
Vu le Communiqué final de la 2e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 24 janvier 2008 ;
Vu le Communiqué final de la 4e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 10 novembre 2008;
Le Conseil des Ministres entendu,
DECRETE
Article 1er :
Le collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le dimanche 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République.
Le scrutin sera ouvert à sept heures et clos à dix-sept heures.
Si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue au premier tour, un second tour de scrutin sera organisé, quinze jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel, entre les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages.
L’élection du Président de la République au second tour est acquise à la majorité simple des suffrages exprimés.
Article 2 :
Le Premier ministre et le Président de la Commission électorale indépendante sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié selon la procédure d’urgence ainsi qu’au Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 14 mai 2009
Laurent Gbagbo
Repères
Décret. Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures. (Art. 1er).
Echanges. Comme c’est la tradition, des entretiens entre le Chef de l’Etat et son Premier ministre ont précédé la séance du Conseil et se sont poursuivis après. Le Chef de l’Etat a juste effectué une visite éclair dans la salle mosaïque bien avant la déclaration du chef du gouvernement.
Incompréhensions. La couverture du Conseil des ministres d’hier a contraint trois confrères à se procurer, urgemment, des vestes au marché du Plateau pour être présentables, comme l’exigent les services du protocole de la Présidence de la République. D’autres ont préféré retourner à la maison pour se rhabiller. Finalement, la mesure a été assouplie.
Par ailleurs, n’ayant pas été informés de l’invitation adressée à la presse par la Primature, les services de la Présidence n’ont pu déposer la liste nominative des reporters auprès des services de sécurité. Conséquence, il a fallu parlementer avant d’accéder au Palais.
Le suspense a pris fin depuis hier, avec la fixation, en Conseil des ministres de la date du premier tour de l’élection présidentielle. Elle aura lieu le 29 novembre 2009, qui est le dernier dimanche du mois. Comme le stipule l’article premier du décret signé par le Président de la République Laurent Gbagbo, et qui a été lu par le chef du gouvernement, Soro Kigbafori Guillaume, au terme du Conseil qui a pris fin à 13h 20. «Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures», a indiqué le Premier ministre lisant un extrait du décret signé, dans sa déclaration faite dans la salle mosaïque. Autour de lui, plusieurs membres du gouvernement, le président de la Commission électorale indépendante, Robert Beugré Mambé, et des membres du cabinet présidentiel et de la Primature. Tous avaient l’air décontracté et la joie se lisait sur certains visages.
Guillaume Soro qui a accepté de répondre à seulement deux questions de la presse, après son propos liminaire, s’est prononcé sur la question du désarmement et de l’identification. Concernant le premier point, il a été question de savoir si le désarmement se fera avant les élections. «L’accord complémentaire IV est clair. Toutes les actions à mener dans le cadre militaire pour permettre des élections transparentes, démocratiques et sécurisées le seront pour permettre justement que la date du 29 novembre soit tenue. Mieux, il est indiqué des délais dans l’Accord IV : deux mois avant l’élection, aussi bien le redéploiement que les autres phases, les questions de démobilisation, de regroupement, doivent être achevés. Et je m’en tiens à l’application stricte de l’Accord complémentaire IV de l’Accord politique de Ouagadougou», a affirmé le chef du gouvernement, co-signataire, avec le Chef de l’Etat, de l’Accord de Ouaga et de ses accords complémentaires en qualité de secrétaire général de l’ex-rébellion.
S’agissant de l’identification des Ivoiriens de la diaspora qui n’a pu être réalisée en avril dernier, comme prévu à cause de certaines contraintes, il s’est voulu rassurant. «Sur l’enrôlement à l’extérieur, j’ai le plaisir de vous dire qu’il n’y a plus de difficultés. Il y avait simplement une difficulté financière et je l’ai rappelé tout à l’heure, le gouvernement entend prendre toutes les dispositions pour mettre les moyens financiers à la disposition du président de la Commission électorale indépendante pour que l’élection se déroule dans la sérénité», a ajouté le chef du gouvernement ivoirien.
Bien qu’ordinaire, ce Conseil des ministres a été qualifié «d’exceptionnel» en raison de l’importance du sujet à l’ordre du jour et qui justifie «la déclaration solennelle» de Guillaume Soro, a expliqué son porte-parole.
Paulin N. Zobo
Option : Le pouvoir à l’Etat
La date, la nouvelle date de la présidentielle, est connue depuis hier: ce sera le 29 novembre prochain. C’est ce jour-là, qu’en principe, les candidats à la succession de Laurent Gbagbo, premier Président de la deuxième République, vont s’affronter pour briguer le suffrage des huit millions d’électeurs potentiels. Chose promise, chose due. Laurent Gbagbo a tenu parole. Au sortir du Conseil des ministres, loin des agitations politiciennes de l’opposition réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Qui a n’a jamais boudé son plaisir de ruer dans les brancards, chaque fois que l’occasion se présentait. Pour signaler sa présence sur l’échiquier politique.
Car, le principal enseignement qu’il faut tirer de cette situation coule de source: le pouvoir, loin d’être dans la rue, appartient exclusivement à l’autorité étatique. C’est cette dernière qui exerce, partout et en tout lieu, son rôle régalien. L’opposition a tenté d’abuser l’opinion sur l’indépendance, toute relative, de la Commission électorale indépendante (Cei). Cette institution est, certes, le maître d’ouvrage du processus électoral. Mais, par rapport à l’Exécutif, elle n’est pas un Etat dans l’Etat. Non seulement elle est… dépendante – Eh oui!- de l’Etat pour ses moyens financiers, matériels et logistiques, mais les propositions de dates de scrutin qu’elle peut faire, n’engagent qu’elle seule. C’est l’Etat, et lui seul, qui décide en dernier ressort. Et en toute souveraineté.
C’est pourquoi il faut simplement s’étonner que, dans les querelles intestines auxquelles nos hommes politiques nous ont habitués, des partis politiques, qui, pourtant, ont dirigé ce pays durant une quarantaine d’années, se perdent, volontairement, dans des interprétations fallacieuses des dispositions existantes. Pour mener leurs partisans en bateau.
En outre, le 29 novembre signifie aisément que tout va être mis en œuvre pour que le maximum d’électeurs, à défaut de la totalité, soient inscrits sur les listes. Contrairement à la volonté avouée de certains leaders qui, pour des raisons inavouées, sont prêts à laisser à quai certains de leurs compatriotes. Là aussi, il faut s’étonner que ceux-là mêmes qui attribuent la crise militaro-politique ivoirienne à l’exclusion et à la crise identitaire soient les premiers à militer pour que l’on écourte une opération destinée à donner des cartes nationales d’identité et d’électeur aux Ivoiriens. A tous les Ivoiriens en âge de voter. C’est à y perdre son latin. Dans un pays où les flatteurs politiques vivent impunément aux dépens des Ivoiriens qui les écoutent. Et les suivent. Comme des moutons de Panurge.
par Ferro M. Bally
Mambé Beugré, président de la Commission électorale indépendante: “L’identification, à l’intérieur du pays, la semaine prochaine et à l’étranger, à la fin mois”
Le Premier ministre Guillaume Soro a annoncé, officiellement, à la suite du Conseil des ministres, la date de l’élection présidentielle fixée au 29 novembre 2009.
Quels sentiments cela vous inspire-t-il?
Il faut préciser que le choix de cette date procède de plusieurs concertations que nous avons eues avec le gouvernement, le Premier ministre ; et nous avons tenus compte de l’évolution de tous les vecteurs qui interviennent dans le processus électoral. Particulièrement de l’évolution de l’opération de reconstitution des registres, des mécanismes de mise en place de fonds pour soutenir le processus et de l’évolution de l’enrôlement sur le terrain en Côte d’Ivoire et à l’étranger. Nous avons conjugué tous ces paramètres pour identifier, de façon sereine, la meilleure période pour que nous allions aux élections le cœur apaisée, après avoir travaillé vigoureusement sur tous les éléments constitutifs. Au moment où nous proposions une première date, c’était sur des bases bien précises. Avec l’évolution des choses, ce que nous venons d’identifier avec le gouvernement constitue pour nous un passage obligé.
La dernière phase de rattrapage de l’identification dans le district d’Abidjan a pris fin, mais il se trouve que des personnes n’ont pu se faire enrôler. Comptez-vous les prendre en compte en juin ou doivent-ils aller à l’intérieur du pays?
Ce qu’il faut noter particulièrement, c’est que nous avons, à Abidjan, donné le maximum de chances à nos frères et sœurs de se faire enrôler. Bien plus, avec la période de rattrapage que nous venons de vivre, nous avons réussi bon an mal an à capter 41000 Ivoiriens et non Ivoiriens hors Cedeao dans le processus. Nous n’allons pas indéfiniment continuer à faire l’enrôlement parce qu’à un moment donné, il faut s’arrêter. Nous sommes en train d’envisager le dispositif final pour l’intérieur du pays. Et si nous devons accorder encore 24 heures ou 48 heures à Abidjan, nous aviserons. Cependant, il faut que nos frères et sœurs Ivoiriens sachent qu’à un moment donné, il faut que ça s’arrête. Nous n’allons pas vivre dans l’enrôlement éternellement.
C’est fini à Abidjan, à quand l’enrôlement pour l’intérieur du pays et l’étranger?
A l’intérieur du pays, nous commençons la semaine prochaine. Le dispositif est en train d’être mise en place et à l’étranger, ce sera vers la fin du mois. Tous les problèmes qui nous ont gênés pour l’intérieur du pays ont été réglés, du moins en ce qui concerne les aspects financiers. Pour l’étranger, bon nombre d’aspects financiers ont été déjà pris en compte, nous attendons la finalisation pour que le mécanisme, une fois déployé, ne connaisse pas de grippage.
Le lundi 18 mai, se tiendra la réunion du Cadre permanent de concertation à Ouagadougou. On présume que vous y serez. Avez-vous un message particulier pour le président Compaoré
en tant que facilitateur?
Avec son autorisation, il s’agit de le remercier pour tous les efforts qu’il fait pour soutenir tout le processus de sortie de crise particulièrement le processus électoral. Nous pensons qu’avec la bonne volonté et le soutien des autorités locales et de tous les amis du processus, les efforts seront un jour récompensés et la Côte d’Ivoire sera heureuse de sortir de crise par des élections sérieuses et qui respectent les normes internationales. Ce sera aussi pour lui une très grande récompense.
Interview réalisée par
Paulin N. Zobo
Focus/ Soro Guillaume: “Nous sommes tous dans des dispositions pour que l’élection se tienne à cette date”
Mesdames et messieurs les journalistes,
Ce jour, s’est tenu un Conseil des ministres ordinaire. Comme vous pouvez le constater, je suis avec le président de la Commission électorale indépendante. Il a été question au cours du Conseil des ministres de l’analyse d’un projet de décret portant convocation du collège électoral de la République de Côte d’Ivoire, en vue de l’élection du Président de la République. Il me faut seulement rappeler que depuis quelques semaines déjà, le président de la Commission électorale indépendante a saisi le Gouvernement d’un projet de décret pour fixer la date du premier tour de l’élection présidentielle.
Après plusieurs séances de travail avec la Commission électorale indépendante -la dernière séance s’est tenue hier (mercredi) en présence du Chef de l’Etat- ce matin même, le président de la Commission électorale indépendante nous a saisis d’un projet de décret, et comme je l’ai dit tantôt, qui a fait l’objet de discussions en Conseil.
Ce décret a donc été adopté et je donne succinctement lecture de l’article 1er de ce décret, qui est libellé comme suit : «Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures.»
Voilà en partie présenté, l’article 1er du décret qui a été adopté en Conseil des ministres ce jour-même.
Mesdames et messieurs les journalistes,
Il est simplement important de dire qu’à la différence de la date de l’année dernière, pour le Gouvernement, la date du 29 novembre 2009 est une date réaliste. A ce jour, les opérations d’enrôlement ont permis à plus de 6 millions de citoyens de s’inscrire dans les bureaux de vote et, aujourd’hui, d’être de potentiels électeurs. Nous pensons que c’est une bonne chose et cela représente 70% des citoyens attendus. Nous pensons que nous avons plus de visibilité sur le processus électoral.
A cela, s’ajoutent toutes les dispositions que nous sommes en train de prendre pour faire en sorte que le vote se déroule dans la sérénité et dans le calme. Nous avons commencé le redéploiement des forces de sécurité sur l’ensemble du territoire.
Vous avez pu le noter, cette opération est en cours et est en phase de connaître une vitesse de croisière pour que, bien entendu, tout le territoire national puisse accueillir ces forces dans l’optique de sécuriser les élections.
Aussi, le Gouvernement s’est engagé à mettre à la disposition de la Commission électorale indépendante, les moyens financiers pour mener à bien l’opération. Je peux signaler que l’autre opération de reconstitution des registres d’état civil est en phase d’achèvement, et comme je l’ai indiqué dans mes propos liminaires, elle sera terminée le 20 mai.
Tout ceci pour dire qu’aujourd’hui, le Gouvernement, la Commission électorale indépendante, nous sommes tous dans des dispositions pour faire en sorte que l’élection se tienne à la date que je viens d’indiquer.
Satisfaction générale des partis politiques et de l’Onuci
Legré Philippe (Mfa)
“Le Rhdp doit se réunir”
Nous sommes en alliance avec d’autres partis au sein du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix. Ndlr). Cette coalition a fait une déclaration concernant la présidentielle lundi dernier. Nous avions demandé le 11 octobre. Maintenant, il y a une nouvelle date, celle du 29 novembre qui a été fixée par le gouvernement. Les partis du Rhdp vont se concerter et prendre une position commune. En attendant, nous, au Mfa, allons nous réunir tout à l’heure, à 19 h (hier), pour analyser la question. Dans cette situation-là, il n’est plus question de faire cavalier seul. Il faudrait que tous les partis du Rhdp se réunissent pour voir les tenants et les aboutissants de la nouvelle date et parler d’une même voix.
Djédjé Mady (Pdci)
“J’ai un doute”
C’est déjà bien qu’on ait fixé une date. Mais il faudra tout mettre en œuvre pour la respecter, parce que ce n’est pas la première fois qu’on fixe une date pour cette élection, qu’on ne respecte pas par la suite. Pourvu simplement que le 29 novembre soit respecté, c’est ce que nous souhaitons. Autrement dit, j’ai un doute. Je n’ai pas la certitude que l’élection aura lieu le 29 novembre.
Affi N’Guessan (Fpi)
“Tout mettre en œuvre pour respecter la date”
Le Fpi se réjouit que le gouvernement propose une date, celle du 29 novembre, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Nous la trouvons réaliste, pour l’organisation de ce scrutin. Nous estimons que c’est vraiment une date tenable et réaliste, compte tenu de l’évolution des deux éléments fondamentaux que sont l’identification et la sécurisation du processus électoral. Mais cette date du 29 novembre devient un challenge, un défi et le gouvernement doit travailler et tout mettre en œuvre pour le relever, pour qu’elle soit respectée.
Ally Coulibaly (Rdr)
“Nous en sommes satisfaits”
La fixation du premier tour de la présidentielle au 29 novembre est une excellente nouvelle pour la Côte d’Ivoire. Il y a si longtemps qu’on attendait une date ; maintenant, c’est fait. Ainsi, on va pouvoir sortir de cette longue période de crise, de souffrance pour le peuple ivoirien et pour la Côte d’Ivoire. Enfin, on a une lisibilité, parce que pendant plusieurs années, la Côte d’Ivoire a projeté une image qui n’est pas celle qu’on devrait attendre d’elle. Avec la fixation de cette date, nous pensons qu’on a ouvert de nouvelles perspectives pour notre pays. Le peuple ivoirien va pouvoir se prononcer sur le choix de celui qui va présider à ses destinées dans les prochaines années. C’est une excellente chose, c’est ce que nous souhaitions depuis longtemps. Nous approuvons la proposition qui a été faite par la Commission électorale indépendante (Cei), proposition qui tient compte des nouvelles réalités. Et nous approuvons la décision qui a été prise en Conseil des ministres, validée par le Chef de l’Etat. Nous, au Rdr, en sommes satisfaits.
Le processus de paix n’est jamais allé aussi loin. Nous avons des raisons d’être confiants. Il fallait nécessairement avoir un corps électoral qui reflète véritablement la composition de la population ivoirienne. Nous pensons que cela est fait maintenant avec plus de six millions de personnes recensées, soit plus de 70% des personnes attendues. Avec ça, on peut aller raisonnablement à des élections. Il n’y a pas lieu d’être inquiets. Dans tous les cas, nous n’avons pas de raisons particulières de l’être.
Blé Guirao (Udpci)
“Pas de problème”
Nous n’avons pas de problème de date à l’Udpci. Si la date du 29 novembre a été fixée par la Commission électorale indépendante (Cei), il n’y a aucun problème. Nous voulions une élection en 2009, pour que l’Udpci montre, après la mort de son fondateur, le général Robert Guéi, qu’il est bien vivant avec le président Albert Toikeusse Mabri. Nous sommes prêts pour aller à l’élection présidentielle et la gagner le 29 novembre. Nous n’avons aucun doute sur cette date si elle vient effectivement de la Cei, la structure chargée des élections.
Konaté Sidiki (Forces nouvelles)
“Nous allons tenir cette date”
Les Forces nouvelles, en tant que signataires de l’accord de Ouagadougou, sont pleinement engagées derrière cette date. Le but de ce processus est de ramener la paix qui passe par des étapes nécessaires dont l’identification et les élections. Le fait de donner cette date va rassurer tout le monde. Cela va crédibiliser l’action du Premier ministre et du gouvernement et permettre de donner plus de visibilité au processus. C’est une bonne chose. Nous pensons que nous allons tenir cette date.
On a des éléments concrets qui nous démontrent que cette date est réaliste. Elle tient compte de l’avancée réelle du processus. Au niveau du redéploiement (des forces du CCI), il n’y a aucun problème. Ce qu’on a noté, ce sont des problèmes logistiques. Sinon dans le fond, il y a la volonté politique. Et vous allez voir que cette opération va atteindre dans quelques jours sa vitesse de croisière. Nous n’avons aucun doute là-dessus.
Propos recueillis par
Pascal Soro
Barthélemy Kouamé
Onuci
“œuvrer sans relâche vers la réunification du pays”
L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) se félicite de la fixation de la date du 29 novembre 2009 pour la tenue de l’élection présidentielle. Il s’agit là d’un développement positif dans les efforts de sortie de crise qui devrait donner une nouvelle impulsion à la dynamique de paix enclenchée depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007, avec notamment les résultats remarquables enregistrés dans l’identification de la population et le recensement des électeurs.
Dans le même esprit, l’Onuci exhorte vivement toutes les parties ivoiriennes concernées à redoubler d’effort en vue de l’exécution des tâches prévues dans le 4e Accord complémentaire de l’Apo et à oeuvrer sans relâche vers la réunification du pays.
L’Onuci, conformément à son mandat, continuera d’apporter son appui à tous les acteurs impliqués dans la recherche d’une paix définitive en Côte d’Ivoire, particulièrement dans le cadre de la réunification et de l’organisation d’élections ouvertes, justes, libres et transparentes.
Fait à Abidjan, le 14 mai 2009
ONUCI
Décision N°2009-18 / Pr du 14 mai 2009 portant détermination de la période du premier tour de l`élection présidentielle
Le Président de la République;
Vu la Constitution;
Vu la Décision n° 2005-01/PR du 05 mai 2005 relative à la désignation à titre exceptionnel des candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2005;
Vu la Décision n°2008-16/PR du 14 avril 2008 portant détermination de la période du premier tour de l’élection présidentielle;
Vu l’Accord Politique de Ouagadougou en date du 4 mars 2007 et ses accords complémentaires;
Vu la Résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité de l’Onu;
Vu la Loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant Code Electoral;
Vu la Loi n° 2004-642 du 14 Décembre 2004 modifiant la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei), telle que modifiée par les décisions présidentielles n°2005-06/PR du 15 juillet 2005 et n°2005-11/PR du 29 août 2005 relatives à la Cei;
Vu la Décision n° 2008-15/PR du 14 avril 2008 portant modalités spéciales d’Ajustements au Code Electoral
Vu l’Ordonnance n° 2008-133 du 14 avril 2008 portant Ajustements au Code Electoral pour les élections de sortie de crise;
Vu le Décret n° 2007-450 du 29 mars 2007 portant nomination du Premier ministre;
Vu le Décret n° 2007-456 du 7 avril 2007 portant nomination des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2007-458 du 20 avril 2007 portant attributions des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2008-134 du 14 avril 2008 portant convocation du collège électoral de la République de Côte d’Ivoire en vue de l’élection du Président de la République:
Vu le message à la nation du Président de la République en date du 26 avril 2005 ;
Vu le Communiqué final de la 2e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 24 janvier 2008 ;
Vu le Communiqué final de la 4e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 10 novembre 2008 ;
Décide
Article 1er:
A titre exceptionnel et par dérogation aux dispositions de l’article 36 de la Constitution, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu dans le courant du mois de novembre 2009.
Article 2 :
En conséquence, la décision n°2005-01/PR du 05 mai 2005 ci-dessus visée produit son plein effet pour cette élection présidentielle de novembre 2009.
Article 3 :
Le président du Conseil constitutionnel et le président de la Commission électorale indépendante (Cei) sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente décision.
Article 4 :
La présente décision qui prend effet à la date de signature sera publiée selon la procédure d’urgence ainsi qu’au journal officiel de la République de Côte d’Ivoire et exécutée comme loi de l’Etat.
Fait à Abidjan le 14 mai 2009
Laurent Gbagbo
Décret N°2009-181 du 14 mai 2009 portant convocation du collège électoral de la République de Côte d`Ivoire en vue de l`élection du Président de la République
Le Président de la République;
Sur rapport de la Commission électorale indépendante (Cei) et sur présentation du Premier ministre;
Vu la Constitution;
Vu la Décision n° 2009-18/PR du 14 mai 2009 portant détermination de la période du premier tour de l’élection présidentielle;
Vu l’Accord Politique de Ouagadougou en date du 4 mars 2007 et ses accords complémentaires;
Vu la Résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité de l’Onu;
Vu la Loi n° 2000-514 du 1er août 2000 portant Code Electoral;
Vu la Loi n° 2004-642 du 14 décembre 2004 modifiant la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei), telle que modifiée par les décisions présidentielles: n°2005-06/PR du 15 juillet 2005 et n° 2005-11/PR du 29 août 2005 relatives à la Cei;
Vu la Décision n° 2008-15/PR du 14 avril 2008 portant modalités spéciales d’ajustements au Code Electoral;
Vu l’Ordonnance n° 2008-133 du 14 avril 2008 portant Ajustements au Code électoral pour les élections de sortie de crise;
Vu le Décret n° 2007-450 du 29 mars 2007 portant nomination du Premier Ministre;
Vu le Décret n° 2007-456 du 7 avril 2007 portant nomination des membres du Gouvernement;
Vu le Décret n° 2007-458 du 20 avril 2007 portant attributions des membres du Gouvernement;
Vu le Communiqué final de la 2e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 24 janvier 2008 ;
Vu le Communiqué final de la 4e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 10 novembre 2008;
Le Conseil des Ministres entendu,
DECRETE
Article 1er :
Le collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le dimanche 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République.
Le scrutin sera ouvert à sept heures et clos à dix-sept heures.
Si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue au premier tour, un second tour de scrutin sera organisé, quinze jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel, entre les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages.
L’élection du Président de la République au second tour est acquise à la majorité simple des suffrages exprimés.
Article 2 :
Le Premier ministre et le Président de la Commission électorale indépendante sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié selon la procédure d’urgence ainsi qu’au Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 14 mai 2009
Laurent Gbagbo
Repères
Décret. Le Collège électoral de la République de Côte d’Ivoire est convoqué le 29 novembre 2009 en vue de procéder à l’élection du Président de la République. Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 17 heures. (Art. 1er).
Echanges. Comme c’est la tradition, des entretiens entre le Chef de l’Etat et son Premier ministre ont précédé la séance du Conseil et se sont poursuivis après. Le Chef de l’Etat a juste effectué une visite éclair dans la salle mosaïque bien avant la déclaration du chef du gouvernement.
Incompréhensions. La couverture du Conseil des ministres d’hier a contraint trois confrères à se procurer, urgemment, des vestes au marché du Plateau pour être présentables, comme l’exigent les services du protocole de la Présidence de la République. D’autres ont préféré retourner à la maison pour se rhabiller. Finalement, la mesure a été assouplie.
Par ailleurs, n’ayant pas été informés de l’invitation adressée à la presse par la Primature, les services de la Présidence n’ont pu déposer la liste nominative des reporters auprès des services de sécurité. Conséquence, il a fallu parlementer avant d’accéder au Palais.