Nombre d'Ivoiriens ne comprennent pas pourquoi le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo tente le tout et pour le tout pour distraire le processus de sortie de crise pour allonger son mandat et franchir le cap de 2010, sans organiser d'élection. A la vérité, et selon des sources bien informées au cœur du Fpi et de certaines chancelleries, Laurent Gbagbo manoeuvrerait pour boucler ses deux mandats parce qu'il n'est pas exclu qu'il se désiste au dernier moment de la course à la présidentielle. La raison est toute simple : Gbagbo n'aime pas les défaites. Or, il est persuadé que face à Bédié et Ouatara, il n'a aucune chance d'échapper à cette sentence.
En 1990, Laurent Gabgbo s'est présenté aux élections contre Félix Houphouët-Boigny. Il savait qu'il perdrait, mais il y est allé pour se faire un nom. Pour lui, c'était une victoire que d'en découdre avec le grand Houphouët, de jouer sur le même théâtre des opérations électorales avec lui. Récemment, Gbagbo ne disait-il pas d'ailleurs qu'en 1990, il avait remporté les élections contre Houphouët ? Les Ivoiriens l'avaient-ils compris ? En 1995, contre Henri Konan Bédié, Gbagbo savait qu'il n'avait aucune chance.
A quelques semaines des élections, il convoque une conférence de presse à l'ex-Aitaci au cours de laquelle il brandit sa carte d'identité, sa caution de 20 millions, mais refuse de postuler si son allié du Front républicain n'est pas candidat. La peur d'affronter Bédié, la peur de la défaite qui lui tendait les bras était ainsi noyée dans un alibi idéal, un combat par procuration.
Aux élections de 2000, tout le monde sait aujourd'hui le deal que le Chef de la refondation a passé avec Guéi pour éliminer Bédié et Ouattara de la course en promettant au Chef de l'ex-junte au pouvoir d'être son Premier ministre quand celui-ci gagnera les élections. Et voilà les élections calamiteuses, la prise du pouvoir dans une mare de sang.
En 2005, un nouveau rendez-vous électoral pointe du nez. Gbagbo a un parfait alibi pour refuser d'honorer cet autre rendez-vous : la rébellion, la partition du pays. Curieusement, tout ce qui sera fait ou imaginé pour sortir de cette situation exceptionnelle et organiser les élections buteront sur la mauvaise foi des refondateurs.
Toutes les tentatives échouent. En 2008, on décide de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. On identifie et on recense les électeurs d'abord, après on fixe la date du scrutin lorsque l'horizon sera plus dégagé. La mayonnaise à l'air de prendre. La Cei propose une date pour le 1er tour de la présidentielle. Gbagbo qui veut aller aux "élections vite, vite, vite" n'est plus pressé. Il remet à 45 jours la signature du décret à prendre pour avaliser la proposition de la Cei. Pressions croisées, Gbagbo cède, à moitié. D'accord pour les élections mais la date doit être le plus proche possible de 2010. De manière à ce qu'un petit incident de parcours ou un contretemps nous balance en 2010.
En 2010 parce qu'à cette échéance Gbagbo veut deux choses : boucler ses deux mandats et se frayer une sortie honorable de la scène politique. Car en allant en guerre contre Bédié et Ouattara, il sait qu'il n'a aucune chance de sortir vainqueur. Le retrait serait plus sage de sa part, mais cela n'exclut pas un candidat du Fpi ou du Cnrd contre l'opposition.
Paul Koudou
En 1990, Laurent Gabgbo s'est présenté aux élections contre Félix Houphouët-Boigny. Il savait qu'il perdrait, mais il y est allé pour se faire un nom. Pour lui, c'était une victoire que d'en découdre avec le grand Houphouët, de jouer sur le même théâtre des opérations électorales avec lui. Récemment, Gbagbo ne disait-il pas d'ailleurs qu'en 1990, il avait remporté les élections contre Houphouët ? Les Ivoiriens l'avaient-ils compris ? En 1995, contre Henri Konan Bédié, Gbagbo savait qu'il n'avait aucune chance.
A quelques semaines des élections, il convoque une conférence de presse à l'ex-Aitaci au cours de laquelle il brandit sa carte d'identité, sa caution de 20 millions, mais refuse de postuler si son allié du Front républicain n'est pas candidat. La peur d'affronter Bédié, la peur de la défaite qui lui tendait les bras était ainsi noyée dans un alibi idéal, un combat par procuration.
Aux élections de 2000, tout le monde sait aujourd'hui le deal que le Chef de la refondation a passé avec Guéi pour éliminer Bédié et Ouattara de la course en promettant au Chef de l'ex-junte au pouvoir d'être son Premier ministre quand celui-ci gagnera les élections. Et voilà les élections calamiteuses, la prise du pouvoir dans une mare de sang.
En 2005, un nouveau rendez-vous électoral pointe du nez. Gbagbo a un parfait alibi pour refuser d'honorer cet autre rendez-vous : la rébellion, la partition du pays. Curieusement, tout ce qui sera fait ou imaginé pour sortir de cette situation exceptionnelle et organiser les élections buteront sur la mauvaise foi des refondateurs.
Toutes les tentatives échouent. En 2008, on décide de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. On identifie et on recense les électeurs d'abord, après on fixe la date du scrutin lorsque l'horizon sera plus dégagé. La mayonnaise à l'air de prendre. La Cei propose une date pour le 1er tour de la présidentielle. Gbagbo qui veut aller aux "élections vite, vite, vite" n'est plus pressé. Il remet à 45 jours la signature du décret à prendre pour avaliser la proposition de la Cei. Pressions croisées, Gbagbo cède, à moitié. D'accord pour les élections mais la date doit être le plus proche possible de 2010. De manière à ce qu'un petit incident de parcours ou un contretemps nous balance en 2010.
En 2010 parce qu'à cette échéance Gbagbo veut deux choses : boucler ses deux mandats et se frayer une sortie honorable de la scène politique. Car en allant en guerre contre Bédié et Ouattara, il sait qu'il n'a aucune chance de sortir vainqueur. Le retrait serait plus sage de sa part, mais cela n'exclut pas un candidat du Fpi ou du Cnrd contre l'opposition.
Paul Koudou