Le président de la République, sur proposition de la Commission Electorale Indépendante(CEI), a signé le nouveau decret, le troisième du genre, fixant le premier tour de la présidentielle au dimanche 29 Novembre 2009. L'opposition, qui réclamait à cor et à cri cette date, s'en félicite mollement.
Disons-le tout net, la politique ivoirienne de ces sept (7) dernières années s’est déroulée comme une piètre compétition de football. Dans cette empoignade, Laurent Gbagbo livre, malgré lui, depuis le 18 septembre 2002, un bien piteux match sur un terrain miné. Le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir), ancien opposant historique de feu Félix Houphouët-Boigny (premier président de la Côte d’Ivoire, 1960-1993), a plutôt tout appris de la politique et rien de la guerre. Tout jeune lycéen et seul d’abord, avec quelques copains “illuminés” dans la clandestinité, puis avec ses camarades de lutte dans le FPI, Gbagbo s’est patiemment forgé une réputation de virtuose de la politique. Les opposants de sa génération ont défiguré, par les armes, à travers les coups d’Etat et autres rébellions, leurs pays respectifs pour assouvir leur soif du pouvoir. Lui, Gbagbo, a choisi de conduire, de façon constante, ferme, mais pacifique, l’opposition politique au bénéfice de sa patrie.
Railleries, brimades, répressions, prison, humiliations. Gbagbo a tout connu, tout vécu, tout subi. Cela a duré 30 années et obligé Félix Houphouet-Boigny, au soir de sa vie, à lui dire “Hélas, tu me ressembles ! ”. Il a fini par conquérir le pouvoir d’Etat en octobre 2000, sans avoir eu à tirer le moindre coup de feu dans son pays. Cependant, à son corps défendant, il s’est installé dans le fauteuil présidentiel, a-t-il dit lui-même, dans des “conditions calamiteuses”. Et patatras ! Le 18 septembre 2002, la coalition de pseudo Houphouétistes qui a rendu calamiteuses les conditions de son accession au pouvoir passe à la plus vilaine des offensives : la guerre !
Voilà donc le virtuose des idéologies, le théoricien averti, le fin stratège et le tacticien féroce désormais invité à la gestion du crépitement des armes, au jeu qui tue, au dada des criminels. “Nous avons imaginé toutes sortes d’adversités pour Laurent Gbagbo, sauf la guerre”, confesse Traoré Le Puissant, vieux compagnon du président ivoirien à Strasbourg (Notre Voie n° 3278, PP. 2 et 3).
Laurent Gbagbo, parce qu’il a un grand dessein pour sa patrie, n’a jamais perçu la guerre comme arme politique. Alors, dans la gestion de la crise armée à laquelle il fait face depuis le début, il a dû commettre quelques erreurs. Souvent, ses concitoyens ont eu l’impression que les choses lui échappaient face aux grossières fautes de ses adversaires qui ont bien préparé leur offensive meurtrière. Or, la vérité est que, dans la gestion de cette guerre, Laurent Gbagbo jouait sur le terrain de ses adversaires. La table ronde de Linas-Marcoussis constituait le match aller. A l’étranger. Avec un organisateur teigneux, Jacques Chirac, le dernier des Gaullistes de la Françafrique colonialiste. Avec des arbitres corrompus, acquis et rompus aux rouages de la même puissance tutélaire sur le continent. Puis, à la fin Ouagadougou…
Ce jeudi 14 mai 2009, après les rendez-vous ratés de 2005 et de 2008, la CEI, en faisant signer le troisième et dernier (?) décret fixant le premier tour de la présidentielle au 29 novembre 2009, a donné le coup de sifflet final du match aller. Nous sommes en plein Accord politique de Ouagadougou. Ici, Gbagbo, le virtuose de la politique, a bien manœuvré. Ses guerriers d’adversaires politiques se sont retrouvés réduits à lui réclamer ce qu’il affectionne : “Plus de fusil ! On veut les élections, on veut les élections !”. La guerre et le coup d’Etat ont échoué. Le match aller a été infructueux. Place donc à la politique !
C’est clair, le démocrate Laurent Gbagbo est à présent dans son jardin. A domicile. Les choses vont maintenant se dérouler sur son terrain. Les élections. L’ex-avant centre de l’équipe des guerriers, Guillaume Soro Kigbafori, est à la recherche de la paix. Il a tondu la pelouse du terrain pour un match retour à la loyale. Pour des “élections justes, transparentes et ouvertes à tous” dans six mois. Robert Beugré Mambé, président de la CEI, l’arbitre du match, est connu. Jusqu’ici, il essaie de montrer qu’il connaît les règles du jeu. Dans les tribunes, le public, dans son écrasante majorité, connaît Gbagbo et Gbagbo le connaît. Ensemble, ils ont fait chorus contre les tentatives de coup d’Etat depuis ce septembre noir de 2002. De plus, l’actuel chef de l’Etat est rompu à ce genre de compétitions, alors que certains de ses adversaires n’y ont jamais pris part ni au plan local ni au plan national. D’autres s’y sont essayés, mais dans des conditions truquées qui ont fini par les faire chasser du pouvoir.
Bref, le décor est planté. Après l’échec des armes, c’est le match retour sur le terrain de Laurent Gbagbo. Place à la conquête civilisée du pouvoir. Bilan contre bilan. Programme contre programme. Novembre 2009 sera sûrement le plus beau mois pour la Côte d’Ivoire en refondation.
C.E.: cesaretou2002@yahoo.fr
Disons-le tout net, la politique ivoirienne de ces sept (7) dernières années s’est déroulée comme une piètre compétition de football. Dans cette empoignade, Laurent Gbagbo livre, malgré lui, depuis le 18 septembre 2002, un bien piteux match sur un terrain miné. Le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir), ancien opposant historique de feu Félix Houphouët-Boigny (premier président de la Côte d’Ivoire, 1960-1993), a plutôt tout appris de la politique et rien de la guerre. Tout jeune lycéen et seul d’abord, avec quelques copains “illuminés” dans la clandestinité, puis avec ses camarades de lutte dans le FPI, Gbagbo s’est patiemment forgé une réputation de virtuose de la politique. Les opposants de sa génération ont défiguré, par les armes, à travers les coups d’Etat et autres rébellions, leurs pays respectifs pour assouvir leur soif du pouvoir. Lui, Gbagbo, a choisi de conduire, de façon constante, ferme, mais pacifique, l’opposition politique au bénéfice de sa patrie.
Railleries, brimades, répressions, prison, humiliations. Gbagbo a tout connu, tout vécu, tout subi. Cela a duré 30 années et obligé Félix Houphouet-Boigny, au soir de sa vie, à lui dire “Hélas, tu me ressembles ! ”. Il a fini par conquérir le pouvoir d’Etat en octobre 2000, sans avoir eu à tirer le moindre coup de feu dans son pays. Cependant, à son corps défendant, il s’est installé dans le fauteuil présidentiel, a-t-il dit lui-même, dans des “conditions calamiteuses”. Et patatras ! Le 18 septembre 2002, la coalition de pseudo Houphouétistes qui a rendu calamiteuses les conditions de son accession au pouvoir passe à la plus vilaine des offensives : la guerre !
Voilà donc le virtuose des idéologies, le théoricien averti, le fin stratège et le tacticien féroce désormais invité à la gestion du crépitement des armes, au jeu qui tue, au dada des criminels. “Nous avons imaginé toutes sortes d’adversités pour Laurent Gbagbo, sauf la guerre”, confesse Traoré Le Puissant, vieux compagnon du président ivoirien à Strasbourg (Notre Voie n° 3278, PP. 2 et 3).
Laurent Gbagbo, parce qu’il a un grand dessein pour sa patrie, n’a jamais perçu la guerre comme arme politique. Alors, dans la gestion de la crise armée à laquelle il fait face depuis le début, il a dû commettre quelques erreurs. Souvent, ses concitoyens ont eu l’impression que les choses lui échappaient face aux grossières fautes de ses adversaires qui ont bien préparé leur offensive meurtrière. Or, la vérité est que, dans la gestion de cette guerre, Laurent Gbagbo jouait sur le terrain de ses adversaires. La table ronde de Linas-Marcoussis constituait le match aller. A l’étranger. Avec un organisateur teigneux, Jacques Chirac, le dernier des Gaullistes de la Françafrique colonialiste. Avec des arbitres corrompus, acquis et rompus aux rouages de la même puissance tutélaire sur le continent. Puis, à la fin Ouagadougou…
Ce jeudi 14 mai 2009, après les rendez-vous ratés de 2005 et de 2008, la CEI, en faisant signer le troisième et dernier (?) décret fixant le premier tour de la présidentielle au 29 novembre 2009, a donné le coup de sifflet final du match aller. Nous sommes en plein Accord politique de Ouagadougou. Ici, Gbagbo, le virtuose de la politique, a bien manœuvré. Ses guerriers d’adversaires politiques se sont retrouvés réduits à lui réclamer ce qu’il affectionne : “Plus de fusil ! On veut les élections, on veut les élections !”. La guerre et le coup d’Etat ont échoué. Le match aller a été infructueux. Place donc à la politique !
C’est clair, le démocrate Laurent Gbagbo est à présent dans son jardin. A domicile. Les choses vont maintenant se dérouler sur son terrain. Les élections. L’ex-avant centre de l’équipe des guerriers, Guillaume Soro Kigbafori, est à la recherche de la paix. Il a tondu la pelouse du terrain pour un match retour à la loyale. Pour des “élections justes, transparentes et ouvertes à tous” dans six mois. Robert Beugré Mambé, président de la CEI, l’arbitre du match, est connu. Jusqu’ici, il essaie de montrer qu’il connaît les règles du jeu. Dans les tribunes, le public, dans son écrasante majorité, connaît Gbagbo et Gbagbo le connaît. Ensemble, ils ont fait chorus contre les tentatives de coup d’Etat depuis ce septembre noir de 2002. De plus, l’actuel chef de l’Etat est rompu à ce genre de compétitions, alors que certains de ses adversaires n’y ont jamais pris part ni au plan local ni au plan national. D’autres s’y sont essayés, mais dans des conditions truquées qui ont fini par les faire chasser du pouvoir.
Bref, le décor est planté. Après l’échec des armes, c’est le match retour sur le terrain de Laurent Gbagbo. Place à la conquête civilisée du pouvoir. Bilan contre bilan. Programme contre programme. Novembre 2009 sera sûrement le plus beau mois pour la Côte d’Ivoire en refondation.
C.E.: cesaretou2002@yahoo.fr