«Election présidentielle du 29 novembre 2009 : Gbagbo ne sera pas candidat». C’est le grand titre qui barrait la première page du journal le Nouveau Réveil des samedi 16 et dimanche 17 mai derniers. Ce titre à lui seul suffit, à ceux qui ne l’avaient pas encore perçu, pour expliquer la guerre qui a été faite à la Côte d’Ivoire et entretenue par les principaux leaders du RHDP, le président Bédié et le Premier ministre Alassane Ouattara. Une sale guerre qui nous a légué en héritage la grave crise dont le président Gbagbo s’évertue à sortir le pays.
En fait les opposants ivoiriens ont peur d’affronter le président Gbagbo à une élection démocratique. Convaincus qu’ils sont de n’avoir aucun moyen de le battre. Ou même de lui résister ne serait-ce qu’au premier tour. Comment faire donc pour éliminer Gbagbo de la course présidentielle et aller à ces joutes entre houphouétistes ? C’est le difficile pari que se sont donné Bédié et Ouattara. Evidemment, ils ont choisi la voie la plus facile. Celle du coup d’Etat avec pour objetif d’éliminer physiquement le chef de l’Etat.
C’est ainsi qu’après plusieurs tentatives de coups de force, ils ont décidé de passer la vitesse supérieure. Celle de la rébellion visant à effacer l’image de Gbagbo du champ politique ivoirien avec le soutien de certaines puissances étrangères. Notamment la France de Jacques Chirac. Et ce n’est pas par hasard s’ils ont attaqué au moment où le Président de la République se trouvait en visite d’Etat en Italie. Ce qui était recherché, c’était que le Président Gbagbo abandonne le peuple qui l’a élu et qu’il aille se mettre à l’abri dans un pays d’Europe. Et ce ne sont pas les propositions qui ont manqué. Notamment celle de la France dont le président d’alors, Jacques Chirac, lui a envoyé un émissaire, le jour- même de l’attaque, pour lui proposer l’asile. Comme ça, les opposants ivoiriens allaient mettre en place une transition qui allait rapidement déboucher sur des élections sans Gbagbo. Mais c’était mal connaître l’enfant terrible de Mama. Faisant preuve d’un courage phénoménal, le Président Gbagbo est rentré dans son pays alors que les armes crépitaient encore et que l’aéroport n’était pas sécurisé. Ce faisant, le Président de la République a déjoué le plan des opposants.
Mais, malgré l’échec des armes, Bédié et Ouattara ne se sont pas avoués vaincus. Toujours assurés du soutien de la France chiraquienne, ils ont tenté un coup d’Etat constitutionnel. C’était tout le sens de l’Accord de Linas- Marcoussis. Cet accord-là visait le même objectif, écarter Gbagbo de la présidence de la République et le rendre inéligible. Sur ce point, c’est Innoncent Anaky Kobena, le leader du MFA, qui a le courage de dire clairement qu’il faut une transition sans Gbagbo. Les autres, bien qu’ils le pensent, n’ont pas le courage de le dire ouvertement au risque de se ridiculiser. Mais, là, encore l’échec a été plus retentissant. A preuve, malgré toutes ces gesticulations, le président Gbagbo tient toujours la barre. Et il la tient confortablement et durablement !
De sorte qu’aujourd’hui, grâce au dialogue direct qui a donné l’accord politique de Ouagadougou, la Côte d’Ivoire, qui sort progressivement, mais sûrement de la zone de turbulence, s’apprête à aller aux élections. Des élections au cours desquelles les opposants seront contraints d’affronter le Président Gbagbo. Face donc à ce qui pourrait paraître comme une fatalité pour eux, ils ont une fois de plus choisi la voie de l’intoxication dans laquelle ils excellent le plus, en décrétant que «Gbagbo ne sera pas candidat». Ils espèrent ainsi distraire et démobiliser les ivoiriens dans leur élan de soutien au chef de l’Etat. Mission difficile, voire irréalisable, parce que surréaliste pour au moins deux raisons.
Gbagbo, le seul candidat légitime
La première raison est que le Président Gbagbo est le candidat le plus légitime par rapport à Bédié et Ouattara. Sa filiation ne souffre d’aucune suspicion. Son défunt père, feu Koudou Paul, bien connu des ivoiriens, est de Mama, dans la sous-préfecture de Ouragahio, où il repose aux côtés de ses ancêtres. Sa mère Gado Marguerite, encore en vie par la grâce de Dieu, est native de Blouzon, dans la sous-préfecture de Bayota. Et elle se trouve en ce moment à Gnaliépa. Ce sont des faits palpables et vérifiables. La nationalité de Gbagbo ne souffre donc d’aucune contestation. En d’autres termes, il ne s’est jamais prévalu d’une autre nationalité. Par ailleurs, il répond au critère d’âge. Pour tout dire, Gbagbo répond aisément aux critères énoncés par la constitution ivoirienne pour être candidat à l’élection présidentielle.
Ceci n’est pas le cas pour ses adversaires immédiats. Alassane Dramane Ouattara n’a pas réglé la question de sa nationalité «douteuse» avec la justice ivoirienne. Et l’arrêt de la cour suprême émettant des doutes sur sa nationalité est encore d’actualité.
Quant à Henri Konan Bédié, il a dépassé l’âge (75 ans) d’être candidat à l’élection présidentielle. Il va sans dire qu’au regard de la loi fondamentale, ces deux hommes, qui gesticulent et qui font beaucoup de bruits comme des tonneaux vides, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle. Ils doivent donc leur salut au président Gbagbo, qui s’est appuyé sur l’article 48 de la constitution pour leur permettre de prendre part à la compétition. Ils devraient donc avoir le profil bas.
Le pacte de sang et des symboles forts
La deuxième raison pour laquelle il est illusoire de croire qu’on peut distraire les ivoiriens en faisant croire que «Gbagbo ne sera pas candidat», c’est qu’entre cet homme et le peuple de Côte d’ivoire, il y a comme une sorte de pacte de sang. Le peuple de Côte d’Ivoire, qui s’est battu les mains nues et au prix de son sang, a gardé et garde encore de Gbagbo l’image d’un homme courageux qui ne l’a pas abandonné dans les griffes de l’ennemi. En décidant; en effet, de rentrer en Côte d’Ivoire alors que le pays était en feu, le Président Gbagbo a créé les conditions de la victoire des Ivoiriens sur les déstabilisateurs nationaux et internationaux. Et cela, le peuple de Côte d’Ivoire n’est pas prêt de l’oublier.
Mais, au-delà du leader charismatique qu’il est, le Président Gbagbo incarne pour les ivoiriens des symboles forts. Il représente le symbole de la liberté retrouvée. En effet, quoi qu’on dise, l’histoire très récente de ce pays autorise à dire que Gbagbo est le père du pluralisme politique en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a libéré le peuple du joug du parti unique. Aujourd’hui, si on peut publiquement critiquer les actions du gouvernement et même du chef de l’Etat sans courir le risque d’être arrêté, c’est bien grâce à la lutte de Gbagbo. Il en est de même pour la liberté de la presse. S’il y a aujourd’hui plusieurs journaux d’obédiences différentes, c’est grâce au président Gbagbo. C’est le même qui a fait prendre à l’Assemblée nationale une loi sur la dépénalisation des délits de presse. Il n’est un secret pour personne que les journalistes écrivent aujourd’hui tout ce qu’ils veulent sans courir le risque d’être emprisonnés.
Le Président Gbagbo représente également, aux yeux des ivoiriens, le symbole de la dignité retrouvée. C’est lui qui a coupé le cordon ombilical qui liait la Côte d’Ivoire à son ancien colonisateur, la France, et enfantilisait l’Etat ivoirien. Au nom de ce lien, le gouvernement ivoirien soumettait l’ordre du jour de son conseil des ministres au chef de l’Etat français. Qui devrait aussi être informé des nominations aux hautes fonctions de l’Etat. La Côte d’Ivoire n’avait même pas le droit de diversifier sa coopération internationale. Laurent Gbagbo a mis fin à toutes ces choses qui entachaient manifestement l’honneur du peuple ivoirien.
Le Président Gbagbo représente, enfin, aux yeux des ivoiriens, le symbole de l’amour pour son pays. Et il a inculqué cela aux ivoiriens. Qui, pendant cette guerre, ont démontré qu’ils sont jalousement attachés à la souveraineté de leur pays. De sorte qu’au temps fort de la lutte, ils ont enjambé les corps de certains de leurs frères pour aller au front.
Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr
En fait les opposants ivoiriens ont peur d’affronter le président Gbagbo à une élection démocratique. Convaincus qu’ils sont de n’avoir aucun moyen de le battre. Ou même de lui résister ne serait-ce qu’au premier tour. Comment faire donc pour éliminer Gbagbo de la course présidentielle et aller à ces joutes entre houphouétistes ? C’est le difficile pari que se sont donné Bédié et Ouattara. Evidemment, ils ont choisi la voie la plus facile. Celle du coup d’Etat avec pour objetif d’éliminer physiquement le chef de l’Etat.
C’est ainsi qu’après plusieurs tentatives de coups de force, ils ont décidé de passer la vitesse supérieure. Celle de la rébellion visant à effacer l’image de Gbagbo du champ politique ivoirien avec le soutien de certaines puissances étrangères. Notamment la France de Jacques Chirac. Et ce n’est pas par hasard s’ils ont attaqué au moment où le Président de la République se trouvait en visite d’Etat en Italie. Ce qui était recherché, c’était que le Président Gbagbo abandonne le peuple qui l’a élu et qu’il aille se mettre à l’abri dans un pays d’Europe. Et ce ne sont pas les propositions qui ont manqué. Notamment celle de la France dont le président d’alors, Jacques Chirac, lui a envoyé un émissaire, le jour- même de l’attaque, pour lui proposer l’asile. Comme ça, les opposants ivoiriens allaient mettre en place une transition qui allait rapidement déboucher sur des élections sans Gbagbo. Mais c’était mal connaître l’enfant terrible de Mama. Faisant preuve d’un courage phénoménal, le Président Gbagbo est rentré dans son pays alors que les armes crépitaient encore et que l’aéroport n’était pas sécurisé. Ce faisant, le Président de la République a déjoué le plan des opposants.
Mais, malgré l’échec des armes, Bédié et Ouattara ne se sont pas avoués vaincus. Toujours assurés du soutien de la France chiraquienne, ils ont tenté un coup d’Etat constitutionnel. C’était tout le sens de l’Accord de Linas- Marcoussis. Cet accord-là visait le même objectif, écarter Gbagbo de la présidence de la République et le rendre inéligible. Sur ce point, c’est Innoncent Anaky Kobena, le leader du MFA, qui a le courage de dire clairement qu’il faut une transition sans Gbagbo. Les autres, bien qu’ils le pensent, n’ont pas le courage de le dire ouvertement au risque de se ridiculiser. Mais, là, encore l’échec a été plus retentissant. A preuve, malgré toutes ces gesticulations, le président Gbagbo tient toujours la barre. Et il la tient confortablement et durablement !
De sorte qu’aujourd’hui, grâce au dialogue direct qui a donné l’accord politique de Ouagadougou, la Côte d’Ivoire, qui sort progressivement, mais sûrement de la zone de turbulence, s’apprête à aller aux élections. Des élections au cours desquelles les opposants seront contraints d’affronter le Président Gbagbo. Face donc à ce qui pourrait paraître comme une fatalité pour eux, ils ont une fois de plus choisi la voie de l’intoxication dans laquelle ils excellent le plus, en décrétant que «Gbagbo ne sera pas candidat». Ils espèrent ainsi distraire et démobiliser les ivoiriens dans leur élan de soutien au chef de l’Etat. Mission difficile, voire irréalisable, parce que surréaliste pour au moins deux raisons.
Gbagbo, le seul candidat légitime
La première raison est que le Président Gbagbo est le candidat le plus légitime par rapport à Bédié et Ouattara. Sa filiation ne souffre d’aucune suspicion. Son défunt père, feu Koudou Paul, bien connu des ivoiriens, est de Mama, dans la sous-préfecture de Ouragahio, où il repose aux côtés de ses ancêtres. Sa mère Gado Marguerite, encore en vie par la grâce de Dieu, est native de Blouzon, dans la sous-préfecture de Bayota. Et elle se trouve en ce moment à Gnaliépa. Ce sont des faits palpables et vérifiables. La nationalité de Gbagbo ne souffre donc d’aucune contestation. En d’autres termes, il ne s’est jamais prévalu d’une autre nationalité. Par ailleurs, il répond au critère d’âge. Pour tout dire, Gbagbo répond aisément aux critères énoncés par la constitution ivoirienne pour être candidat à l’élection présidentielle.
Ceci n’est pas le cas pour ses adversaires immédiats. Alassane Dramane Ouattara n’a pas réglé la question de sa nationalité «douteuse» avec la justice ivoirienne. Et l’arrêt de la cour suprême émettant des doutes sur sa nationalité est encore d’actualité.
Quant à Henri Konan Bédié, il a dépassé l’âge (75 ans) d’être candidat à l’élection présidentielle. Il va sans dire qu’au regard de la loi fondamentale, ces deux hommes, qui gesticulent et qui font beaucoup de bruits comme des tonneaux vides, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle. Ils doivent donc leur salut au président Gbagbo, qui s’est appuyé sur l’article 48 de la constitution pour leur permettre de prendre part à la compétition. Ils devraient donc avoir le profil bas.
Le pacte de sang et des symboles forts
La deuxième raison pour laquelle il est illusoire de croire qu’on peut distraire les ivoiriens en faisant croire que «Gbagbo ne sera pas candidat», c’est qu’entre cet homme et le peuple de Côte d’ivoire, il y a comme une sorte de pacte de sang. Le peuple de Côte d’Ivoire, qui s’est battu les mains nues et au prix de son sang, a gardé et garde encore de Gbagbo l’image d’un homme courageux qui ne l’a pas abandonné dans les griffes de l’ennemi. En décidant; en effet, de rentrer en Côte d’Ivoire alors que le pays était en feu, le Président Gbagbo a créé les conditions de la victoire des Ivoiriens sur les déstabilisateurs nationaux et internationaux. Et cela, le peuple de Côte d’Ivoire n’est pas prêt de l’oublier.
Mais, au-delà du leader charismatique qu’il est, le Président Gbagbo incarne pour les ivoiriens des symboles forts. Il représente le symbole de la liberté retrouvée. En effet, quoi qu’on dise, l’histoire très récente de ce pays autorise à dire que Gbagbo est le père du pluralisme politique en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a libéré le peuple du joug du parti unique. Aujourd’hui, si on peut publiquement critiquer les actions du gouvernement et même du chef de l’Etat sans courir le risque d’être arrêté, c’est bien grâce à la lutte de Gbagbo. Il en est de même pour la liberté de la presse. S’il y a aujourd’hui plusieurs journaux d’obédiences différentes, c’est grâce au président Gbagbo. C’est le même qui a fait prendre à l’Assemblée nationale une loi sur la dépénalisation des délits de presse. Il n’est un secret pour personne que les journalistes écrivent aujourd’hui tout ce qu’ils veulent sans courir le risque d’être emprisonnés.
Le Président Gbagbo représente également, aux yeux des ivoiriens, le symbole de la dignité retrouvée. C’est lui qui a coupé le cordon ombilical qui liait la Côte d’Ivoire à son ancien colonisateur, la France, et enfantilisait l’Etat ivoirien. Au nom de ce lien, le gouvernement ivoirien soumettait l’ordre du jour de son conseil des ministres au chef de l’Etat français. Qui devrait aussi être informé des nominations aux hautes fonctions de l’Etat. La Côte d’Ivoire n’avait même pas le droit de diversifier sa coopération internationale. Laurent Gbagbo a mis fin à toutes ces choses qui entachaient manifestement l’honneur du peuple ivoirien.
Le Président Gbagbo représente, enfin, aux yeux des ivoiriens, le symbole de l’amour pour son pays. Et il a inculqué cela aux ivoiriens. Qui, pendant cette guerre, ont démontré qu’ils sont jalousement attachés à la souveraineté de leur pays. De sorte qu’au temps fort de la lutte, ils ont enjambé les corps de certains de leurs frères pour aller au front.
Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr