“Le fait d’avoir pris un décret fixant la date du prochain scrutin présidentiel au 29 novembre 2009 constitue, pour nous, «un espoir certain». C’est en ces termes que le président du Parti ivoirien des travailleurs a entamé le volet politique de la conférence de presse qu’il a animée mercredi 20 mai dernier, au siège de son parti à Adjamé 220 logements. Tout en se réjouissant de la nouvelle date du premier tour de l’élection présidentielle, le Pr. Francis Vangah Wodié a souhaité que cette échéance soit ; cette fois-ci, respectée. Puisque, selon lui, en Côte d’Ivoire le non respect des délais est devenu une seconde nature. Comme ce fut le cas l’année dernière en 2008 avec le décret présidentiel fixant la date de l’élection présidentielle le 30 novembre. «Une date fixée est comme un rendez-vous pris ; c’est un engagement, et quand on est sérieux, on respecte ses engagements», a-t-il fait savoir. Avant d’avertir en ces termes : «Nous ne pouvons continuer à accepter d’aller de report en report, avec les mêmes dirigeants, comme si nous étions condamnés à subir les incertitudes et risques pourtant prévisibles et surmontables». Pour le président du PIT, cette fuite en avant n’a que trop duré. Par conséquent, selon lui, les engagements qui viennent d’être pris cette fois-ci ainsi clairement énoncés ; doivent être respectés et appliqués selon le chronogramme établi. «Car les Ivoiriens ne pourront confier, indéfiniment, la gestion de leur destin à des dirigeants qui font des promesses en sachant qu’ils ne pourront pas les tenir», a-t-il prévenu. Le président du parti ivoirien des Travailleurs a révélé que c’est dans ce même souci qu’il a effectué ces jours-ci, une tournée à l’extérieur du pays, plus précisément aux Etats-Unis, au Canada et en France. Au cours de cette tournée, les Ivoiriens de l’extérieur n’ont pas manqué de lui faire part de leurs inquiétudes concernant le recensement électoral qui jusqu’à aujourd’hui, n’a pas encore débuté à l’extérieur. Il a donc promis de transmettre toutes ces préoccupations aux autorités concernées. Au niveau économique, le PIT par la voix de son président, tout en se réjouissant de l’éligibilité de notre pays au point de décision de l’initiative PPTE, a déploré que pour un pays qui était il y a quelques années classé parmi les pays intermédiaires, la Côte d’ivoire en soit aujourd’hui là. Au plan social, le Pr. Wodié a salué et a appuyé l’avènement des journées du Consensus national qui se tiendront du 22 au 29 mai 2009 et qui verront la participation de plusieurs pays de la sous-région, d’ONG locales, la chefferie traditionnelle, les religieux, les opérateurs économiques, les syndicats, les partis politiques et d’autres associations de la société civile. Pour lui, ces assises sont une autre forme de la concertation nationale que son parti et lui ont toujours prônée. Il souhaite donc qu’au terme des travaux qu’un consensus national se dégage et qu’un contrat social sur la renaissance de la Côte d’Ivoire soit établi. «Nos populations, appauvries et traumatisées par la crise aux multiples dimensions, ont besoin d’être entendues en étant associées au processus de prise de décision autant qu’à leur application», a-t-il souligné. Pour lui, la société civile, en s’invitant dans le débat concernant une sortie rapide, pacifique et durable de la crise, ne fait que prendre sa part de responsabilité. Aussi, a-t-il lancé pour conclure : «Cette fois-ci, personne ne doit pouvoir se dérober, sous aucun prétexte ; sinon, attention.»
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
