Des milliers d'Ivoiriens (plus de 3000) pourraient être privés du droit de vote. Ces Ivoiriens de confession musulmane seront en train d'exercer leur profession de foi à travers le pèlerinage à la Mecque lorsque le scrutin aura lieu le 29 novembre en Côte d'Ivoire. Dans le calendrier provisoire élaboré pour l'exécution du cinquième pilier de l'Islam par la communauté musulmane, les pèlerins partiront d'Abidjan, en effet, le 8 novembre pour n'être de retour que le 4 décembre. Lors de la réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) à Ouaga, la question du droit de ces personnes a été soulevée. Le cas des Ivoiriens vivant en Arabie Saoudite et qui n'ont pas été pris en compte dans l'installation des commissions locales de la Cei à l'étranger a également été soulevé (environ 1500 personnes). Joint au téléphone hier, le porte-parole adjoint de la Commission électorale indépendante (Cei), Bamba Yacouba a reconnu que cela posait effectivement un problème. “Nous sommes en train de travailler sur la situation de pèlerins. Nous avons une réunion demain (aujourd'hui) à 14h avec le Cheickh Boikary Fofana pour parler des modalités pratiques à mettre en œuvre pour trouver une solution à leur situation», a confié le collaborateur de Mambé Beugré qui se veut rassurant. Selon lui, c'est le Cheickh lui-même qui a souhaité rencontrer la Cei pour parler de la situation de ses fidèles. «Nous avons un gros problème effectivement», a reconnu Bamba faisant remarquer que même s'il est vrai que l'Etat est laïc, l'on devrait toutefois pouvoir prendre des dispositions pour ces personnes. «Il y a un antécédent. Car, l'Arabie Saoudite qui faisait partie au départ des pays retenus pour l'enrôlement et l'identification à l'étranger n'avait pas pu recevoir sa Commission locale. Nous n'avions pas pu partir, car l'Arabie Saoudite avait en son temps posé des problèmes à la délivrance des visas. Mais, comme les missions n'ont pas encore été toutes effectuées, et comme l'enrôlement n'a même pas encore commencé à l'étranger, nous pouvons dire que la situation n'est pas désespérée», a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «On pourra trouver une solution. Il est possible de rattraper cette situation de coïncidence de date. Même si nous ne mettions pas en place une commission, il sera possible d'envoyer des équipes sur place pour aller recenser les Ivoiriens de ce pays et faire voter tous ceux qui se trouveront là-bas au moment des élections. Donc, que ceux qui doivent aller à la Mecque se rassurent. Nous n'allons pas les laisser comme ça. A l'issue de la réunion qui se tiendra demain (Ndlr : aujourd'hui), des propositions concrètes seront faîtes», a-t-il conclu.
D.S.
D.S.