L’inévitable guerre est arrivée

On était sûr à cent pour cent qu’elle arriverait. Elle n’a pas mis du temps pour sortir au grand jour. La guerre Bédié-Ouattara est déclenchée. A peine la pré-campagne est-elle ouverte que les deux ennemis-amis s’empoignent déjà. Dramane Ouattara, qui n’a pas le courage de ses opinions et choisit d’avancer masqué, accuse, précautionneusement, Bédié d’être l’instigateur de la pagaille que vit le pays depuis 2002 et avant. Le PDCI qui, à travers sa presse, a su décrypter le message, s’interroge et interroge. C’est le début d’une guerre qui fera date dans l’histoire nouvelle de la Côte d’Ivoire. Comme dans un film, asseyons-nous bien et confortablement dans nos fauteuils pour observer et ne pas rater une seule séquence de cette bagarre qui, sûrement, ne respectera aucune des règles requises. Tout y passera : injures, grossièretés, coups bas, coups de gueule, de poing, de pied, de tête et peut-être même des armes blanches et légères. On n’a tout de même pas oublié ce que ce clan fait quand il est fâché.

Les intérêts sont si divers, contradictoires et souvent aussi “fusionnables” qu’il était impensable que ce rassemblement d’intérêts tienne longtemps. On l’a déjà dit et écrit. Ouattara et Bédié se vouent une haine sans commune mesure. Le premier accuse le second de l’avoir humilié en révélant à la face du monde sa non ivoirité et d’avoir lancé contre lui, un mandat d’arrêt. Quant au second, il est fâché contre le premier pour avoir voulu lui ravir son poste de président de la République qu’a taillé sur mesure pour lui, Houphouet Boigny. Mais surtout, pour avoir financé un coup d’état “funeste, lugubre…” (ce sont les qualificatifs de Bédié) qui l’a emporté. C’est pour toutes ces raisons que tous les observateurs attendaient le jour de cette inévitable guerre entre ces deux amis que tout semble
séparer.


AVS