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Faits Divers Publié le mardi 16 juin 2009 | Nord-Sud

Condamné à 40 ans de prison : Sylvain, de la Maca à 71 ans

Ii vient de s’inscrire au nombre des recordmen des peines infligées aux hors-la-loi ivoiriens. Touré Sylvain, 31 ans, a été condamné à 40 ans fermes. Il a été jugé et reconnu coupable, le 2 juin, d'attaques à main armée en série par le tribunal d'Abidjan. Il s'est évadé le 8 janvier de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) où il purgeait une peine d'emprisonnement de 20 ans pour vol et détention illégale d'arme. Les complices de Sylvain qui ont pris le large sont activement recherchés par la police criminelle. La dernière attaque de ce malfrat d'une autre dimension remonte au 11 mai. Ce jour-là, aux environs de 19 h, au “quartier Jean Tailly” à Abobo, T.Abdoulaye, agent commercial qui rentrait à son domicile est intercepté par la bande de Sylvain dans le couloir qui conduit à son domicile. En le menaçant avec une arme à feu, elle dépouille le commercial de ses deux téléphones, une montre de valeur et son portefeuille contenant ses cartes magnétiques, une carte Visa électron de la poste italienne, son permis de conduire et la somme de 40.000 Fcfa. «Après leur forfait, les gangsters se sont dispersés dans la pénombre. Mais, j'ai pu suivre leurs traces, c'est ainsi que j'ai pu maitriser avec l'aide des jeunes du quartier le nommé Bambino. Il était bel et bien parmi mes agresseurs mais, faisait croire qu'il n'était pas avec eux. Mais aussi pour se défendre, il a dit qu'il reconnaissait mes bourreaux. Il s'est mis à les citer : Sylvain et Yacou dit « Gunter », rapporte la victime, en affirmant que les parents de Bambino lui ont donné carte blanche pour le poursuivre. Bambino est livré aux agents de sécurité du quartier, le temps de rattraper les autres membres du gang. Le lendemain des faits, T.Abdoulaye porte plainte au commissariat de police du 14e arrondissement. Le 15 mai, aux environs de 21 heures, une partie des vœux de l'agent commercial est exaucée. « Puisque la négociation avec mes agresseurs n'a pas abouti, l'un d'entre eux, à savoir Sylvain, a été retrouvé et maitrisé par les jeunes du quartier », témoigne-t-il.
En novembre 2008, la même bande a fait parler d'elle toujours en mal. T. Toualy, 36 ans, commerçant à Abobo, reçoit le 15 novembre, aux alentours de 17 heures, une visite musclée. « J'ai été attaquée à l'arme à feu dans mon magasin. Au moment où je faisais mes comptes deux individus, arme au poing sont entrés pour ramasser les cartes de recharge téléphoniques, les téléphones cellulaires, et 300.000 Fcfa qui représentaient mon capital », se lamente Toualy qui ajoute avoir porté une plainte au commissariat de police du 34ème arrondissement. Le malheur refuse de quitter son magasin car le 23 décembre, il est victime d'un autre vol à main armée. « C'était aux environs de 20 heures. Un individu armé de pistolet a fait irruption dans le magasin. Sous la menace de son arme, il m'a maitrisé pour faire main basse sur les cartes de recharge et mes appareils cellulaires. Je précise qu'un autre bandit armé de pistolet était à la porte. Pour les attaques, le cumul de préjudices s'élève à 2 millions Fcfa », précise l'infortuné commerçant qui dépose le lendemain de l'attaque une seconde plainte toujours au 34ème arrondissement. Avant cette énième agression, les fripouilles font irruption dans la nuit du 20 novembre dans un établissement hôtelier, « Le visage » au quartier Aboboté, toujours dans la commune d'Abobo. Cette nuit-là, K.K.Blaise, 41 ans, gérant de l'hôtel est réveillé en sursaut par des coups de poing donnés à sa porte. «J'ai vu K.A, un employé de l'hôtel qui était accompagné par deux individus armés. L'un des bandits avait son arme pointée à la tempe de l'employé, le contraignant ainsi à les guider pour fouiller toutes les chambres de l'hôtel », relate-t-il. Selon lui, sous la menace des malfrats il a dû se coucher à même le sol. Ceux-ci passent au peigne fin tout l'hôtel. Ils emportent huit téléphones portables et 142.000 Fcfa qui représentaient la recette de deux jours de labeur. « C'est le vendredi 15 mai que l'officier de police du 34ème arrondissement m'a informé que les bandits ont été arrêtés. Dans tous les cas, j'ai maintenu ma plainte contre cette pègre », soutient le gérant de l'hôtel. Interrogé par l'officier de la police criminelle, Touré Sylvain ne fait aucune difficulté à reconnaitre qu'il était effectivement porteur d'un pistolet lors de l'agression de T.A, sa dernière victime en mai. Sylvain explique qu'à sa sortie de la Maca le 7 novembre 2008, pour vol aggravé, il avait reconstitué un nouveau gang avec les nommés Chikoto, Adamo, Arnaud et Yacou. Ce groupe, selon le flic en charge du dossier, possèdait deux armes à feu lors de l'attaque de l'hôtel Le visage et du magasin de vente de cartes de recharge à Abobo. « Après ses attaques, ses acolytes cités plus haut, à l'exception de Yacou se sont désolidarisés de lui pour aller former un autre groupe à Koumassi où ils résident tous deux », confie l'officier de police. Etant dans cette situation, poursuit-il, Sylvain demande à son ami Youl qu'il avait laissé à la Maca de le mettre en contact avec un gendarme appelé « Richard ». « Il serait en service au camp commando d'Abobo. Il est cité par le mis en cause, Sylvain, comme étant celui qui lui a fourni l'arme », ajoute la source policière qui regrette la non audition du présumé gendarme. Toutefois, la culpabilité de Touré Sylvain dans cette affaire est clairement établie. « Notre gang a eu à faire plusieurs attaques à l'arme. Une fois nous avons attaqué un magasin de vente de cartes de recharge en janvier. Nous avons aussi attaqué un hôtel à Aboboté et nous avons même tenté d'arracher aux II-Plateaux un véhicule BMW de type X5. Malheureusement, nous n'avons pas connu le succès ce jour-là. Le groupe possédait deux armes à feu : un fusil artisanal et un pistolet automatique. Sincèrement, Richard, le gendarme n'a jamais opéré avec nous. Il m'avait dit qu'il pouvait monter sur le terrain avec nous, mais il n'a pu satisfaire ce désir carj’ai été arrêté », avoue sans regret le ganster qui entame son séjour de 40 ans à la Maca. A la fin de la peine, il sera âgé de 71 ans !

Bahi K.
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