x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 19 juin 2009 | Le Patriote

Election présidentielle du 29 novembre 2009 - Les raisons du coup de sang de Sarkozy

« Des promesses fallacieuses ». C’est ainsi que le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a qualifié mardi dernier, à Libreville, la volonté affichée du président Laurent Gbagbo d’organiser le premier tour du scrutin présidentiel le 29 novembre 2009. Le chef de l’Exécutif français dit ne plus croire à cette date. Car il soupçonne Laurent Gbagbo de vouloir user de subterfuges pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Nicolas Sarkozy qui ne démord pas, selon notre confrère français, Libération, a même invité le Gabon qui vient de perdre son président à ne pas suivre cette voie. Avant de prévenir que « l’armée française n’a pas vocation à servir de substitut à des processus électoraux défaillants ». Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce coup de sang du chef d’Etat de la quatrième puissance militaire du monde, quand on sait qu’il y a quelques jours encore, l’optimisme était de mise à l’Elysée à propos de la tenue d’une élection présidentielle ? Le secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet, lors de son passage en Côte d’Ivoire début mai, avait reçu, de la part du chef de l’Etat ivoirien lui-même, l’assurance que la date du 29 novembre allait être respectée. Alain Joyandet n’avait pas manqué de faire des confidences à des journalistes que Laurent Gbagbo « l’en avait assuré » au cours de leur rencontre à Yamoussoukro. Chose qu’il n’a sans doute pas manqué de rapporter au président Sarkozy dès son retour en France. La conviction du secrétaire d’Etat se fondait en outre sur le décret pris par le président Laurent Gbagbo peu avant son arrivée en Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat était intervenu lui-même pour dire que cette date du 29 novembre a été choisie après plusieurs séances de travail avec le président de la Commission électorale indépendante. On comprend aisément la grande déception des autorités françaises quand, en ce début du mois de juin, selon un rumeur qui circule, le président Laurent Gbagbo envoie des émissaires conduits par son directeur de cabinet N’Zi Paul David, pour leur apprendre que l’élection présidentielle ne pourrait pas avoir lieu à la date convenue. L’essentiel du message des missi dominici est le report du scrutin présidentiel. N’Zi Paul David aurait rencontré d’abord le secrétaire d’Etat, Alain Joyandet pour le lui dire. Puis le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Une démarche, selon des indiscrétions, qui n’aurait pas du tout plu au président Sarkozy tant par sa désinvolture que par la qualité des porteurs du message. Le chef de l’Etat français aurait bien voulu que ce soit Laurent Gbagbo lui-même qui vienne le lui dire et non son directeur de cabinet. A la rigueur, son ministre des Affaires étrangères. Car le chef de l’Etat français tenait dit-on à rappeler de vive voix ou par voie plus officielle « la promesse » faite à lui par le chef de l’Exécutif ivoirien. Mais Nicolas Sarkozy qui souhaitait rencontrer le président Laurent Gbagbo au Gabon en marge des obsèques du président El Hadj Omar Bongo pour en discuter, a été certainement surpris et profondément déçu de constater que celui-ci n’a pas effectué le déplacement. Une attitude qui sans doute a été perçue par le président de la République française comme une fuite en avant, une ruse pour éviter le face à face, et ce, pour ne pas respecter la parole donnée. D’où son coup de sang mardi dernier à Libreville.

Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ