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Politique Publié le jeudi 25 juin 2009 | Nord-Sud

Pré-campagne électorale : Le lourd silence des petits partis

Les formations politiques, communément appelées ''petits partis'', sont moins présentes sur le terrain, alors qu' elles sont les plus nombreuses sur l'échiquier politique national.


Ils ne sont pas présents à l'Assemblée nationale. Ils n'ont généralement pas d'élus municipaux, de conseillers généraux… Ils ne bénéficient pas de financement, comme le Pdci, le Fpi, l'Udpci, le Mfa, le Pit, le Rdr… qui sont présentés comme les «grands partis». Leur absence à Marcoussis serait la principale cause de cette marginalisation. Toute chose qui confirmerait leur statut de ''petits partis''. Un constat se dégage en cette période de pré-campagne électorale. C'est que ces petits partis se font quasiment muets. Leurs présidents qui sont, ou non, candidats à l'élection présidentielle, bougent peu. Choix stratégique ou conséquence d'un manque criant de moyens pour se lancer dès maintenant (nous sommes encore loin du 29 novembre) dans la course ? L'état des lieux du fonctionnement de chacun de ces petits poissons apporte un début de réponse.


ANCI

Née le 16 juillet 2007, l'Alliance pour une nouvelle Côte d'Ivoire (Anci) de Zémogo Fofana annonçait la «rupture radicale avec l'ordre existant». Mais, très tôt l'Anci a été freinée par une légère crise de leadership entre ses ''trois grosses têtes''. Zémogo, lui-même, Khalil Ali Kéïta et Jean-Jacques Béchio, tous des transfuges du Rdr ont semblé ne pas regarder dans la même direction à certains moments. La « rupture » a donc viré à la léthargie, après la sortie officielle à Agboville et un meeting éclatant à Boundiali. Depuis lors, des sorties sporadiques émaillent le quotidien de l'Anci. Son N°1 dit travailler à « une implantation » sur le terrain qui sera suivie d' « une inspection et une évaluation ». Un « séminaire-bilan » et un « congrès » sont en vue, avant la bataille électorale.


Le CODEMCI

Entendez, le Congrès Démocratique de Côte d'Ivoire a été fondé par Enise Kanaté, une ex-militante du Rdr, puis du Fpi, avait aussi captivé l’attention des Ivoiriens. Tant par son engagement au côté du parti au pouvoir, que par sa création, en grande pompe, en avril 2008. Un parti faut-il le relever, vite passé dans les oubliettes, faute d'activités régulières sur le terrain. Avec sa formation, Enise Kanaté n'a plus donné signe de vie. A son actif, une sortie officielle, à Abobo au mois d'avril. Et puis, plus rien. Pourtant Enise Kanaté, député-maire de Mankono, s'était remarquablement signalée en son temps. Par ses piques contre le Rdr et son engagement patriotique.


UNIR

Pour ce qui est de l'Union nationale des Ivoiriens pour le renouveau (Unir), née en juin 2006, elle est en proie à une guerre de leadership. Deux clans, celui du « fondateur» l'ex-sergent chef Ibrahima Coulibaly (IB) dit ''Major'' et celui de Claude Sahi, qui en revendique aussi la présidence, sont en rivalité. Tous seraient plus occupés à régler cette querelle intestine. Les pro-Claude Sahi disent préparer à cet effet « un congrès extraordinaire ». Le secrétaire national par intérim chargé de la communication, Ted Azouma, espère que le congrès va arrondir les angles. En face, les pro-IB n'en sont « pas informés », selon Bakayoko Moussa Boyard, secrétaire national. Pour lui, si l'Unir ne s'active pas à la précampagne, «c'est parce que chacun a sa façon de mener son combat politique ». « Nous ne pouvons pas nous comparer à des partis comme le Pdci et le Rdr (…) Nous sommes un nouveau parti, nous connaissons nos limites… », dit-il.


PCI et RDP

Nombreux sont d'autres ''invisibles'' qui diront qu'ils travaillent (?) dans l'ombre. Dénis Gueu Dro, président du Parti communiste ivoirien (Pci) fait partie de ce lot. Tout comme le Dr. Diomandé Mamadou du Rdp (Rassemblement démocratique panafricain). L'homme de la diaspora a annoncé sa candidature à la présidence en mars dernier. Au cours de la conférence de presse qu'il avait alors animée, il avait donné un coup de gueule, disant que « la Côte d'Ivoire est en faillite ». Et puis, plus de Dr. Diomandé pour expliquer aux Ivoiriens ce qu'il prévoit pour relever le pays.


Les amis du CNRD

Enfin, il y a ceux qui sont au Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd), le camp présidentiel. Ils ne sont pas candidats à la présidentielle. Du moins, ils soutiennent le président Laurent Gbagbo. Mais comme il « n'est pas encore en campagne », ils se tiennent à carreau. Cela fait moins désordre, dira-t-on, dans l'attente du mot d'ordre. Et de la manne libératrice. Ce sont : le Rassemblement pour la paix le partage et le progrès (Rppp) de Laurent Dona Fologo. L'houphouëtiste a quitté le Pdci-Rda dont il était le secrétaire général, pour fonder d'abord le Rpp (un mouvement politique), puis le Rppp comme parti politique en mai 2008. Le Rppp est un mobilisateur incontestable, eu égard à l'idéal fédérateur de paix et à la capacité de mobilisation de son fondateur. Mais, Fologo a décidé de prêter sa force au président de la République.


UDCY

Un autre ''pdcéiste'' démissionnaire, Mel Eg Théodore a créé l'Union pour la démocratie citoyenne (Udcy) en 2000. Mel est parti du bureau politique du Pdci-Rda, où il se disait incompris et s'est engagé pour la sauvegarde des institutions de la République lors la crise militaro-politique. Mel Eg Théodore a à son actif un congrès, en août 2005 et de nombreuses sorties. Nicolas Dioulo, un ancien de l'opposition ivoirienne, a été candidat, malheureux, à la présidentielle de 2000. Il avait donné envie aux Ivoiriens de rouler en métro, un moyen de transport qu'il promettait de construire en Côte d'Ivoire.


NACI, PURCI et MNC alternance

Au finish, Nicolas a créé la Nouvelle alliance de Côte d'Ivoire (Naci), au lendemain de 2000. Puis, il a choisi de soutenir Laurent Gbagbo au sein du Cnrd. Peut-être reviendra-t-il défendre son projet ? L'Union des socio-démocrates (Usd) pilotée par Gnaoré Gouda Victor a effectué son 3è congrès en décembre 2005, pour consolider une « stabilité ». Mais après, silence radio. Sinon, une adhésion au Cnrd. Le Parti pour l'unité de la république de Côte d'Ivoire (Purci) est tout à l'image de sa présidente, Djibo Martine, souffrant. D'où l'extrême rareté de ses sorties politiques. Le Mouvement national citoyen pour l'alternance (Mnc alternance) de Kabran Appia est né le 6 mai 2005. En mai dernier, l'ancien ministre et parlementaire a été aperçu à Bondoukou. Il disait être parti « soutenir » Gervais Coulibaly, le porte-parole du président de la République. C'était à l'occasion de l'installation d'une coordination de Cap-Ur-Lg, la plate forme pour la réélection de Laurent Gbagbo.

Bidi Ignace
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