Devons-nous continuer d`être toujours sceptiques sur la tenue de l`élection présidentielle du 29 novembre 2009 ? Non ! Au vu de l`engouement extraordinaire des Ivoiriens lors des sorties des candidats de tous les partis politiques. Même si Laurent Gbagbo et son gouvernement de " crabes, de scorpions et de vipères " nous ont habitués à leur volte-face comportementale depuis 2005 ; l`espoir est permis grâce à la mobilisation effective des Ivoiriens devant les centres d`identification et d`enrôlement et aux meetings des différents leaders et candidats des partis politiques à l`élection présidentielle. C`est un signal fort que les Ivoiriens envoient à la classe politique qu`ils sont pressés de se prononcer sur leurs bizarreries et autre complicité à demeurer dans l`inertie pour ne plus remplir ces fonctions. Qu`ils sont prêts à dire par les urnes qui est le meilleur d`entre les candidats à la présidentielle et qui mérite leur confiance. A ce stade de la mobilisation, il faut féliciter les Ivoiriens dans leur détermination à aller se faire enrôler et à se faire identifier ou à écouter tout le monde à gauche comme à droite.
Les Ivoiriens accourent vers les candidats
Henri KONAN BEDIE fait le plein d`Ivoiriens lors de ses meetings et passages dans les villes et départements. Alassane Dramane Ouattara " cartonne " dans les stades. Laurent Gbagbo aussi draine du monde. Francis Wodié soulève des foules. Et tous les autres candidats n`en font pas moins. Et tous sont heureux de savoir que les Ivoiriens accourent de partout pour venir les écouter. Il n`y a pas un week-end où les Ivoiriens n`ont pas assisté à un meeting. Au regard de ce qui se passe dans ce pays pendant cette pré campagne que devons-nous retenir ? Sont-ce des Ivoiriens oisifs qui cherchent à s`occuper en allant à ces meetings ? Ou bien est-ce un peuple fatigué d`une situation de statu quo qui attend un mot d`ordre libérateur qui tarde à être délivré? Ou est-ce encore un peuple téléspectateur d`une télévision publique monologue qui veut entendre d`autres sons, d`autres messages qui prennent d`assaut les tribunes des stades et les espaces des meetings ? Ou Sont-ce les prestations artistiques et musicales gratuites offertes qui attirent de nombreuses foules d`Ivoiriens à ces meetings? Ou est-ce le chômage galopant qui est devenu le plus grand mobilisateur des meetings des candidats ? Je n`arrive pas à m`expliquer le plein des stades que font tous les différents candidats. Tous les partis n`étant pas logés à la même enseigne de la dynamique militante. Il y a des grands et des petits partis politiques. Ce qui fait que dans notre pays, l`on a souvent parlé de grands leaders par l`effet du nombre de leurs militants ou du nombre de leurs élus à une élection. Sans tenir compte de ces principes politiques essentiels, les Ivoiriens vont nombreux à tous les meetings.
Le slogan " X Président ! Y Président ! " Fait rêver tous les candidats.
Ils scandent au passage des candidats y compris le candidat Président sortant : Bédié Président ! ADO Président ! Gbagbo Président ! Wodié Président ! Anaky Président ! Mabry Président ! Gnamien Président !... Alors finalement qui sera le futur Président de la République de Côte d`Ivoire au soir du 29 novembre 2009 ? Si tous sont présidents aux yeux des Ivoiriens et non par les voix des urnes. Regardons un peu comment tous les candidats sont accueillis dans nos villages et villes. Ils sont faits chefs ou rois à leur passage. Ils sont faits ou deviennent fils des villages ou régions visités. Ils sont comblés de cadeaux après les rites de libations faites de bénédictions et de prières à DIEU afin que tous gagnent. Est-ce que tous peuvent gagner en même temps? Alors qu`il n`y a qu`un seul fauteuil présidentiel et non un banc comme c`est le cas en ce moment avec ce régime hybride. Les Ivoiriens font rêver tous les candidats qui doivent se dire intérieurement que la partie est belle et bien à jouer pour eux. Un meeting, surtout en Afrique, est tout simplement un festival de monologue. Il n`est pas un instrument fiable pour mesurer la fiabilité de ceux qui y accourent et y assistent. Si cela n`avait pas été le cas, l`actuel chef de l`Etat aurait remporté le titre de Président de la République de Côte d`Ivoire contre le Grand Félix HOUPHOUÊT-BOIGNY en 1990. Tant ses meetings et autres rassemblements attiraient de nombreux curieux à la découverte de l`enfant terrible qui osa affronter le baobab de la politique africaine. Et à la fin de ces meetings chaque spectateur rentrait sans illusion. Donc, si c`est l`ampleur des meetings qui faisait remporter l`élection présidentielle, tous nos candidats sont pour ce faire ipso facto tous victorieux. Alors qu`ils ne devraient pas y aller à arme égale pour le simple fait que toute élection qu`elle soit nationale ou locale repose sur des facteurs de succès concrets :
-La militance, le fait de militer dans un parti politique. Et l`électoral ivoirien est trop militant !
-L`organisation nationale du parti (ses structures nationales et décentralisées)
-L`implantation nationale du parti, la possibilité du parti à couvrir tout le territoire national en structures de base et en militants.
-La capacité des militants de ce parti à croire en la primauté de leur parti sur toutes autres considérations. Le parti d`abord avant toute autre chose.
-La cohésion et le souci du parti de toujours rassembler et consolider son union face à toutes les épreuves.
-La possibilité du parti d’avoir des représentants partout ; dans les centres et bureaux de vote pour veiller sur les intérêts du parti et de ses candidats et au bon déroulement du scrutin.
Seul le management fait la différence
Une fois que ce parti est à même de former ses militants à le défendre partout où besoin est ; il doit se donner un candidat capable de séduire les électeurs afin qu`il mérite le titre de porte-étendard de celui-ci en étant inspirateur et porteur d`un programme capable d`édifier les électeurs sur le projet de société ou de gouvernement du parti qui le présente. Ce qui précède ne suffit pas à faire gagner un candidat malgré les nombreux meetings qu`il anime. Derrière lui, il faut une équipe de campagne composée d`hommes, de femmes et de jeunes engagés, déterminés, solides et solidaires. Ayant la même vision et la capacité d`attirer et de convaincre du monde par son organisation propre qui repose très souvent sur la dynamique du parti lui-même dans le microcosme politique. Une fois, la campagne lancée et en même temps que le candidat repose ses actions de conquête de tous les électeurs sur l`adhésion acquise de ses militants, il doit créer les conditions véritables de s`ouvrir à tous sans distinction. Il doit être fédérateur pour ne pas perdre une seule voix. En se démarquant petit à petit de la couleur de son parti pour attirer vers lui tous ceux sympathisants, admirateurs ou adversaires d`hier à voter pour lui. Mais ce travail de séduction et d`attirance ne peut se faire que par les militants convaincus et formés pour la cause. Comme le dit un politicien ivoirien : " Un candidat à une élection ou un homme politique est toujours en campagne par les actes qu`il pose et à travers les actions qu`il mène. " Raisons qui doivent pousser le candidat à ne pas demeurer statique mais toujours dynamique. Surtout que la sociologie politique africaine est différente de celle des occidentaux. Chez eux, ce sont les programmes et la valeur des hommes qui les porte qui font la différence. Ici, ce sont les petites visites faites ça et là, les participations aux funérailles, les ordonnances médicales payées, les subsides offerts ici et là qui provoquent l`intérêt porté aux candidats. Les valeurs de générosité et de partage comptent plus en Côte d`Ivoire quelle que soit la qualité du programme du candidat. Puisque tous les discours se recoupent et tournent toujours autour de l`emploi, de l`éducation, de la santé, de la sécurité, des infrastructures routières et économiques, de la lutte contre la pauvreté ; du développement et du progrès tout court. Rien de nouveau sous le brûlant soleil des tropiques. Toujours les mêmes soucis du bien-être des peuples et des populations. Sans plus ! Seuls les managements autour des candidats font la différence et donnent la victoire d`un candidat sur les autres.
Les Ivoiriens n`ont plus droit à l`erreur
Les Ivoiriens jubilent à l`idée qu`après quatre ans de sevrage électoral, ils vont pouvoir in fine s`exprimer librement. Et dans la souveraineté dévolue à tout peuple de disposer de lui-même sur des programmes et sur des bilans de tous ceux qui veulent les diriger ou continuer de les diriger après le 29 novembre 2009. Le programme, tous les candidats en ont. Il n`y a pas de doute. Mais les bilans, seuls trois candidats doivent le faire et en parler aux Ivoiriens. Et les électeurs ont le droit de les juger par leur pertinence sur l`évolution de leur vie individuelle et nationale. Les candidats le font déjà tant bien que mal. Deux candidats même s`ils sont du même sérail politique houphouétiste défendent deux bilans qui sont presque les mêmes. Ils ont géré la Côte d`Ivoire au plus haut niveau de l`Etat sous les régimes successifs du PDCI RDA. L`un en qualité de Président de la République et l`autre en qualité de Premier ministre. Leurs bilans, quoique défendus sur différentes tribunes, sont ceux du PDCI RDA et connus des Ivoiriens. Ces bilans houphouétistes provoquent chez nombreux Ivoiriens un sentiment national de grande nostalgie face à ce qui se passe sous la refondation. Donc, ils ont intérêt à bien se comporter lors de ces précampagnes et de la campagne, à défaut de présenter une candidature unique au 1er tour de l`élection présidentielle, pour ne pas heurter la confiance et l`espoir des Ivoiriens placés en eux. Heureusement qu`ils défendent l`houphouétisme dans le cadre du Rassemblement des houphouétistes pour la Paix et la Démocratie (RHDP). Le troisième candidat ayant aussi un bilan. Mais par ses affidés, par ses complices, il dit n`avoir pas mis en application " son programme à cause d`une guerre à lui imposée par ses adversaires ". Et que sur cinq ans, argue-t-il, il n`aurait fait qu`un an et demi. Fallacieux tout ça !!! Il oublie ou feint d`oublier qu`un pouvoir politique acquis dans " des conditions calamiteuses " ou non ne s`exerce que par la signature présidentielle qui compte dans toutes les décisions de l`Etat et de la République. Et que sa seule signature a géré ce pays tout le temps qu`a duré cette stupide guerre entretenue exprès pour pérenniser son pouvoir. Son bilan est mitigé parce qu`il s`est associé à des courtisans dont les actions politiques sont connues et qui veulent se donner une virginité politique en jouant les défenseurs de la République contre leurs partis d`origine. Heureusement que ceux-ci ont créé leur parti respectif pour ne pas être candidat mais concourir à le soutenir dans le cadre du Congrès national pour la résistance et pour la démocratie (CNRD). Cette bataille électorale sera âpre ! Parce que les impécunieux d`hier devenus insolemment riches y sont durement engagés. La campagne bat certes déjà son plein mais les Ivoiriens doivent savoir à quoi s`en tenir. Ils sont suffisamment instruits sur les uns et les autres candidats et qu`ils n`ont plus droit à l`erreur. Car la Côte d`Ivoire doit renaître pour réaliser sa promesse faite à l`humanité d`être un modèle de vie et de développement par la qualité de ses dirigeants. Toutes les comédies actuelles d`accueil, de civilité et de mobilisation tous azimuts dans la réception des candidats et la bondée des stades lors des meetings ne doivent pas oblitérer toutes les souffrances que nous avons connues, vécues ça et là. Si nous ne voulons pas être la risée du monde en multipliant nos regrets de n`être pas très regardant sur notre présent actuel pour décider de notre futur proche et pourquoi pas de notre lointain. Le changement est à la portée du peuple de Côte d`Ivoire pourvu qu`il n`y rechigne point.
Ange DAGARET DASSAUD
Les Ivoiriens accourent vers les candidats
Henri KONAN BEDIE fait le plein d`Ivoiriens lors de ses meetings et passages dans les villes et départements. Alassane Dramane Ouattara " cartonne " dans les stades. Laurent Gbagbo aussi draine du monde. Francis Wodié soulève des foules. Et tous les autres candidats n`en font pas moins. Et tous sont heureux de savoir que les Ivoiriens accourent de partout pour venir les écouter. Il n`y a pas un week-end où les Ivoiriens n`ont pas assisté à un meeting. Au regard de ce qui se passe dans ce pays pendant cette pré campagne que devons-nous retenir ? Sont-ce des Ivoiriens oisifs qui cherchent à s`occuper en allant à ces meetings ? Ou bien est-ce un peuple fatigué d`une situation de statu quo qui attend un mot d`ordre libérateur qui tarde à être délivré? Ou est-ce encore un peuple téléspectateur d`une télévision publique monologue qui veut entendre d`autres sons, d`autres messages qui prennent d`assaut les tribunes des stades et les espaces des meetings ? Ou Sont-ce les prestations artistiques et musicales gratuites offertes qui attirent de nombreuses foules d`Ivoiriens à ces meetings? Ou est-ce le chômage galopant qui est devenu le plus grand mobilisateur des meetings des candidats ? Je n`arrive pas à m`expliquer le plein des stades que font tous les différents candidats. Tous les partis n`étant pas logés à la même enseigne de la dynamique militante. Il y a des grands et des petits partis politiques. Ce qui fait que dans notre pays, l`on a souvent parlé de grands leaders par l`effet du nombre de leurs militants ou du nombre de leurs élus à une élection. Sans tenir compte de ces principes politiques essentiels, les Ivoiriens vont nombreux à tous les meetings.
Le slogan " X Président ! Y Président ! " Fait rêver tous les candidats.
Ils scandent au passage des candidats y compris le candidat Président sortant : Bédié Président ! ADO Président ! Gbagbo Président ! Wodié Président ! Anaky Président ! Mabry Président ! Gnamien Président !... Alors finalement qui sera le futur Président de la République de Côte d`Ivoire au soir du 29 novembre 2009 ? Si tous sont présidents aux yeux des Ivoiriens et non par les voix des urnes. Regardons un peu comment tous les candidats sont accueillis dans nos villages et villes. Ils sont faits chefs ou rois à leur passage. Ils sont faits ou deviennent fils des villages ou régions visités. Ils sont comblés de cadeaux après les rites de libations faites de bénédictions et de prières à DIEU afin que tous gagnent. Est-ce que tous peuvent gagner en même temps? Alors qu`il n`y a qu`un seul fauteuil présidentiel et non un banc comme c`est le cas en ce moment avec ce régime hybride. Les Ivoiriens font rêver tous les candidats qui doivent se dire intérieurement que la partie est belle et bien à jouer pour eux. Un meeting, surtout en Afrique, est tout simplement un festival de monologue. Il n`est pas un instrument fiable pour mesurer la fiabilité de ceux qui y accourent et y assistent. Si cela n`avait pas été le cas, l`actuel chef de l`Etat aurait remporté le titre de Président de la République de Côte d`Ivoire contre le Grand Félix HOUPHOUÊT-BOIGNY en 1990. Tant ses meetings et autres rassemblements attiraient de nombreux curieux à la découverte de l`enfant terrible qui osa affronter le baobab de la politique africaine. Et à la fin de ces meetings chaque spectateur rentrait sans illusion. Donc, si c`est l`ampleur des meetings qui faisait remporter l`élection présidentielle, tous nos candidats sont pour ce faire ipso facto tous victorieux. Alors qu`ils ne devraient pas y aller à arme égale pour le simple fait que toute élection qu`elle soit nationale ou locale repose sur des facteurs de succès concrets :
-La militance, le fait de militer dans un parti politique. Et l`électoral ivoirien est trop militant !
-L`organisation nationale du parti (ses structures nationales et décentralisées)
-L`implantation nationale du parti, la possibilité du parti à couvrir tout le territoire national en structures de base et en militants.
-La capacité des militants de ce parti à croire en la primauté de leur parti sur toutes autres considérations. Le parti d`abord avant toute autre chose.
-La cohésion et le souci du parti de toujours rassembler et consolider son union face à toutes les épreuves.
-La possibilité du parti d’avoir des représentants partout ; dans les centres et bureaux de vote pour veiller sur les intérêts du parti et de ses candidats et au bon déroulement du scrutin.
Seul le management fait la différence
Une fois que ce parti est à même de former ses militants à le défendre partout où besoin est ; il doit se donner un candidat capable de séduire les électeurs afin qu`il mérite le titre de porte-étendard de celui-ci en étant inspirateur et porteur d`un programme capable d`édifier les électeurs sur le projet de société ou de gouvernement du parti qui le présente. Ce qui précède ne suffit pas à faire gagner un candidat malgré les nombreux meetings qu`il anime. Derrière lui, il faut une équipe de campagne composée d`hommes, de femmes et de jeunes engagés, déterminés, solides et solidaires. Ayant la même vision et la capacité d`attirer et de convaincre du monde par son organisation propre qui repose très souvent sur la dynamique du parti lui-même dans le microcosme politique. Une fois, la campagne lancée et en même temps que le candidat repose ses actions de conquête de tous les électeurs sur l`adhésion acquise de ses militants, il doit créer les conditions véritables de s`ouvrir à tous sans distinction. Il doit être fédérateur pour ne pas perdre une seule voix. En se démarquant petit à petit de la couleur de son parti pour attirer vers lui tous ceux sympathisants, admirateurs ou adversaires d`hier à voter pour lui. Mais ce travail de séduction et d`attirance ne peut se faire que par les militants convaincus et formés pour la cause. Comme le dit un politicien ivoirien : " Un candidat à une élection ou un homme politique est toujours en campagne par les actes qu`il pose et à travers les actions qu`il mène. " Raisons qui doivent pousser le candidat à ne pas demeurer statique mais toujours dynamique. Surtout que la sociologie politique africaine est différente de celle des occidentaux. Chez eux, ce sont les programmes et la valeur des hommes qui les porte qui font la différence. Ici, ce sont les petites visites faites ça et là, les participations aux funérailles, les ordonnances médicales payées, les subsides offerts ici et là qui provoquent l`intérêt porté aux candidats. Les valeurs de générosité et de partage comptent plus en Côte d`Ivoire quelle que soit la qualité du programme du candidat. Puisque tous les discours se recoupent et tournent toujours autour de l`emploi, de l`éducation, de la santé, de la sécurité, des infrastructures routières et économiques, de la lutte contre la pauvreté ; du développement et du progrès tout court. Rien de nouveau sous le brûlant soleil des tropiques. Toujours les mêmes soucis du bien-être des peuples et des populations. Sans plus ! Seuls les managements autour des candidats font la différence et donnent la victoire d`un candidat sur les autres.
Les Ivoiriens n`ont plus droit à l`erreur
Les Ivoiriens jubilent à l`idée qu`après quatre ans de sevrage électoral, ils vont pouvoir in fine s`exprimer librement. Et dans la souveraineté dévolue à tout peuple de disposer de lui-même sur des programmes et sur des bilans de tous ceux qui veulent les diriger ou continuer de les diriger après le 29 novembre 2009. Le programme, tous les candidats en ont. Il n`y a pas de doute. Mais les bilans, seuls trois candidats doivent le faire et en parler aux Ivoiriens. Et les électeurs ont le droit de les juger par leur pertinence sur l`évolution de leur vie individuelle et nationale. Les candidats le font déjà tant bien que mal. Deux candidats même s`ils sont du même sérail politique houphouétiste défendent deux bilans qui sont presque les mêmes. Ils ont géré la Côte d`Ivoire au plus haut niveau de l`Etat sous les régimes successifs du PDCI RDA. L`un en qualité de Président de la République et l`autre en qualité de Premier ministre. Leurs bilans, quoique défendus sur différentes tribunes, sont ceux du PDCI RDA et connus des Ivoiriens. Ces bilans houphouétistes provoquent chez nombreux Ivoiriens un sentiment national de grande nostalgie face à ce qui se passe sous la refondation. Donc, ils ont intérêt à bien se comporter lors de ces précampagnes et de la campagne, à défaut de présenter une candidature unique au 1er tour de l`élection présidentielle, pour ne pas heurter la confiance et l`espoir des Ivoiriens placés en eux. Heureusement qu`ils défendent l`houphouétisme dans le cadre du Rassemblement des houphouétistes pour la Paix et la Démocratie (RHDP). Le troisième candidat ayant aussi un bilan. Mais par ses affidés, par ses complices, il dit n`avoir pas mis en application " son programme à cause d`une guerre à lui imposée par ses adversaires ". Et que sur cinq ans, argue-t-il, il n`aurait fait qu`un an et demi. Fallacieux tout ça !!! Il oublie ou feint d`oublier qu`un pouvoir politique acquis dans " des conditions calamiteuses " ou non ne s`exerce que par la signature présidentielle qui compte dans toutes les décisions de l`Etat et de la République. Et que sa seule signature a géré ce pays tout le temps qu`a duré cette stupide guerre entretenue exprès pour pérenniser son pouvoir. Son bilan est mitigé parce qu`il s`est associé à des courtisans dont les actions politiques sont connues et qui veulent se donner une virginité politique en jouant les défenseurs de la République contre leurs partis d`origine. Heureusement que ceux-ci ont créé leur parti respectif pour ne pas être candidat mais concourir à le soutenir dans le cadre du Congrès national pour la résistance et pour la démocratie (CNRD). Cette bataille électorale sera âpre ! Parce que les impécunieux d`hier devenus insolemment riches y sont durement engagés. La campagne bat certes déjà son plein mais les Ivoiriens doivent savoir à quoi s`en tenir. Ils sont suffisamment instruits sur les uns et les autres candidats et qu`ils n`ont plus droit à l`erreur. Car la Côte d`Ivoire doit renaître pour réaliser sa promesse faite à l`humanité d`être un modèle de vie et de développement par la qualité de ses dirigeants. Toutes les comédies actuelles d`accueil, de civilité et de mobilisation tous azimuts dans la réception des candidats et la bondée des stades lors des meetings ne doivent pas oblitérer toutes les souffrances que nous avons connues, vécues ça et là. Si nous ne voulons pas être la risée du monde en multipliant nos regrets de n`être pas très regardant sur notre présent actuel pour décider de notre futur proche et pourquoi pas de notre lointain. Le changement est à la portée du peuple de Côte d`Ivoire pourvu qu`il n`y rechigne point.
Ange DAGARET DASSAUD