Grandes manœuvres

Cette sortie de Bernard Kouchner ne devrait pas arranger la situation. « Nous espérons encore mais nous sommes de plus en plus déçus », a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, en marge d'une visite au Sénégal. « J'espère que les élections qui doivent se tenir, qui devraient se tenir, en novembre se tiendront effectivement à ce moment là », a souligné M. Kouchner. Ces propos rappellent étrangement ceux de son président. Arrivé à Libreville pour l'enterrement du président Oumar Bongo, Nicols Sarkozy avait eu la dent dure contre son homologue ivoirien, qualifiant de « promesses fallacieuses » l'élection présidentielle du 29 novembre prochain. Il avait même confié « qu'il ne croit plus à la tenue en novembre du scrutin présidentiel ». Un coup de froid dans les relations franco-ivoiriennes qui s'étaient visiblement réchauffées avec les visites à Abidjan du Secrétaire d'Etat, Alain Joyandet et de Bernard Kouchner.

La détérioration, selon notre confrère Nouveau Reveil, serait consécutive à la mission à Paris de N'Zi Paul David, directeur de cabinet du président ivoirien. Ce dernier aurait été envoyé sur les bords de la Seine pour obtenir l'aval de Paris pour un report de la présidentiel. « Il n'est pas possible que Laurent Gbagbo dépêche quelqu'un auprès de Sarkozy pour parler des élections en Côte d'Ivoire. D'ailleurs, à ma connaissance, le missi dominici entre le chef de l'Etat et la France est pour le moment le ministre Assoa Adou », croît savoir une source proche du palais. Après le Premier ministre qui y a séjourné récemment, c'est au tour des deux leaders de l'opposition, MM. Bédié et Ouattara d'effectuer le voyage de Paris. Officiellement pour la remise du Prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.

K. B. J.