La sortie de crise s`annonce plutôt heureuse pour les Ivoiriens. Alors que le processus devant conduire à l`élection présidentielle du 29 novembre n`est qu`à son début, les promesses faites par certains candidats se chiffrent déjà à des milliers de milliards, seulement pour le premier semestre de cette année.
Gbagbo: 3.000 milliards Fcfa. ADO: 1.477 milliards Fcfa. L`argent va certainement rendre folle la course à la prochaine élection présidentielle. Et pour cause, au cours de l`exercice qui consiste à séduire l`électorat, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, deux candidats au scrutin du 29 novembre, tentent de gagner une longueur d`avance sur les autres. Plus que les propositions concrètes concernant les problèmes cruciaux de l`heure (emploi pour les jeunes, perspective de carrière notamment pour les enseignants et les médecins, développement des affaires), ce sont les promesses financières qui sont en vedette. A la faveur de sa tournée qui l`a conduit de la région des Montagnes à celle du Denguélé en passant par le Bafing, ce sont environ 3.000 milliards de Fcfa que Laurent Gbagbo a promis aux différentes populations. Cette somme vient compléter les départements et sous-préfectures offerts par le chef de l`Etat aux régions visitées. Les 18 Montagnes devraient se tailler la part du lion dans ces promesses avec près de 2.974 milliards de Fcfa qui devraient essentiellement servir à réaliser les infrastructures nécessaires à l`exploitation des ressources minières dont regorge la région. « Il nous faut exploiter le sous-sol de la région de Man. Les monts Nimba, Klaoyo, Tia et Gao renferment respectivement 1 milliard, 673 millions, 510 millions et 370 millions de tonnes de fer, qu`il faut exploiter. L`investissement global nécessaire pour mettre en activité tous ces gisements et créer autant d`emplois et de richesses, s`élève à 2.973 milliards de Fcfa. Cela inclut la construction du chemin de fer qui permettra de relier la région des Montagnes au port de San Pedro », avait commencé à promettre dès le 11 juin le chef de l`Etat lors de son séjour à Man. Odienné, capitale du Denguélé n`a pas été oubliée.
Gbagbo, l’avantage de l’Etat
Cette localité s`en sort avec près de 20 milliards de Fcfa en terme de promesse dont la plus importante concerne le réaménagement de l`aéroport de la ville. Le même montant, à des milliers de Fcfa près, devrait, si on se fie au message délivré par Laurent Gbagbo dans le Bafing, être alloué à la région où pas moins de 20 milliards Fcfa sont annoncés pour le bitumage des tronçons Touba- Ouaninou-Koonan (48 km) et Touba- Guentéguéla (50 km). Visite d`Etat ou visite aux accents de campagne ? Le débat reste ouvert. Toujours est-il qu`à la différence des candidats déjà déclarés, c`est adossé à ce dont dispose le pays que Laurent Gbagbo fait ses promesses, invitant au passage ses compatriotes à compter d`abord sur leur force de production pour créer la richesse. D`où la prudence qu`il a pu avoir par moment. « Si vous croisez les bras, l`Etat n`aura rien à vous donner. Plus vous travaillez pour vous enrichir, plus l`Etat est riche et pourra voler à votre secours. Moins vous travaillez, moins l`Etat est riche. Travaillez donc pour vous enrichir et enrichir l`Etat afin qu`il puisse déverser sur vous, ce qu`il aura récolté comme taxes. Aucune scolarité n`est gratuite. Sur cette terre, rien n`est gratuit», a-t-il bien souvent pris le soin d`ajouter à ses promesses. De son côté, Alassane Outtara, président du Rdr, n`entend pas s`en laisser conter. Les localités qu`il parcourt depuis mai 2009 n`ont rien à envier à celles visitées par le chef de l`Etat. A tour de bras, il y a distribué déjà 1. 477 milliards Fcfa sur les 10.000 milliards de Fcfa qu`il prévoit pour sortir le pays de la « galère ». « Cette région du Bas-Sassandra est l`une où il y a de grands investissements et de grands travaux qui sont prévus. Nous espérons pouvoir faire plus. C`est-à-dire au-delà de 12.000 milliards de Fcfa (…) », a-t-il dit le 6 juin lors d`un meeting à San Pedro.
Ouattara le financier qui n’a rien à perdre
Remettant le couvert le 27 juin à Bouaké, au terme d`un autre périple qui l`a conduit dans la région des Lacs et dans la Vallée du Bandama, l`ancien Premier ministre s`est à nouveau voulu séduisant devant les milliers de partisans au stade de la paix de Bouaké. « Pour marquer toute l`importance que j`attache à la question de la santé, j`y consacrerai 12 milliards 250 millions de Fcfa, ici dans le département de Bouaké. En matière d`eau, nous constatons, depuis le déclenchement de la crise, que l`accès à l`eau potable pose problème. Je ferai tout d`abord réparer les 436 pompes du département de Bouaké et je réaliserai 96 nouveaux forages. Je réhabiliterai ensuite toutes les installations d`eau et j`en ferai construire de nouvelles. Cet investissement de l`Etat représentera la somme de 1 milliard 800 millions de Fcfa pour le département de Bouaké (…) », a, à nouveau promis Alassane Ouattara, franchissant ainsi la barre des 1.477 milliards de Fcfa pour les deux dernières régions qu`il a parcourues. Le moins que l`on puisse dire, c`est que le président du Rdr joue véritablement son rôle de challenger. Prenant à son compte le style de l`actuel locataire de la Maison blanche et jouant avec le fait que la campagne n`est pas encore lancée, comme pour ne pas gaspiller ses cartouches, il procède par de petites touches. Il se garde surtout de lever déjà un coin de voile sur l`origine des fonds. « C`est un message qu`il envoie ainsi au monde de la finance internationale dont il est lui-même issu. En prenant soin de montrer qu`il a tout budgétisé département par département et région par région, il a le souci de démontrer le sérieux qu`il attache à la fonction à laquelle il aspire depuis tant d`années. C`est de cette façon que les leaders charismatiques des grands pays, notamment Tony Blair et plus proche de nous, Barack Obama ont procédé pour séduire à la fois le peuple, les banquiers et les investisseurs », a analysé un spécialiste de la finance Ouest-africaine.. « Moi, je suis un banquier et on me fait confiance. Je peux amener l`argent. Mille milliards pour le Bas-Sassandra, ce n`est pas impossible. Je vous promets de le faire, parce que j`ai les moyens de lever ces fonds», a pour sa part confirmé le concerné dans le but de rassurer les plus sceptiques. A qui le dernier mot dans cette guerre de promesses à coups de milliards ? Seul l`avenir pourra le dire.
Marc Dossa
Gbagbo: 3.000 milliards Fcfa. ADO: 1.477 milliards Fcfa. L`argent va certainement rendre folle la course à la prochaine élection présidentielle. Et pour cause, au cours de l`exercice qui consiste à séduire l`électorat, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, deux candidats au scrutin du 29 novembre, tentent de gagner une longueur d`avance sur les autres. Plus que les propositions concrètes concernant les problèmes cruciaux de l`heure (emploi pour les jeunes, perspective de carrière notamment pour les enseignants et les médecins, développement des affaires), ce sont les promesses financières qui sont en vedette. A la faveur de sa tournée qui l`a conduit de la région des Montagnes à celle du Denguélé en passant par le Bafing, ce sont environ 3.000 milliards de Fcfa que Laurent Gbagbo a promis aux différentes populations. Cette somme vient compléter les départements et sous-préfectures offerts par le chef de l`Etat aux régions visitées. Les 18 Montagnes devraient se tailler la part du lion dans ces promesses avec près de 2.974 milliards de Fcfa qui devraient essentiellement servir à réaliser les infrastructures nécessaires à l`exploitation des ressources minières dont regorge la région. « Il nous faut exploiter le sous-sol de la région de Man. Les monts Nimba, Klaoyo, Tia et Gao renferment respectivement 1 milliard, 673 millions, 510 millions et 370 millions de tonnes de fer, qu`il faut exploiter. L`investissement global nécessaire pour mettre en activité tous ces gisements et créer autant d`emplois et de richesses, s`élève à 2.973 milliards de Fcfa. Cela inclut la construction du chemin de fer qui permettra de relier la région des Montagnes au port de San Pedro », avait commencé à promettre dès le 11 juin le chef de l`Etat lors de son séjour à Man. Odienné, capitale du Denguélé n`a pas été oubliée.
Gbagbo, l’avantage de l’Etat
Cette localité s`en sort avec près de 20 milliards de Fcfa en terme de promesse dont la plus importante concerne le réaménagement de l`aéroport de la ville. Le même montant, à des milliers de Fcfa près, devrait, si on se fie au message délivré par Laurent Gbagbo dans le Bafing, être alloué à la région où pas moins de 20 milliards Fcfa sont annoncés pour le bitumage des tronçons Touba- Ouaninou-Koonan (48 km) et Touba- Guentéguéla (50 km). Visite d`Etat ou visite aux accents de campagne ? Le débat reste ouvert. Toujours est-il qu`à la différence des candidats déjà déclarés, c`est adossé à ce dont dispose le pays que Laurent Gbagbo fait ses promesses, invitant au passage ses compatriotes à compter d`abord sur leur force de production pour créer la richesse. D`où la prudence qu`il a pu avoir par moment. « Si vous croisez les bras, l`Etat n`aura rien à vous donner. Plus vous travaillez pour vous enrichir, plus l`Etat est riche et pourra voler à votre secours. Moins vous travaillez, moins l`Etat est riche. Travaillez donc pour vous enrichir et enrichir l`Etat afin qu`il puisse déverser sur vous, ce qu`il aura récolté comme taxes. Aucune scolarité n`est gratuite. Sur cette terre, rien n`est gratuit», a-t-il bien souvent pris le soin d`ajouter à ses promesses. De son côté, Alassane Outtara, président du Rdr, n`entend pas s`en laisser conter. Les localités qu`il parcourt depuis mai 2009 n`ont rien à envier à celles visitées par le chef de l`Etat. A tour de bras, il y a distribué déjà 1. 477 milliards Fcfa sur les 10.000 milliards de Fcfa qu`il prévoit pour sortir le pays de la « galère ». « Cette région du Bas-Sassandra est l`une où il y a de grands investissements et de grands travaux qui sont prévus. Nous espérons pouvoir faire plus. C`est-à-dire au-delà de 12.000 milliards de Fcfa (…) », a-t-il dit le 6 juin lors d`un meeting à San Pedro.
Ouattara le financier qui n’a rien à perdre
Remettant le couvert le 27 juin à Bouaké, au terme d`un autre périple qui l`a conduit dans la région des Lacs et dans la Vallée du Bandama, l`ancien Premier ministre s`est à nouveau voulu séduisant devant les milliers de partisans au stade de la paix de Bouaké. « Pour marquer toute l`importance que j`attache à la question de la santé, j`y consacrerai 12 milliards 250 millions de Fcfa, ici dans le département de Bouaké. En matière d`eau, nous constatons, depuis le déclenchement de la crise, que l`accès à l`eau potable pose problème. Je ferai tout d`abord réparer les 436 pompes du département de Bouaké et je réaliserai 96 nouveaux forages. Je réhabiliterai ensuite toutes les installations d`eau et j`en ferai construire de nouvelles. Cet investissement de l`Etat représentera la somme de 1 milliard 800 millions de Fcfa pour le département de Bouaké (…) », a, à nouveau promis Alassane Ouattara, franchissant ainsi la barre des 1.477 milliards de Fcfa pour les deux dernières régions qu`il a parcourues. Le moins que l`on puisse dire, c`est que le président du Rdr joue véritablement son rôle de challenger. Prenant à son compte le style de l`actuel locataire de la Maison blanche et jouant avec le fait que la campagne n`est pas encore lancée, comme pour ne pas gaspiller ses cartouches, il procède par de petites touches. Il se garde surtout de lever déjà un coin de voile sur l`origine des fonds. « C`est un message qu`il envoie ainsi au monde de la finance internationale dont il est lui-même issu. En prenant soin de montrer qu`il a tout budgétisé département par département et région par région, il a le souci de démontrer le sérieux qu`il attache à la fonction à laquelle il aspire depuis tant d`années. C`est de cette façon que les leaders charismatiques des grands pays, notamment Tony Blair et plus proche de nous, Barack Obama ont procédé pour séduire à la fois le peuple, les banquiers et les investisseurs », a analysé un spécialiste de la finance Ouest-africaine.. « Moi, je suis un banquier et on me fait confiance. Je peux amener l`argent. Mille milliards pour le Bas-Sassandra, ce n`est pas impossible. Je vous promets de le faire, parce que j`ai les moyens de lever ces fonds», a pour sa part confirmé le concerné dans le but de rassurer les plus sceptiques. A qui le dernier mot dans cette guerre de promesses à coups de milliards ? Seul l`avenir pourra le dire.
Marc Dossa