Le représentant spécial du Secrétaire général de l`Onu Y J Choi était avant-hier l`invité du quotidien gouvernemental Fraternité Matin. Au cours des échanges qu`il a eus avec les journalistes dudit quotidien, le représentant spécial de Ban Ki moon a fait le tour des questions importantes de l`heure en profitant de l`occasion pour expliciter le mandat de l`Onuci qui, selon lui, est passé de "l`implication directe" dans le processus de sortie de crise avant la signature de l`accord de Ouagadougou à "l`accompagnement" qui consiste à suivre, à soutenir et à assister les acteurs ivoiriens impliqués dans ledit processus. Sur la question de la certification de l`élection présidentielle, Y J Choi a déclaré : "s`agissant du résultat qui est plus sensible (…) la certification doit donc, par définition, intervenir après que le Conseil constitutionnel a tranché conformément aux dispositions constitutionnelles…nous nous sommes entendus et avons décidé, le Conseil constitutionnel et l`Onuci, de sauvegarder le résultat légitime et démocratique." Voilà qui est on ne peut plus clair. Ainsi, Y J Choi ne dira rien sur la régularité ou non de l`élection présidentielle à venir, qu`après que M. Yanon Yapo, le président du Conseil constitutionnel se sera prononcé. En d`autres termes, la certification de cette élection consiste à avaliser ce que dira M. Yanon Yapo. S`il dit que les résultats sont valables malgré des fraudes, Y J Choi dira la même chose. S`il dit que les résultats ne sont pas valables malgré l`absence de fraudes, Y J Choi dira également la même chose. C`est donc cela la certification ? C`est extrêmement rassurant ! Concernant la fin de l`opération d`identification, étant donné que le rôle de l`Onuci est "l`accompagnement", Y J Choi a préféré ne pas se prononcer sur la légitimité ou non de son arrêt. "Il n`est donc pas convenable que l`Onuci se prononce avant la fin du processus. Nous avons un rôle d`accompagnement. Nous attendons" a-t-il dit. Que fera Y J Choi en cas de contestations violentes des résultats de l`élection ? A cette question, le représentant spécial de Ban Ki moon a donné deux réponses contradictoires. Dans un premier temps, il condamnera simplement et s`alignera sur la position du Conseil constitutionnel. Que pourra t-il faire d`autre vu qu`il ne fait qu` "accompagner ?" "Je serai à 100% partial en faveur de la démocratie et de la légitimité (…) si des protagonistes violent l`impartialité, je n`hésiterai pas un seul moment à condamner leurs actes parce que cela est inacceptable." Dans un deuxième temps, il mettra les forces impartiales aux côtés des forces de défense et de sécurité ivoiriennes. "En cas de remise en cause par violence du résultat électoral, les forces impartiales ont les moyens de coopérer avec les forces de sécurité. Nous ne permettrons pas que des résultats légitimes soient contestés par des moyens violents. Nous utiliserons tous les moyens pour éviter que les résultats légitimes soient contestés". Quel rôle joueront les forces impartiales aux côtés des Fds ? Comment Y J Choi pourra-t-il savoir que les résultats contestés sont légitimes si les contestations interviennent avant la décision du Conseil constitutionnel ? Puisque la certification consiste à entériner la décision du Conseil constitutionnel ? Y J Choi a voulu peut-être rassurer tous les Ivoiriens sur l`impartialité de l`Onuci. On peut le dire : c`est une réussite. Pourvu que la refondation ne s`autoproclame pas vainqueur au 1er tour avant que la Cei ne proclame les résultats définitifs.
PAUL KOUDOU
PAUL KOUDOU