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Politique Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Le Temps

Certification de l`élection presidentielle par l`Onu : La sérénité de Young J. Choi ébranle l’opposition

Les deux dernières sorties de Y.J. Choi, dont le but était de mettre en confiance l`ensemble de la classe politique, ébranle plutôt l`opposition. En attendant sa réaction officielle, celle-ci en a laissé le soin à sa presse.

Il avait été précis sur le sujet au sortir de l`audience à lui accordée par Yanon Yapo, le président du Conseil constitutionnel. Le confrère Frat-Mat lui en a donné encore l`occasion de clarifier la position de l`institution qu`il dirige. Le lundi 6 juillet dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général de l`Onu, Sem. Young J. Choi a, une fois n`est pas coutume, mis les pendules à l`heure sur la question de la certification du processus électoral dont l`épicentre demeure la présidentielle du 29 novembre de cette année même. "S`agissant du résultat qui est plus sensible, nous avons eu une séance de travail avec le Conseil constitutionnel, la semaine dernière et nous nous sommes entendus sur plusieurs points essentiels". A dit Choi qui tenait à ce que tout soit clair dans l`esprit de tous. Notamment, des friands de conflits de compétence qui voudraient voir s`affronter le Conseil constitutionnel et l`Organisation des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Cette dernière à qui le Conseil de sécurité de l`Onu a confié la certification dans les règles de l`art et le strict respect des institutions locales. "Il y a des gens qui envisagent un conflit entre les deux Institutions. Mais la seule façon pour qu`il en soit ainsi, la seule façon d`envisager une confrontation entre les deux, ce serait d`imaginer un scenario similaire à celui de 2000. C`est-à-dire, quand une institution nationale a été usurpée par ceux qui voulaient s`approprier un résultat légitime. ça ne passera pas cette fois-ci. Les gens qui entretiennent une telle idée seront déçus". Et ces gens-là le sont déjà. En effet, dans son édition d`hier, le confrère Le Nouveau Réveil s`est lancé dans un exercice périlleux d`anticipation en lieu et place des politiciens. " Certification de l`élection présidentielle. Y.J. Choi est-il encore utile à la Côte d`Ivoire ?" S`interrogeait le confrère dans un article au vitriole. Visiblement, le journal verdâtre s`y prend mal en tentant d`extérioriser la frilosité qui s`est emparée des éventuels contestataires dans la grande famille houphouétiste. Et le pas mûr confrère de révéler dans une distorsion de nerf cérébrale improductive, ``Comment le Représentant spécial du Sg de l`Onu a trahi sa mission``. Que d’amalgames ! Et pourtant, des fondamentaux sont déjà en place pour ne pas mettre à mal la jeune démocratie ivoirienne. Ce qui vaut les précisions du fonctionnaire onusien : "les deux institutions partagent le même objectif, le principe démocratique ainsi que la sauvegarde des résultats légitimes". Et Choi d`enseigner en quoi devra constituer la certification du processus électoral dans le cas de la Côte d`Ivoire. "La certification doit s`appuyer sur les éléments d`appréciation y compris les résultats définitifs de l`élection. La certification doit donc, par définition, intervenir après que le Conseil constitutionnel a tranché conformément aux dispositions constitutionnelles". Voilà la vérité qui fâche, que d`aucuns n`ont pas envie d`entendre et qui pourtant devrait être la boussole pour quiconque se dit défenseur de la démocratie. La réaction de Choi se justifie d`autant plus que les instituions ivoiriennes demeurent fonctionnelles, y compris le Conseil constitutionnel. Contrairement à d`autres pays en plein chaos et où l`Onu s`est vue obligée de prendre en charge tout le processus électoral. Ce sont les exemples du Timor oriental et du Népal. "Les Nations unies ont déjà certifié des élections dans certains endroits, au Timor oriental et au Népal. Mais le contexte est différent, parce que dans ces deux cas, nous avons planifié les élections avec les autorités locales. Ce n`était pas de l`accompagnement. Nous pouvons donc certifier chaque étape et chaque élément au fur et à mesure qu`évoluait le processus électoral. Ici, ce n`est pas l`Onu qui planifie le processus électoral ni sa mise en œuvre, mais plutôt la Commission électorale indépendante". A dit le Représentant spécial de Ban Ki-moon. Alors, en quoi dire que l`Onu accompagne et non planifie le processus électoral en Côte d`Ivoire peut-il pousser à s`interroger si " Y.J. Choi est-il encore utile à la Côte d`Ivoire ? ". Peut-on jeter à la vindicte populaire le Représentant spécial du Secrétaire général de l`Onu sans courir le risque de se faire sanctionner par le Conseil de sécurité ? Qui dans sa dernière Résolution menace de frapper de sanction quiconque menace le processus de sortie de crise de quelque manière qui soit ? Questions à méditer.

S. Allard
al08062317@yahoo.fr
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