La RTI a du mal à faire sa mue. La télévision publique d’Etat pour laquelle les Ivoiriens et tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire et qui possèdent un poste téléviseur, payent la redevance, refuse de porter son nom. Elle refuse d’être un instrument de service public. Mais plutôt d’être le porte-voix d’un camp, pis d’un clan : celui du pouvoir. Pour avoir accès à la télévision, il faut s’appeler Blé Goudé, Koudou Jeannette, Simone Gbagbo, ou encore Gervais Coulibaly à moins de s’appeler Laurent Gbagbo. Il ne se passe pas de jours sans que des éditions spéciales sur les cérémonies du chef de l‘Etat ne soient diffusées durant des heures. Pourtant, l’on se souvient très bien que lorsqu’il était encore dans l’opposition, Laurent Gbagbo avait dénoncé cette pratique qu’il avait lui-même qualifiée de « culte de la personnalité » sous les Présidents Houphouët-Boigny et Bédié. Arrivé au pouvoir, l’ancien opposant historique, qui avait défendu la liberté d’expression, est l’un de ceux qui en font le dernier de leur souci. Sous lui, pour passer sur les écrans de la télévision publique nationale, il faut être proche du pouvoir. C’est ce qui justifie que les téléspectateurs sont obligés de supporter des déclarations et autres comptes rendus des manifestations des hommes du pouvoir. Il y a à peine soixante douze heures, la télé a accordé au moins 45 minutes à Blé Goudé pour se prononcer sur une question qui a pourtant été déjà réglée. Celle de la prolongation de l‘opération d’enrôlement des populations. Pendant ce temps, les comptes-rendus des différents meetings animés par le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, candidat à l‘élection présidentielle de novembre prochain, sont diffusés de manière presqu’anecdotique.
YMA
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