Le Conseil des ministres s'est tenu hier dans le cadre de ses rencontres hebdomadaires. On note au nombre des mesures prises au cours de cette rencontre, la détermination du Chef de l'Etat Laurent Gbagbo à tout mettre en œuvre pour que le premier tour de l'élection présidentielle se tienne effectivement le 29 novembre prochain. Selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre, le président Laurent Gbagbo, dans son propos, a indiqué que "la Côte d'Ivoire a consenti suffisamment de sacrifices aussi bien financiers que humains et suffisamment souffert de dysfonctionnements importants au niveau de l'Etat, pour accepter une quelconque prorogation du délai arrêté avec l'accord de toutes les parties prenantes". En d'autres termes, il met fin au débat que certains acteurs politiques ivoiriens tentent ces jours-ci d'instaurer par rapport à la fin de l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs. Mais selon des sources dignes de foi, cet engagement du Chef de l'Etat à amener cette fois-ci les Ivoiriens aux élections n'est pas fortuit. En effet, soutiennent nos sources, le Premier ministre Guillaume Soro ne serait pas animé de la même détermination que lui. Pour la simple raison que si le premier tour de l'élection présidentielle n'a pas lieu le 29 novembre, la communauté internationale aurait déjà arrêté un schéma qui le met au premier plan de la scène politique nationale au détriment de l'actuel locataire de la présidence de la République. En clair, Laurent Gbagbo pourrait se voir ravir l'exécutif pour être confié à l'actuel Premier ministre. Ainsi Laurent Gbagbo à qui beaucoup imputent la responsabilité des reports successifs des scrutins pourrait avoir le même statut que le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda et du Premier ministre Alassane Ouattara, président du Rdr. Et le Chef de l'Etat ayant vu le dos du nageur comme il se plait à le dire souvent, aurait décidé de court-circuiter Guillaume Soro en respectant le calendrier électoral établi à la dernière rencontre du Cpc à Ouagadougou. Est-ce une autre bataille qui s'engage ainsi entre le Chef de l'Etat et son premier ministre ? L'avenir situera les Ivoiriens.
P. K.
P. K.