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Politique Publié le samedi 11 juillet 2009 | Le Patriote

Présidentielle 2009 - L’étau se resserre autour de Gbagbo

A malin, malin et demi. Laurent Gbagbo a décidé de se présenter aux yeux du monde comme celui qui attend, avec la plus grande assurance, l’élection présidentielle, le 29 novembre 2009. Le chef de l’Etat ne manque donc pas d’occasion ces temps-ci, pour crier, haut et fort, sa «ferme volonté» de voir l’élection présidentielle se tenir le 29 novembre 2009. Et pour officiellement appuyer cette position, l’homme a même souligné au Conseil des ministres du jeudi 9 juillet dernier, qu’il souhaite que ces élections viennent clarifier une bonne fois pour toute, «le poids des forces politiques» en présence. «Car, poursuit-il, la Côte d’Ivoire a consenti suffisamment de sacrifices, aussi bien financiers que humains et suffisamment souffert de dysfonctionnements importants au niveau de l’Etat, pour accepter une quelconque prorogation du délai arrêté avec l’accord de toutes les parties prenantes». Pour les amoureux de la démocratie et de la transparence, il s’agit là d’un bel engagement du chef de l’Etat ivoirien. Cependant, bon nombre d’Ivoiriens et de partenaires de la Côte d’Ivoire admettent que ces propos sont à prendre avec beaucoup de pincettes. Car, plus loin dans le communiqué du Conseil des ministres, Laurent Gbagbo laisse entrevoir une autre volonté, bien cachée. C’est-à-dire, celle de faire tout pour ne pas qu’il y ait des élections le 29 novembre prochain. En effet, il est écrit : «Monsieur le Président de République a ensuite tenu à préciser que tous les aménagements devront se faire à l’intérieur de ce chronogramme, qui ne souffrira d’aucune négociation et d’aucun débat». Que veut dire Gbagbo quand il parle des ‘’aménagements à l’intérieur de ce chronogramme’’?
Plus d’arrangement possible
A bien des égards, certains observateurs n’hésitent pas à penser que c’est une façon pour lui, d’afficher sa volonté ainsi celle de son parti d’amener les Ivoiriens en 2010. Et comme pour confirmer cela, pendant qu’il appelle ouvertement aux élections le 29 novembre, Laurent Gbagbo incite en sous-main ses partisans à batailler énergiquement pour son report. Pascal Affi N’Guessan, Charles Blé Goudé, Geneviève Bro Grébé, Gervais Coulibaly, Mamadou Koulibaly... tous manœuvrent activement pour empêcher la tenue ces élections.
Mais malheureusement pour eux, ce combat semble perdu d’avance et aucun n’arrangement n’est encore possible. En effet, que ce soit du côté de l’opposition ou de la communauté internationale, la pression est forte. On veut des élections en 2009. «Il faut ces élections, pour permettre à la Côte d’Ivoire de reprendre le chemin du développement», ne cessent d’insister les principaux leaders de l’opposition, que sont Alassane Dramane Ouattara (RDR) et Henri Konan Bédié (PDCI-RDA). Les Ivoiriens et les partenaires de la Côte d’Ivoire sont unanimes que techniquement plus rien, en principe, ne s’oppose à la tenue du premier tour de la Présidentielle le 29 novembre. Comme l’a si bien démontré la Convention de la société civile de Côte d’Ivoire (CSCI) avant-hier, lors d’une conférence de presse. Pour le président N’Gouan Patrick et sa structure, «la date fixée pour le premier tour des élections présidentielles est encore tenable». Avec sincérité, Laurent Gbagbo et ses partisans devront donc se conformer à cette volonté des Ivoiriens et de la communauté nationale et internationale d’aller aux élections. Pour ce faire, les partisans du pouvoir et les responsables de la Refondation doivent arrêter de comploter contre le processus de sortie de crise. En effet, selon des informations en notre possession, ces derniers souhaiteraient un report de l’opération d’identification pour une période de deux semaines. Pour que les derniers retardataires se fassent enrôler. Or, une telle ‘’faveur’’ aura sans aucun doute des répercussions sur le calendrier électoral. Et donc nécessairement sur la date des élections. Laurent Gbagbo a raison. Il faut que «les pêcheurs cessent de pêcher en eaux troubles» pour ne pas retarder les élections.

Diawara Samou
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