Le représentant spécial du SG de l'Onu en Côte d'Ivoire, Y.J. Choi se dit «préoccupé» par plusieurs défis qu'il reste à relever sur le chemin des urnes.
C'est au sortir d'une audience, le 12 juillet 2009, à Yamoussoukro avec le président Laurent Gbagbo que le chef de la mission onusienne en Côte d'Ivoire a dit tout haut ce que nombre d'observateurs avaient commencé à murmurer aux lendemains du 30 juin. Après l'étape harassante de l'enrôlement, le processus électoral n'est pas à l'abri d'autres cloisons qui pourraient ralentir sa progression, si l'on n'y prend garde. C'est ce que Choi a exprimé en ces termes. «Le budget pour les élections étant bouclé (…) il y a une très forte volonté politique d'aller de l'avant. (Mais), mes préoccupations se portent sur les défis de nature technique, de gestion et de planification à relever. C'est un défi qu'il ne faut jamais sous-estimer. Car, il est aussi important que les défis financiers et politiques pour respecter la date du 29 novembre», avait lancé le responsable de l'opération des nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).
De fait, selon des sources bien introduites, en soulevant la question du défi technique, l'Onuci craignait particulièrement les contretemps qui pourraient survenir dans le déroulement du traitement des données. Et elle ne croyait pas si bien dire. Il ressort que l'opérateur technique national, l'Institut national de la statistique (Ins) n'est jusque là pas prête avec son système Abis (Automated biometric identification system) chargé de traquer les doubles inscriptions en recoupant les données à partir des photos. Interrogé le 4 mars par Nord-Sud Quotidien, Meleu Mathieu, le patron de l'institut avait avoué qu'il n'a jusque-là pas encore acquis ce programme. Voici ce qu'il avait confié : «Il (Ndlr : Abis) doit être réceptionné bientôt. Il y a un problème d'argent en vérité. En 2005, les populations à traiter étaient seulement de 5 millions. Mais aujourd'hui, les populations cibles à déboulonner tournent autour de 8 millions. A cause de cet écart important, les Américains qui nous vendent le système ont dit que pour l'extension de sa capacité, il faut acheter également une extension de licence. Pour la première convention que nous avions signée avec eux à l'époque, nous restions leur devoir 250 millions Fcfa. Aujourd'hui, ils demandent 150 millions Fcfa de plus pour l'extension».
Nos sources révèlent que jusque-là, les conditions de mise en route de ce système restent à clarifier. Une autre inquiétude de l'Onuci porte sur l'opérationnalité des sites de coordination. Il y'en a 68 de prévus. Soit, pratiquement un site par département. Mais, révèle un fonctionnaire onusien, moins de 1/5 de ces sites sont prêts à démarrer le traitement annoncé pour le 20 juillet. «Les données devraient être automatiquement regroupées sur ces sites au fil de l'enrôlement. Cela n'a pas été fait. Donc, à quelques jours du démarrage des traitements, nous nous retrouvons avec des fichiers disparates à travers les sous-préfectures», a-t-il confié. La mission onusienne craint que conséquemment, tout retard dans l'exécution de l'une des étapes que constitue le traitement des données (6 semaines en principe), la gestion des contentieux (1 mois 8 jours), ne mette à mal la «planification» qui doit permettre au 29 novembre d'être une réalité. «C'est également en connaissance de cause que le chef de l'Onuci a parlé de défi de la gestion. Aujourd'hui, toutes les structures ont reçu l'argent dont elles avaient besoin pour conduire leurs activités. Il faut toutefois craindre un mauvais ordonnancement des dépenses et des cas de mauvaises gestions qui pourraient faire que ces structures se retrouveront encore bloquées pour non-paiement des salaires des agents ou de certaines factures», a relevé ce responsable chargé des finances au sein de l'administration ivoirienne. Face à autant d'inquiétudes, l'on se veut «optimiste» du côté de la Cei. «Après le 20 juillet, nous savons que nous disposons de 6 semaines pour boucler le traitement des données. Nous y arriverons. Il pourrait y avoir quelques incidents sur le parcours, mais nous maintenons le cap. Il faut être optimiste. Nous n'aurons pas besoin de voir ouverts tous les sites de coordination avant de démarrer le traitement des données. Avons-nous attendu que tous les sites de collecte soient ouverts pour démarrer l'enrôlement ? Non ! Mais nous avons réussi quand même», a commenté l'un des commissaires de cette structure.
Djama Stanislas
C'est au sortir d'une audience, le 12 juillet 2009, à Yamoussoukro avec le président Laurent Gbagbo que le chef de la mission onusienne en Côte d'Ivoire a dit tout haut ce que nombre d'observateurs avaient commencé à murmurer aux lendemains du 30 juin. Après l'étape harassante de l'enrôlement, le processus électoral n'est pas à l'abri d'autres cloisons qui pourraient ralentir sa progression, si l'on n'y prend garde. C'est ce que Choi a exprimé en ces termes. «Le budget pour les élections étant bouclé (…) il y a une très forte volonté politique d'aller de l'avant. (Mais), mes préoccupations se portent sur les défis de nature technique, de gestion et de planification à relever. C'est un défi qu'il ne faut jamais sous-estimer. Car, il est aussi important que les défis financiers et politiques pour respecter la date du 29 novembre», avait lancé le responsable de l'opération des nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).
De fait, selon des sources bien introduites, en soulevant la question du défi technique, l'Onuci craignait particulièrement les contretemps qui pourraient survenir dans le déroulement du traitement des données. Et elle ne croyait pas si bien dire. Il ressort que l'opérateur technique national, l'Institut national de la statistique (Ins) n'est jusque là pas prête avec son système Abis (Automated biometric identification system) chargé de traquer les doubles inscriptions en recoupant les données à partir des photos. Interrogé le 4 mars par Nord-Sud Quotidien, Meleu Mathieu, le patron de l'institut avait avoué qu'il n'a jusque-là pas encore acquis ce programme. Voici ce qu'il avait confié : «Il (Ndlr : Abis) doit être réceptionné bientôt. Il y a un problème d'argent en vérité. En 2005, les populations à traiter étaient seulement de 5 millions. Mais aujourd'hui, les populations cibles à déboulonner tournent autour de 8 millions. A cause de cet écart important, les Américains qui nous vendent le système ont dit que pour l'extension de sa capacité, il faut acheter également une extension de licence. Pour la première convention que nous avions signée avec eux à l'époque, nous restions leur devoir 250 millions Fcfa. Aujourd'hui, ils demandent 150 millions Fcfa de plus pour l'extension».
Nos sources révèlent que jusque-là, les conditions de mise en route de ce système restent à clarifier. Une autre inquiétude de l'Onuci porte sur l'opérationnalité des sites de coordination. Il y'en a 68 de prévus. Soit, pratiquement un site par département. Mais, révèle un fonctionnaire onusien, moins de 1/5 de ces sites sont prêts à démarrer le traitement annoncé pour le 20 juillet. «Les données devraient être automatiquement regroupées sur ces sites au fil de l'enrôlement. Cela n'a pas été fait. Donc, à quelques jours du démarrage des traitements, nous nous retrouvons avec des fichiers disparates à travers les sous-préfectures», a-t-il confié. La mission onusienne craint que conséquemment, tout retard dans l'exécution de l'une des étapes que constitue le traitement des données (6 semaines en principe), la gestion des contentieux (1 mois 8 jours), ne mette à mal la «planification» qui doit permettre au 29 novembre d'être une réalité. «C'est également en connaissance de cause que le chef de l'Onuci a parlé de défi de la gestion. Aujourd'hui, toutes les structures ont reçu l'argent dont elles avaient besoin pour conduire leurs activités. Il faut toutefois craindre un mauvais ordonnancement des dépenses et des cas de mauvaises gestions qui pourraient faire que ces structures se retrouveront encore bloquées pour non-paiement des salaires des agents ou de certaines factures», a relevé ce responsable chargé des finances au sein de l'administration ivoirienne. Face à autant d'inquiétudes, l'on se veut «optimiste» du côté de la Cei. «Après le 20 juillet, nous savons que nous disposons de 6 semaines pour boucler le traitement des données. Nous y arriverons. Il pourrait y avoir quelques incidents sur le parcours, mais nous maintenons le cap. Il faut être optimiste. Nous n'aurons pas besoin de voir ouverts tous les sites de coordination avant de démarrer le traitement des données. Avons-nous attendu que tous les sites de collecte soient ouverts pour démarrer l'enrôlement ? Non ! Mais nous avons réussi quand même», a commenté l'un des commissaires de cette structure.
Djama Stanislas