La question des sondages en Côte d'Ivoire, surtout les sondages politiques, est une arme à double tranchant. Leur versatilité est reconnue de tous et chaque camp dispose d'un sondage qui le donne vainqueur, souvent dès le premier tour de la présidentielle. Le Pdci-Rda ne se fie donc pas aux sondages et préfère sortir sa calculette pour inventorier ses électeurs. C'est à cet exercice, un tantinet divinatoire que s'est livré notre confrère «Le Nouveau Réveil» dans son édition d'hier. Tablant sur la bonne vieille méthode des bastions sociologiques c'est-à-dire ethniques, il décortique le résultat du dernier recensement électoral et de l'identification et se fait une religion. Le Pdci-Rda arrivera en tête de la présidentielle, suivi par le Fpi. Le Rdr, c'est-à-dire Alassane Ouattara, arrivera en troisième position après Gbagbo. Pour le Pdci donc, ADO n'arrivera pas à battre Gbagbo, chose que Bédié fera aisément. L'argumentation issue selon notre confrère, «d'une structure crédible de la place» dont le nom est pour l'heure tenu secret, démontre que sur les 19 régions administratives de Côte d'Ivoire, le Pdci-Rda est sociologiquement majoritaire dans 9. Le Fpi domine 5 régions, le RDR 4 et l'Udpci, une seule. Schématiquement, cela donne ceci.
Pdci-Rda :
Les Lagunes (Abidjan, Bingerville, Jacqueville, Sikensi), la Vallée du Bandama (Bouaké, Dabakala, Katiola), le Moyen Comoé (Abengourou, Agnibilékrou), les Lacs (Yakro,Tiébissou, Toumodi), le Zanzan (Bondoukou, Bouna, Nassian), le N'Zi Comoé (Daoukro, Bongouanou, Dimbokro, M'Bahiakro), la Marahoué (Bouaflé, Sinfra, Zuenoula), le Moyen Cavally (Duékoué, Bloléquin, Guiglo), le Sud Comoé (Aboisso, Adiaké, Gd-Bassam)
FPI
Le Haut Sassandra (Daloa, Vavoua, Issia) le Bas Sassandra (San Pedro, Soubré, Tabou), le Sud Bandama (Divo, Lakota), l'Agneby (Akoupé, Adzopé, Agboville), le Fromager (Gagnoa, Oumé)
Rdr
Les Savanes (Korhogo, Boundiali, Ferké), le Denguelé (Odienné, Minignan, Madinani), le Worodougou (Séguéla, Mankono), le Bafing (Touba)
Udpci
Les Montagnes (Man, Bangolo, Biankouma, Danané)
Cette démonstration, comme on le voit part sur le postulat d'un électorat momifié depuis la période d'avant-guerre. Et d'Ivoiriens qui votent principalement selon un réflexe ethnique. Car ne nous voilons pas la face, ce tableau ne montre qu'une seule chose : en Côte d'Ivoire chaque tribu est censée voter uniquement selon un réflexe tribal. En gros, les akans votent Pdci-Rda, les malinké votent Rdr, les dans votent Udpci et les krous votent Fpi. Quid des autres ethnies et tribus dont les fils n'ont pas créé de partis politiques ou dont les fils ne sont pas candidats à la présidentielle ? Ces ethnies et ces tribus resteront-elles à la maison le jour du vote, en attendant que leurs fils décident un jour d'être candidat à la présidence de la République pour se résoudre enfin à aller voter ? Il y a ensuite le cas de candidats présentés par des partis autres que les partis tribaux qu'on nous dépeints. Par exemple, le Pr Francis Wodié, un homme extrêmement brillant. Il est akan. Le Pdci votera-t-il pour lui ? Ou alors parce qu'il est akan, tous les akans doivent absolument voter pour lui ?
A notre avis, quand on fait de tels amalgames, il y a maldonne. Et faute politique grave. La Côte d'Ivoire d'après-guerre est plus ouverte. Nous avons le devoir de la rendre plus ambitieuse et moins ethniciste.
T.M.
Pdci-Rda :
Les Lagunes (Abidjan, Bingerville, Jacqueville, Sikensi), la Vallée du Bandama (Bouaké, Dabakala, Katiola), le Moyen Comoé (Abengourou, Agnibilékrou), les Lacs (Yakro,Tiébissou, Toumodi), le Zanzan (Bondoukou, Bouna, Nassian), le N'Zi Comoé (Daoukro, Bongouanou, Dimbokro, M'Bahiakro), la Marahoué (Bouaflé, Sinfra, Zuenoula), le Moyen Cavally (Duékoué, Bloléquin, Guiglo), le Sud Comoé (Aboisso, Adiaké, Gd-Bassam)
FPI
Le Haut Sassandra (Daloa, Vavoua, Issia) le Bas Sassandra (San Pedro, Soubré, Tabou), le Sud Bandama (Divo, Lakota), l'Agneby (Akoupé, Adzopé, Agboville), le Fromager (Gagnoa, Oumé)
Rdr
Les Savanes (Korhogo, Boundiali, Ferké), le Denguelé (Odienné, Minignan, Madinani), le Worodougou (Séguéla, Mankono), le Bafing (Touba)
Udpci
Les Montagnes (Man, Bangolo, Biankouma, Danané)
Cette démonstration, comme on le voit part sur le postulat d'un électorat momifié depuis la période d'avant-guerre. Et d'Ivoiriens qui votent principalement selon un réflexe ethnique. Car ne nous voilons pas la face, ce tableau ne montre qu'une seule chose : en Côte d'Ivoire chaque tribu est censée voter uniquement selon un réflexe tribal. En gros, les akans votent Pdci-Rda, les malinké votent Rdr, les dans votent Udpci et les krous votent Fpi. Quid des autres ethnies et tribus dont les fils n'ont pas créé de partis politiques ou dont les fils ne sont pas candidats à la présidentielle ? Ces ethnies et ces tribus resteront-elles à la maison le jour du vote, en attendant que leurs fils décident un jour d'être candidat à la présidence de la République pour se résoudre enfin à aller voter ? Il y a ensuite le cas de candidats présentés par des partis autres que les partis tribaux qu'on nous dépeints. Par exemple, le Pr Francis Wodié, un homme extrêmement brillant. Il est akan. Le Pdci votera-t-il pour lui ? Ou alors parce qu'il est akan, tous les akans doivent absolument voter pour lui ?
A notre avis, quand on fait de tels amalgames, il y a maldonne. Et faute politique grave. La Côte d'Ivoire d'après-guerre est plus ouverte. Nous avons le devoir de la rendre plus ambitieuse et moins ethniciste.
T.M.