Côte d`Ivoire: appels au calme après des propos prêtés au président français

ABIDJAN - Des partisans du président ivoirien LaurentGbagbo ainsi que ceux de l`ex-rébellion, ont appelé vendredi au calme après que la presse ivoirienne ait prêté au président français Nicolas Sarkozy des propos critiques sur M. Gbagbo et le processus électoral.

Selon des quotidiens ivoiriens, M. Sarkozy lors d`un entretien la semaine
dernière avec le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon, aurait notamment
reproché à M. Gbagbo de n`être "pas digne de confiance", alors qu`un scrutin
présidentiel reporté depuis 2005 est attendu le 29 novembre dans le pays.

Devant le Conseil de sécurité, l`ambassadeur ivoirien à l`ONU Alcide Djédjé
a dénoncé jeudi des propos "injustes" de personnalités françaises, sans plus
de précision.

Le représentant permanent adjoint de la France aux Nations unies
Jean-Pierre Lacroix s`est dit "surpris" de ces remarques. Interrogé par l`AFP
vendredi, l`Elysée n`a pas souhaité faire de commentaires.

Réagissant aux propos attribués à M. Sarkozy, le chef des "patriotes"
pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, a déploré "une provocation". "Il faut aider la
Côte d`Ivoire à sortir de cette crise et éviter de la menacer", a-t-il déclaré
à l`AFP.

"Il faut que le calme règne en Côte d`Ivoire", a ajouté M. Blé Goudé, qui
fut le fer de lance des manifestations antifrançaises au plus fort de la crise
entre Paris et Abidjan après le coup d`Etat manqué de 2002 en Côte d`Ivoire.

De son côté, l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dirigée par Guillaume
Soro, nommé Premier ministre dans le cadre du processus de paix lancé en 2007,
a demandé "à la communauté internationale d`avoir de la retenue et de gagner
en sagesse".

Certains propos "tendent à fragiliser le processus de sortie de crise", a
regretté Félicien Sekongo, conseiller du secrétaire général, lors d`un point
de presse à Bouaké (centre), fief des FN.

"Il ne sert à rien de jeter de l`huile sur le feu", a-t-il estimé.