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Politique Publié le lundi 27 juillet 2009 | Notre Voie

Election du 29 novembre en Côte d’Ivoire : Pourquoi Bédié et Ouattara ne peuvent être élus

Dans une interview accordée au quotidien Soir Info, le député Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des élections au FPI, a expliqué pourquoi Bédié et Ouattara ne peuvent être élus présidents de la République.

Le député Martin Sokouri Bohui a accordé, le week-end dernier, une interview fort à propos au quotidien Soir Info. Entre autres points abordés, le secrétaire national chargé des élections au FPI a donné les raisons pour lesquelles, selon lui, ni Bédié, ni Ouattara ne peuvent être élus présidents de la République de Côte d’Ivoire.

S’agissant de Bédié, le Monsieur élections du FPI a dit ceci : “Que pèse Bédié aujourd’hui ? Il a été ambassadeur, ministre, président de l’ Assemblée nationale, président de la République…. Ça fait 10 ans qu’il n’est plus aux affaires. Il devrait être à la retraite. Bédié appartient au passé”. Mais ce n’est pas tout ! Le député Sokouri ajoute : “En plus des casseroles qu’il traîne, Bédié a un double problème avec les Ivoiriens. D’une part, les Ivoiriens dans leur ensemble ne comprennent pas que Bédié, héritier d’Houphouet, bâtisseur de la Côte d’Ivoire, ait soutenu la guerre contre ce pays. D’autre part, les militants du PDCI, qui savent très bien que le coup d’Etat de 1999 est l’œuvre du RDR, ne comprennent pas non plus que leur leader pactise avec leur bourreau d’hier”.

Pour le député Sokouri, “si Bédié, qui s’est enrichi avec la surfacturation des complexes sucriers, n’a pas senti le coup d’Etat, ses suiveurs (c’est comme ça qu’il appelle ses camarades du parti), eux, en ont terriblement souffert”. De sorte que “ceux-là ne sont pas prêts à lui renouveler leur confiance”, a expliqué le député de Koumassi. Il estime, par ailleurs, que “la sagesse aurait voulu qu’au moment où les auteurs du coup d’Etat de 1999 tentent de récidiver, Bédié soutienne le régime contre les fauteurs de troubles. Que non ! N’Zuéba a fait exactement le contraire”, déplore le premier responsable des élections au FPI. Pour lui, “en soutenant son bourreau d’hier, Bédié rappelle l’anecdote d’un homme qui se voit déposséder de tous ses biens par un voleur. Quelque temps après, le même voleur se signale chez le voisin. Au lieu de soutenir son voisin pour mettre le voleur hors d’état de nuire, cet homme aide plutôt son bourreau à dépouiller son voisin pour que ce dernier devienne pauvre comme lui”. Enfin, selon M. Sokouri, Bédié aurait dû prendre tranquillement sa retraite dans sa ville natale Daoukro pour mettre en selle un jeune loup du PDCI dont il devrait soutenir la candidature à la présidentielle. Mais, dira le député Sokouri, “comme il n’a pas eu cette sagesse et qu’il a décidé d’être candidat lui-même, nous allons le battre à plate couture pour le forcer à prendre sa retraite. Ainsi, les jeunes loups prendront-ils le PDCI pour que le FPI ait en face une opposition civilisée”.

Parlant du manque de sagesse de Bédié, le secrétaire national chargé des élections au FPI ne croyait pas si bien dire. En effet, le candidat du PDCI s’est précipité pour contester les résultats d’un sondage réalisé par SOFRES, une structure française et qui donne le président Gbagbo en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 43%, devant lui (Bédié) deuxième avec 29% et 28% pour Ouattara. Si Bédié conteste le résultat d'un simple sondage c'est qu'il n'est pas prêt à accepter sa défaite inéluctable au soir du 29 novembre 2009. Et c’est cela qui devrait inquiéter les observateurs.

En ce qui concerne Alassane Dramane Ouattara, le député Sokouri explique qu’il n’est pas mieux loti. Il explique que le champion du RDR a très peu de chance d’être élu chef de l’Etat ivoirien, parce qu’il traîne, comme un boulet, quatre grosses tares.

La première tare, selon le premier responsable des élections au FPI, porte sur le fait que “Ouattara est le seul Ivoirien qui n’ait pas de souche et qui n’a pas de décret de naturalisation”. En conséquence, “nombreux sont les ivoiriens qui lui contestent cette nationalité et qui n’oseront jamais voter pour lui du fait de cette situation”.

La deuxième tare est le fait que le parti, le RDR, qui porte sa candidature “est plutôt un club de soutien qui n’est présent qu’en ville et absent dans la quasi-totalité des villages de la Côte d’Ivoire en dehors du Nord qui est son bastion”. Or, selon lui, “on ne gagne pas une élection présidentielle avec un club de soutien qui plus est est absent sur une bonne partie du territoire national”.
La troisième tare, explique le député de Koumassi, s’explique par le fait que “le nom de Ouattara rime avec fraude, violence, coup d’Etat, rébellion, guerre….”

La quatrième tare de Ouattara, toujours selon M. Sokouri, trouve sa justification dans le fait que Ouattara “n’est pas un homme neuf”. En ce sens qu’il a déjà “gouverné et a lamentablement échoué à son poste de Premier ministre de 1990 à 1993”. A preuve, “il avait lui-même reconnu son échec en déclarant au cours d’une conférence de presse son incapacité à payer les salaires à la fin de l’année 1993”. Au total, dira le Monsieur élections du FPI, “de Ouattara, les Ivoiriens retiennent l’image de celui qui a instauré le salaire à double vitesse dans le milieu enseignant, qui a introduit la carte de séjour qui a fait tant de torts aux étrangers et de celui qui a vendu les entreprises ivoiriennes de la main droite et les a rachetées de la main gauche”.
Par ailleurs, parlant toujours de Ouattara, le député de Koumassi a dit que “ce n’est pas parce qu’on est chef de guerre qu’on meurt forcément”. Et que, dans le cas de la Côte d’Ivoire, “tous les chefs de guerre ne sont pas morts”. Allusion faite aux propos de Ouattara selon lesquels il serait mort s’il était le père de la rébellion. Au demeurant, dira M. Sokouri, “les jeunes gens qui ont pris les armes dont certains y renoncent aujourd’hui ont dit l’avoir fait pour que Ouattara soit candidat à la présidentielle”. Des propos qu’il n’a jamais démentis.

C’est fort de toutes ces raisons que le député de Koumassi estime que l’élection au premier tour de la présidentielle de Laurent Gbagbo ne fait l’ombre d’aucun doute. Et qu’il “n’y a pas de place pour une quelconque surprise à cette élection. Car il s’agira de faire un choix clair entre ceux qui ont envoyé la guerre dans ce pays et ceux qui ont défendu la République et ramené la paix”.
Pour le député de Koumassi, “les Ivoiriens ne sont pas amnésiques. Ils savent très bien que cette élection va déterminer le destin de notre nation”. Selon lui, les Ivoiriens sont conscients de ce qu’il “faut confier le pays à quelqu’un qui rassure, quelqu’un qui est capable de donner l’exemple quand l’histoire l’exige, un homme modèle capable de rendre la dignité aux peuples africains”. Et, toujours à ses dires, cet homme, “c’est Gbagbo et non Bédié, ni Ouattara”.

Tout comme pour Bédié, le député Sokouri n’a pas raté sa cible en parlant de Ouattara. En effet, les Ivoiriens attendent toujours que le mentor du RDR lève les graves doutes décelés sur son identité par la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. Et ce n’est pas la guerre qu’il a envoyée qui les en détournera. Par ailleurs, en déclarant qu’il ne fait jamais de promesse vaine, Ouattara inquiète et donne raison à Sokouri Bohui. Qui ne se souvient en effet que Ouattara avait dit, parlant du régime Bédié: “Je frapperai ce régime Bédié et il tombera” ? Il avait effectivement frappé ce régime et il est tombé le 24 décembre 1999”. Ce fut le premier coup d’Etat de l’histoire de la Côte d’Ivoire. On se souvient, également, qu’il avait dit qu’il rendrait ce “pays ingouvernable”. Depuis la guerre qu’il a envoyée la Côte d’Ivoire a été défigurée et elle aurait sombré dans l’abîme, n’eût été la dextérité et le génie politique de Laurent Gbagbo. Et c’est à juste raison que les résultats du sondage de SOFRES corroborent les analyses du député Sokouri. Il convient maintenant que le président français Nicolas Sarkozy tienne compte de ces résultats pour changer de lunettes en laissant le président Gbagbo travailler. Car, s’il veut qu’il y ait une paix durable en Côte d’Ivoire, la voie passe nécessairement par la réélection naturelle de Laurent Gbagbo. Parce que la réconciliation ne peut se faire qu'autour de lui pour avoir été injustement attaqué.

Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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