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Société Publié le vendredi 31 juillet 2009 | L’expression

Crise à la chambre des métiers - Des élus et le ministre à couteaux tirés

La grogne de certains élus de la Chambre des métiers n’est pas de nature, selon ses responsables, à mettre en péril son bon fonctionnement.

Au moment où se déroule le processus d’identification des artisans en vue de l’établissement de la liste électorale, on assiste à une fronde de certains élus contre le ministre de tutelle, Sidiki Konaté. D’abord à fleuret moucheté, les contestataires qui, pour le moment, entendent garder l’anonymat, portent le différend sur la place publique en se confiant aux journalistes. Deux d’entre eux estiment que le ministre a fait de la Chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire « une caisse noire ». C’est pourquoi il place ses hommes à tous les postes de responsabilité. A leurs yeux, la nomination d’un administrateur provisoire, en la personne de Koué You Otokoré, anciennement directeur de l’Artisanat, participe de cette stratégie. Toujours, selon eux, il n’y avait pas véritablement de crise. « Ce sont des proches du ministre dont Fofana Namissa et Kodjo Guy qui ont déposé une pétition pour demander la nomination
d’un comité de gestion provisoire, en lieu et place d’une assemblée générale que les élus réclamaient ». Pour eux, il est clair que les responsables de la Chambre consulaire devraient, à l’instar des autres élus, rester à leurs postes conformément aux accords de Ouagadougou. Ce qui vaut aux deux cités leur nomination respectivement comme conseiller technique et directeur adjoint de cabinet du ministre du Tourisme et de l’Artisanat. C’est cette situation qui est « en train de faire mourir » la chambre nationale des métiers. En réaction, le ministre, en marge de la cérémonie de signature de convention avec une structure de micro finance, a de manière musclée expliqué que c’est dans le souci de mettre fin aux interminables palabres entre les élus qu’il a installé un administrateur provisoire en la personne de Koueyou Otto Christophe. « Je voudrais dire à ceux qui s’agitent que le bureau que nous avons mis en place
n’est pas statutaire mais légal ».
Pour démêler l’écheveau, nous avons rencontré Traoré Dramane, directeur de la communication de la Chambre nationale des métiers. Après avoir expliqué le fonctionnement de la chambre consulaire, il reconnaît que les élus sont eux-mêmes responsables de cette situation. Leur mandat a pris fin en 2006. Beaucoup de voix ont commencé à dénoncer la gestion du président sortant et exigé sa démission. Selon lui, cela donnait lieu à des palabres au sein du siège. Certains membres du bureau national ont démissionné. « C’est ainsi que le ministre va obtenir en conseil des ministres l’installation d’un administrateur provisoire pour une période de 10 mois. Celui-ci a pour mandat le renouvellement des instances. Ayant pris fonction le 19 octobre 2007, Kouéyou Ottokoré a engagé le processus d’identification des artisans du pays. Pour Traoré Dramane, l’erreur de certains élus a été de croire qu’ils pouvaient obtenir le
départ du président sortant et conserver leurs fauteuils. « Or, le décret de nomination de l’administrateur provisoire met fin aux mandats des élus », explique-t-il. Il révèle qu’ailleurs, certaines structures consulaires comme la chambre d’industrie sont dans le même cas. Mais en raison de l’inexistence de crise, la tutelle n’a pas jugé opportun de faire installer un administrateur provisoire. Selon un proche de l’administrateur, il n’est pas juste de dire que le ministre veut « pomper » l’argent de la Chambre elle-même sinistrée. Pour lui, celle-ci connaît des difficultés tant financières que structurelles. N’ayant pas de ressources propres, la chambre ne vit que grâce à la subvention de l’Etat. Et au niveau structurel, le constat est établi que toutes les 12 chambres régionales existantes fonctionnent difficilement. Tout comme Traoré Dramane, il estime, qu’il n’y a pas de crise, « juste une
incompréhension », affirme-t-il. A ses yeux, tous les artisans doivent s’unir pour redynamiser la chambre et abandonner les querelles de personnes.
Mamadou Doumbes
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