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Société Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Nord-Sud

Enseignement supérieur : La chasse aux “universités boutiques” commence

Une série d’arrêtés dans l’enseignement supérieur. Un arrêté fixant les nouvelles conditions de création et d’ouverture des universités privées et Grandes écoles. Un autre arrêté harmonisera et normalisera les diplômes et les filières post-Bts et un troisième fixant les conditions d’obtention d’une autorisation pour diriger ou enseigner. Une convention de concession du service public de l’enseignement aux établissements privés sera mise en place. Ces précisions ont été apportées hier par M. Yapi Jacob, directeur du service de la réglementation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Son service est là, dit-il, pour régler les problèmes juridiques qui minent l’enseignement supérieur. C’était au cours d’une conférence de presse à la tour B., au Plateau. En plus des mesures citées plus haut, un séminaire sur le management qualité des universités et des Grandes écoles est prévu dans les semaines à venir. Il doit déboucher sur le toilettage « des textes à lacunes, l’adoption de textes nouveaux adaptés aux réalités d’un système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique compétitif », note Yapi Jacob. C’est un préalable au basculement du système LMD (Licence Master Doctorat). Comme on peut le voir, c’est la guerre contre « les écoles boutiques ». Pourquoi ? Le constat est tout simplement inquiétant. Les universités privées et les Grandes écoles poussent en Côte d’Ivoire comme des champignons. En un temps record, 28 universités privées ont vu le jour et 170 Grandes écoles ont été recensées avec 52 filières. Très souvent, des filières non porteuses d’emploi. Le rendement des universités et Grandes écoles est devenu « catastrophique ». Bref, on assiste au délabrement généralisé de l’enseignement supérieur. Cette situation, Yapi Jacob l’attribue à une absence « de véritables textes régissant l’enseignement supérieur ». Et quand ces textes existent, « ils ne sont pas appliqués ou le sont mal. Il y a aussi des textes inadaptés ou incohérents avec l’actualité», ajoute le directeur du service de la réglementation. Par exemple, l’article 6 de la loi n°95-696 du 7 septembre 1995 est passé à la trappe. Il est relatif à l’évaluation permanente du service public de l’enseignement. Il en est de même pour les articles 18 et 19 de cette même loi qui fixent l’autorisation de diriger ou d’enseigner dans un établissement privé. En plus, le décret n° 96-611 du 09 août 1996, est mis aux oubliettes. Il détermine les attributions et le fonctionnement des universités. C’est ce climat de trouble dont profitent certains fondateurs véreux pour fonder des écoles boutiques.

Raphaël Tanoh
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