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Société Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Nord-Sud

Quand on veut, on peut !

Abidjan peut être propre. La preuve, la capitale économique l’a été au lendemain du coup d’Etat militaire de décembre 1999.

Muni d’une pelle, le chef de la junte, le général Robert Guéi, a curé un caniveau devant les caméras de la presse pour servir d’exemple à toute la Nation. Après ce signal fort donné par la plus haute autorité du pays, aucune négligence de l’hygiène publique ne pouvait être tolérée. Les militaires ont été déployés dans tous les quartiers d’Abidjan pour contraindre les populations à assainir leur environnement. Des opérations de nettoyage ont été imposées manu militari. Tout dépôt anarchique d’ordures était sévèrement puni. Face au bâton, les Ivoiriens ont adopté un nouveau comportement. Un bon comportement. Plus personne ne jetait un bout de papier n’importe où. Tout le monde allait au dépotoir. Abidjan avait retrouvé un beau visage sans que l’on ait déboursé des milliards de Fcfa. Des mois après, les priorités du chef de la junte ont changé. Le laxisme et l’indiscipline se sont réinstallés pour ne plus disparaître jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, même les plus hauts intellectuels au volant de grosses cylindrées jettent des sachets ou des mégots de cigarette sur la voie publique. Des sommes faramineuses sont décaissées pour assainir la ville, mais elle retombe aussitôt dans l’insalubrité parce que personne ne semble préoccupé par sa propreté. Le citoyen, même s’il connaît les règles élémentaires d’un environnement sain, ne fait aucun effort pour les appliquer. Quand il les ignore, c’est encore plus grave. Au niveau de l’Etat, aucune réelle volonté ne semble éclairer les esprits. Pas de véritable campagne de sensibilisation. Pas de répression. Au Ghana voisin, pays cité en exemple dans la sous-région, le passant qui s’amuse à laisser une ordure là il ne le faut pas, peut être conduit au premier poste de police, et être sanctionné. Les entreprises sont sommées de faire la police derrière leurs clients pour que ceux-ci n’abandonnent pas les emballages dans la rue. Quand un sachet, une bouteille ou un paquet vide est retrouvé à un endroit non indiqué, le propriétaire de la marque paye une amende. Lorsque vous empruntez un véhicule de transport en commun et que vous y consommez un aliment, le conducteur vous oblige à déposer l’emballage dans une corbeille qui est vidé plus tard. Quand le passager jette une ordure d’un véhicule, le conducteur est sanctionné. En Côte d’Ivoire, une brigade de salubrité a été mise en place pour traquer les pollueurs, mais, qu’elle efficacité peut elle avoir si la population n’est pas suffisamment sensibilisée et si elle n’a pas les moyens nécessaires ? Le ministère de tutelle devrait vulgariser les textes qui réglementent l’environnement. L’installation de poubelles dans les rues encouragerait la population à les utiliser. Des latrines publiques, modernes et entretenues aux endroits les plus fréquentés seraient les bienvenues. Tous ces efforts accomplis, les forces de l’ordre auront plus d’arguments pour réprimer. Attention, cela ne doit pas encore donner lieu à un racket. Seuls les coupables doivent être interpellés et personne ne doit se laisser corrompre.

A.K
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