Quand une date des élections a été plusieurs fois reportée. Il faut s’accrocher à la dernière. C’est le cas en Côte d’Ivoire. Depuis octobre 2005, le pays est à la recherche d’élections pour se donner un président sorti des urnes. Et là, la tâche est entrée dans le domaine de l’impossible. Avec l’accord politique de Ouagadougou, l’APO, la dernière des pérégrinations politico-diplomatiques pour sortir de l’auberge, les lignes ont quelque peu bougé. Des avancées sur l’identification, la conduite de l’enrôlement des électeurs à un niveau acceptable, l’apaisement des tensions militaires. Ce qui a permis avec le redéploiement de l’autorité préfectorale un certain retour à la normale. Comme à Ouagadougou, le dernier sommet des leaders ivoiriens et du facilitateur, le président burkinabé, a fixé au 29 novembre 2009 la présidentielle, tout le monde s’est serré les dents. Il faut que cette fois-ci soit la bonne. Les techniciens et les spécialistes de toutes les structures à charge des opérations, la commission électorale indépendante en tête, ont abouti à la conclusion que cette échéance était dans les cordes. Mais voilà, à l’ONU, on commence à émettre des doutes. L’opérateur technique à charge de la production des documents électoraux et des titres d’identité a obtenu un avenant léonin grâce à des couvertures haut placées. Ce qui lui permet de ne pas avoir d’obligation de délais. L’Etat à genou financièrement doit lui régler chaque mois environ 12 milliards de francs. De l’ordre de l’impossible. Alors, les partenaires extérieurs, à l’instar de Paris, donnent de la voix. Les opposants s’inquiètent et menacent. Au sommet de l’Etat, le prince lâche sa meute. Autour de la date, la bataille est engagée.. Et elle promet des étincelles.
D. Al Seni
D. Al Seni