Avec la Basilique Notre Dame de la Paix, la grande mosquée de Yamoussoukro, elle aussi œuvre (la première) de Félix Houphouët-Boigny est un joyau architectural qui fait la fierté de la capitale politique. Rares sont les dirigeants musulmans, nationaux ou pas, qui séjournent à Yamoussoukro sans y adresser une prière à Allah. Il en est de même pour les touristes et pour tous ceux qui viennent se souvenir du grand homme à travers ses œuvres. Nonobstant cela, les riverains de la grande mosquée déversent chaque jour leurs ordures ménagères à côté de l'édifice. Si bien que, recouvrant le trottoir jouxtant le jardin public face à la mosquée, trône un monticule de détritus nauséabond.
En venant du siège du Centre de commandement intégré (Cci), l'on remarque le hangar de fortune d'un mendiant. Et, moins de 10 mètres après, commencent les amoncellements d'ordures. D'abord par petit tas jusqu'à former un mamelon assez haut où les enfants du quartier n'hésitent pas à venir se soulager. Il n'est pas rare de voir des adultes en faire autant, cachés sous les feuillages du jardin public. « Que pouvons-nous faire ? Comment voulez-vous qu'ils écoutent un pauvre mendiant s'ils n'ont pas de respect pour la maison d'Allah ? » s'indigne le vieux mendiant sous son hangar. Il explique que les riverains viennent verser les ordures la nuit ou au petit matin, au moment où personne ne les voit. Surtout que les gardiens de la mosquée ne surveillent pas les abords de l'édifice. Chaque jour, les ordures augmentent sans émouvoir personne sauf l'imam El Hadj Saïd Sylla et le conseil d'administration de la mosquée. Le guide n'a de cesse d'interpeller ses coreligionnaires sur le respect de la maison d'Allah. « C'est comme si les musulmans ignoraient la valeur de leur lieu de culte », tente d'expliquer imam Saïd Sylla. Qui ne sait plus à quel saint se vouer : « Nous avons sensibilisé dans nos sermons et les réunions publiques sur la propreté des abords de la mosquée, mais, rien n'y fait”, se désole l'homme de Dieu. Aussi, souhaite-t-il que les autorités compétentes se penchent sur la situation avant qu'elle ne devienne plus grave. ''Si la mairie pouvait nous envoyer sa brigade de salubrité pour sensibiliser et au-delà user des moyens de coercition que lui permettent les lois, ce serait une bonne chose'' soutient-il.
Almamy Traoré, un habitué de la mosquée, lui, accuse la mairie. ''Il y a bien longtemps que la société qui gère les ordures ménagères a déserté le quartier, nul ne sait pourquoi. La mairie, elle, semble avoir d'autres chats à fouetter, l'insalubrité de la cité, à part les abords des marchés et les quartiers huppés, est reléguée au second plan'' constate-t-il. Si bien que les ordures débordent le trottoir pour envahir une partie de la chaussée. En cette période de pluie, une eau dégoûtante qui suinte de ces ordures. Avec tout ce que cela comporte comme odeur fétide. Des asticots nagent dans le ruissellement d'eau sale qui risque de dégrader le bitume. Or, les vendredis et les jours de fête (Tabaski ou Ramadan), la mosquée est si remplie que certains sont obligés de prier hors de l'enceinte.
La mairie : «Que l'imam nous écrive officiellement»
A la mairie, à défaut du chef des services techniques absent, un agent nous renseigne : « Nous avons retenu 3 sociétés de ramassage d'ordures ménagères après appel d'offres. Et divisé la ville en trois secteurs. La société Clean Bord s'occupe du secteur 1 (Assabou, N'Zuessy et Quartier résidentiel). Le secteur 2 (Habitat, Energie, Présidence et Morofé) est le domaine de la société Arome. Dioulabougou, et Kokrénou (Secteur 3 sont attribués à la société Alizée Ville Propre (Intercor). Et c'est cette dernière qui gère la Mosquée. Pour lui, contrairement à ce que pense la population, la mairie n'a qu'un pouvoir de contrôle. C'est le trésor qui paye et ces genre de choses arrivent lorsque les sociétés ont attendu vainement les frais de leurs prestations ». Mais, ajoute-t-il, il y a que la population de Yamoussoukro est demeurée rurale avec tout ce que cela comporte comme comportement. « J'ai moi-même constaté dans la zone que l'on épluche les maïs et le fait sécher sur la voie publique. Ils font de même avec le riz, le café et le cacao », soutient-il. Et, ajoute-t-il, ils refusent de répondre aux convocations lorsqu'on leur en donne. Cela dit, il trouve que le tas d'ordures devant la mosquée n'est pas autorisé. ''Il faut que l'imam nous adresse un courrier car c'est un cas particulier de dépôt sauvage. Là, nous faisons appel aux sociétés qui programment leur enlèvement. Ensuite, on reprend la sensibilisation dans l'espoir que nous serons compris'', propose-t-il. En attendant, les riverains de la mosquée continuent de déverser les ordures. Et les jours de fête, ils vont se faire photographier à l'hôtel Président ou à la Basilique notre Dame de la paix qui sont, eux, très propres.
Ousmane Diallo
Correspondant régional
En venant du siège du Centre de commandement intégré (Cci), l'on remarque le hangar de fortune d'un mendiant. Et, moins de 10 mètres après, commencent les amoncellements d'ordures. D'abord par petit tas jusqu'à former un mamelon assez haut où les enfants du quartier n'hésitent pas à venir se soulager. Il n'est pas rare de voir des adultes en faire autant, cachés sous les feuillages du jardin public. « Que pouvons-nous faire ? Comment voulez-vous qu'ils écoutent un pauvre mendiant s'ils n'ont pas de respect pour la maison d'Allah ? » s'indigne le vieux mendiant sous son hangar. Il explique que les riverains viennent verser les ordures la nuit ou au petit matin, au moment où personne ne les voit. Surtout que les gardiens de la mosquée ne surveillent pas les abords de l'édifice. Chaque jour, les ordures augmentent sans émouvoir personne sauf l'imam El Hadj Saïd Sylla et le conseil d'administration de la mosquée. Le guide n'a de cesse d'interpeller ses coreligionnaires sur le respect de la maison d'Allah. « C'est comme si les musulmans ignoraient la valeur de leur lieu de culte », tente d'expliquer imam Saïd Sylla. Qui ne sait plus à quel saint se vouer : « Nous avons sensibilisé dans nos sermons et les réunions publiques sur la propreté des abords de la mosquée, mais, rien n'y fait”, se désole l'homme de Dieu. Aussi, souhaite-t-il que les autorités compétentes se penchent sur la situation avant qu'elle ne devienne plus grave. ''Si la mairie pouvait nous envoyer sa brigade de salubrité pour sensibiliser et au-delà user des moyens de coercition que lui permettent les lois, ce serait une bonne chose'' soutient-il.
Almamy Traoré, un habitué de la mosquée, lui, accuse la mairie. ''Il y a bien longtemps que la société qui gère les ordures ménagères a déserté le quartier, nul ne sait pourquoi. La mairie, elle, semble avoir d'autres chats à fouetter, l'insalubrité de la cité, à part les abords des marchés et les quartiers huppés, est reléguée au second plan'' constate-t-il. Si bien que les ordures débordent le trottoir pour envahir une partie de la chaussée. En cette période de pluie, une eau dégoûtante qui suinte de ces ordures. Avec tout ce que cela comporte comme odeur fétide. Des asticots nagent dans le ruissellement d'eau sale qui risque de dégrader le bitume. Or, les vendredis et les jours de fête (Tabaski ou Ramadan), la mosquée est si remplie que certains sont obligés de prier hors de l'enceinte.
La mairie : «Que l'imam nous écrive officiellement»
A la mairie, à défaut du chef des services techniques absent, un agent nous renseigne : « Nous avons retenu 3 sociétés de ramassage d'ordures ménagères après appel d'offres. Et divisé la ville en trois secteurs. La société Clean Bord s'occupe du secteur 1 (Assabou, N'Zuessy et Quartier résidentiel). Le secteur 2 (Habitat, Energie, Présidence et Morofé) est le domaine de la société Arome. Dioulabougou, et Kokrénou (Secteur 3 sont attribués à la société Alizée Ville Propre (Intercor). Et c'est cette dernière qui gère la Mosquée. Pour lui, contrairement à ce que pense la population, la mairie n'a qu'un pouvoir de contrôle. C'est le trésor qui paye et ces genre de choses arrivent lorsque les sociétés ont attendu vainement les frais de leurs prestations ». Mais, ajoute-t-il, il y a que la population de Yamoussoukro est demeurée rurale avec tout ce que cela comporte comme comportement. « J'ai moi-même constaté dans la zone que l'on épluche les maïs et le fait sécher sur la voie publique. Ils font de même avec le riz, le café et le cacao », soutient-il. Et, ajoute-t-il, ils refusent de répondre aux convocations lorsqu'on leur en donne. Cela dit, il trouve que le tas d'ordures devant la mosquée n'est pas autorisé. ''Il faut que l'imam nous adresse un courrier car c'est un cas particulier de dépôt sauvage. Là, nous faisons appel aux sociétés qui programment leur enlèvement. Ensuite, on reprend la sensibilisation dans l'espoir que nous serons compris'', propose-t-il. En attendant, les riverains de la mosquée continuent de déverser les ordures. Et les jours de fête, ils vont se faire photographier à l'hôtel Président ou à la Basilique notre Dame de la paix qui sont, eux, très propres.
Ousmane Diallo
Correspondant régional