Le Président Nicolas Sarkozy est vraiment atypique. Il est l'homme de la rupture et il l'assume. Quand, en pleine campagne électorale, il annonçait sa vision des choses et surtout sa volonté de rupture avec certaines façons de conduire les affaires de la France, bien des gens avaient pris les mots au premier degré. Ils ont rigolé au point où ils ont presque applaudi, dès lors que l'arrivée de Sarko était le départ de Chirac. Même si Ségo qu'on adoubait a perdu. Qu'à cela ne tienne, Sarko n'est pas Chirac. On peut faire avec lui, en attendant de lui donner sa dose de farine de la refondation. Mais, le numéro un français ne se laisse pas distraire par les aubades fredonnées depuis les bords de la lagune Ebrié, à Abidjan. " Depuis que Chirac a quitté le pouvoir, je dors tranquille ", avait déclaré le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo. En d'autres termes, c'est Chirac qui l'empêchait de dormir avec ses sempiternelles interventions qui empêchaient de refonder en rond.
Quand Sarkozy, depuis le Gabon où il était allé dire adieu à Omar Bongo décédé quelques jours plus tôt, sans prendre de gant, dénonça les " promesses fallacieuses ", le régime d'Abidjan s'est automatiquement senti visé et a rué dans les brancards. Traitant au passage le président français de réciter les leçons anti-Gbagbo de Chirac qui était, ironie du sort, lui aussi aux obsèques de Bongo. Mais l'homme de la rupture ne s'arrête pas là. A New-York, il a reçu le Secrétaire général de l'ONU à qui il a recommandé la méfiance vis-à-vis du régime ivoirien qui n'est pas, à ses yeux, digne de confiance. Cela a remis le feu aux poudres, les francophobes de tout poil se remettent sur leurs grands chevaux et décident de démonter ce petit français qui ose ainsi parler du grand ivoirien. Nicolas Sarkozy, pour les réfondateurs, vient ainsi de rejoindre le camp des déstabilisateurs de la Côte d'Ivoire du régime FPI.
Ce qui étonne, c'est que les politologues du FPI ne l'ont pas vu venir. Mieux, ils n'ont rien fait pour comprendre " la rupture " de Sarkozy. L'ayant limité à sa seule volonté de se démarquer des méthodes de Chirac, son prédécesseur. Mais que renferme donc cette démarcation qui se veut totale ? Pour ce qui est de la politique extérieure, Sarkozy a décidé que la France traite d'égal à égal avec les pays qui pratiquent la démocratie. Là où Jacques Chirac se voulait paternaliste et traînait à prendre des décisions, Sarkozy se prononce et agit sans retenue. Le cas de la Côte d'Ivoire le traduit éloquemment. Si Chirac n'a jamais voulu secouer la Côte d'Ivoire pour qu'elle se mette véritablement sur la voie de la démocratie, Sarkozy, quant à lui, ne s'embarrasse pas de gène. La presse rapporte qu'il a dit à New York : "N'eût-été la présence des forces onusiennes, la Licorne aurait déjà fait le nettoyage nécessaire à Abidjan ". Chacun sait que depuis 2003, la force Licorne est la force d'Intervention et d'appui de la force onusienne en Côte d'Ivoire. Elle est de ce fait partie intégrante de la force onusienne, qui ne saurait l'empêcher de faire son nettoyage. Quelle aurait pu être la réaction de la Force Licorne les 6, 7 et 8 novembre 2004 si c'était Sarkozy qui était au pouvoir en France en lieu et place de Chirac ? La question fait maintenant le tour des centres d'analyses politiques du FPI et du régime d'Abidjan. Du coup, Nicolas Sarkozy trouble plus le sommeil du régime ivoirien que Chirac.
La Licorne est encore présente, même si son effectif est réduit de moitié, des responsables militaires français et onusiens s'accordent à dire que sa mobilité et sa force de frappe restent intactes. Elle est prête à agir à tout moment et en tout point de la Côte d'Ivoire en cas de besoin. Sous Chirac, l'on a joué quelque peu avec cette force. Peut-on continuer à jouer avec elle sous Sarkozy ? Rien n'est moins sûr. Sous Chirac, la France n'était pas aussi pointilleuse sur la question ivoirienne à l'ONU. Sous Sarkozy, a-t-on la chance de mener impunément en bateau la communauté internationale ? Pas évident. Alors de Chirac ou de Sarkozy, qui est l'ami face à qui nous devons dormir tranquille ? L'ami Sarko traite avec nous en responsable. Assumons cette responsabilité jusqu'au bout.
Eddy Pehe
Quand Sarkozy, depuis le Gabon où il était allé dire adieu à Omar Bongo décédé quelques jours plus tôt, sans prendre de gant, dénonça les " promesses fallacieuses ", le régime d'Abidjan s'est automatiquement senti visé et a rué dans les brancards. Traitant au passage le président français de réciter les leçons anti-Gbagbo de Chirac qui était, ironie du sort, lui aussi aux obsèques de Bongo. Mais l'homme de la rupture ne s'arrête pas là. A New-York, il a reçu le Secrétaire général de l'ONU à qui il a recommandé la méfiance vis-à-vis du régime ivoirien qui n'est pas, à ses yeux, digne de confiance. Cela a remis le feu aux poudres, les francophobes de tout poil se remettent sur leurs grands chevaux et décident de démonter ce petit français qui ose ainsi parler du grand ivoirien. Nicolas Sarkozy, pour les réfondateurs, vient ainsi de rejoindre le camp des déstabilisateurs de la Côte d'Ivoire du régime FPI.
Ce qui étonne, c'est que les politologues du FPI ne l'ont pas vu venir. Mieux, ils n'ont rien fait pour comprendre " la rupture " de Sarkozy. L'ayant limité à sa seule volonté de se démarquer des méthodes de Chirac, son prédécesseur. Mais que renferme donc cette démarcation qui se veut totale ? Pour ce qui est de la politique extérieure, Sarkozy a décidé que la France traite d'égal à égal avec les pays qui pratiquent la démocratie. Là où Jacques Chirac se voulait paternaliste et traînait à prendre des décisions, Sarkozy se prononce et agit sans retenue. Le cas de la Côte d'Ivoire le traduit éloquemment. Si Chirac n'a jamais voulu secouer la Côte d'Ivoire pour qu'elle se mette véritablement sur la voie de la démocratie, Sarkozy, quant à lui, ne s'embarrasse pas de gène. La presse rapporte qu'il a dit à New York : "N'eût-été la présence des forces onusiennes, la Licorne aurait déjà fait le nettoyage nécessaire à Abidjan ". Chacun sait que depuis 2003, la force Licorne est la force d'Intervention et d'appui de la force onusienne en Côte d'Ivoire. Elle est de ce fait partie intégrante de la force onusienne, qui ne saurait l'empêcher de faire son nettoyage. Quelle aurait pu être la réaction de la Force Licorne les 6, 7 et 8 novembre 2004 si c'était Sarkozy qui était au pouvoir en France en lieu et place de Chirac ? La question fait maintenant le tour des centres d'analyses politiques du FPI et du régime d'Abidjan. Du coup, Nicolas Sarkozy trouble plus le sommeil du régime ivoirien que Chirac.
La Licorne est encore présente, même si son effectif est réduit de moitié, des responsables militaires français et onusiens s'accordent à dire que sa mobilité et sa force de frappe restent intactes. Elle est prête à agir à tout moment et en tout point de la Côte d'Ivoire en cas de besoin. Sous Chirac, l'on a joué quelque peu avec cette force. Peut-on continuer à jouer avec elle sous Sarkozy ? Rien n'est moins sûr. Sous Chirac, la France n'était pas aussi pointilleuse sur la question ivoirienne à l'ONU. Sous Sarkozy, a-t-on la chance de mener impunément en bateau la communauté internationale ? Pas évident. Alors de Chirac ou de Sarkozy, qui est l'ami face à qui nous devons dormir tranquille ? L'ami Sarko traite avec nous en responsable. Assumons cette responsabilité jusqu'au bout.
Eddy Pehe