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Politique Publié le lundi 10 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Conseil constitutionnel : Gbagbo met en place le piège électoral du Fpi

Depuis le samedi 8 août 2009, M. Yanon Yapo Germain n`est plus le président du Conseil constitutionnel de Côte d`Ivoire. Il a été remplacé à ce poste par un homme beaucoup plus lige, plus dévoué et plus militant à la cause du chef de la refondation, le Pr Yao Paul N`dré. A quelques mois des échéances électorales capitales, cela ressemble fort bien à un message sans équivoque que Gbagbo Laurent envoie à la classe politique ivoirienne.
Le 8 août 2003, il y a donc juste 6 ans, la désignation de Yanon Yapo comme président du conseil constitutionnel avait suscité déjà une très vive réaction au niveau de l`opposition qui suspectait déjà à l`époque le Chef de l`Etat de positionner des hommes qu`il contrôle à des postes stratégiques dans la perspective des élections de 2005. Car le magistrat hors hiérarchie Yanon Yapo était notoirement connu comme un vieil ami de Gbagbo qui avait été révélé à l`opinion nationale lors du fameux procès du 18 février 1992. Mais Yanon Yapo avait à sa décharge, le fait de n`avoir jamais la tunique du militant du Fpi. Le 8 août 2009, Yanon Yapo est en fin de mandat. Pour lui succéder, Gbagbo va choisir un homme de mission, un militant pur et dur du Fpi, le Pr Yao Paul N`dré, député de Hiré et président di conseil général de Divo.

Pourquoi cet homme ? Il faut être vraiment naïf pour croire qu`il s`agit d`un choix désintéressé, sans arrière-pensée. Car ici, même s`il s`agit du conseil constitutionnel, la compétence n`est pas l`unique critère à considérer. Parce que justement, le Conseil constitutionnel est un organisme hautement politique. Le président de cette institution concentre entre ses mains des pouvoirs considérables dans le cadre des élections. Il ne faut pas croire que le fait que les accords de Marcoussis et de Pretoria II aient réglé le problème de l`éligibilité de certains candidats à la présidence de la République nous met à l`abri de toute surprise et que désormais le Conseil constitutionnel est une coquille vide, sans intérêt dans le déroulement du processus électoral ? Gbagbo a toujours défendu ses points de vue en se référant à la Constitution et il n`a pas nommé un de ses obligés à 3 mois des élections à la tête de cette institution chargé du contentieux électoral pour rien. Yao Paul N`dré peut-il regarder les Ivoiriens droit dans les yeux et déclarer que Gbagbo a perdu les élections ? Même dans son sommeil le plus profond, sa bouche ne peut prononcer pareille sentence. Il ne faut pas rêver. Depuis 4 ans, le mandat de Gbagbo a expiré. Peut-on dès lors laisser le soin à cet homme qui se maintient au pouvoir contre le gré de la Constitution prendre de son seul chef de telles sécessions ? Ce d`autant plus que Gbagbo est candidat comme Bédié et Ouattara. De tels sujets sensibles ne ressortissent-ils pas de la compétence du Cpc ?

Dans cette affaire, l`opposition ne voit apparemment qu`une chose : la question de l`éligibilité réglée par Pretoria II. Mais le Conseil constitutionnel reste compétent pour connaître du contentieux électoral, et même pour annoncer le nom du vainqueur de l`élection présidentielle. C`est donc Yao Paul N`dré qui entérine les résultats de l`élection donnés par la commission électorale. Par ailleurs, parmi les personnes nommées conseillers au Conseil constitutionnel, figure Mme Touré Joséphnine épouse Eba. Qui selon de bonnes sources seraient sortie de l`école de magistrature il y a à peine trois ans. Quant à Daligou Yoroko Jacques André, on le présente comme l`ancien patron des renseignements de la présidence de la République. A quoi répond la nomination de ce petit monde au Conseil constitutionnel ? Nous serons situés dans un avenir très proche.

Akwaba Saint Clair
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