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Politique Publié le mardi 11 août 2009 | Notre Voie

Géneviève Bro Grébé (présidente des femmes patriotes) à propos de l’élection présidentielle : “Il n’y aura pas de 2ème tour en Côte d’Ivoire”

La présidente de la Coordination des Femmes patriotes, l’ancien ministre Géneviève Bro Grébé, revient. Dans cette interview, elle dit être confiante de la victoire de Laurent Gbagbo et sans porter de gant, l’ancienne ministre des Sports charge Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Notre Voie : Madame le ministre, vous vous êtes récemment élevée contre les propos du président du RDR, Alassane Dramane Ouattara qui, en tournée dans le Centre du pays, avait affirmé que la rébellion a été utile à la Côte d’Ivoire. Vous avez même rencontré les représentants spéciaux du facilitateur et du secrétaire général de l’ONU à cet effet. Quel résultat avez-vous obtenu ?


G.B.G. : Effectivement, quand le président du RDR, M. Alassane Dramane Ouattara a tenu des propos que nous avons jugés dangereux pour la cohésion sociale, nous nous sommes avons dénoncé ses dérives verbales. Parce qu’après tant de souffrances, tant de sacrifices, les Ivoiriens se mettant ensemble pour aller à la paix et organiser les élections générales, ces propos venaient à contre courant de tous les efforts fournis. Donc nous avons fait un point de presse pour dénoncer cette dérive et après nous sommes allés voir M. Boureima Badini, le représentant spécial du facilitateur de l’accord de Ouaga, pour lui remettre une copie de notre déclaration. Nous en avons fait de même auprès de M. Young J. Choi, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Nous attendons de prendre rendez-vous avec le président de la CE, puisque c’est lui qui a fait signer un code de bonne conduite à toutes les formations politiques, pour lui dire d’interpeller les uns et les autres afin qu’on aille sereinement aux élections pour le bien-être des populations et le développement du Pays car c’est ce qui est le combat à mener.


N.V. : Au cours de ce point de presse que vous avez animé, vous avez dit qu’Alassane Ouattara tue les Ivoiriens parce qu’il n’est pas ivoirien. N’avez-vous pas peur qu’on vous reproche de réveiller les vieux démons qui ont été, dit-on, à l’origine de la guerre.

G.B.G. : C’est la même chose, mais je l’ai formulé autrement. J’ai dit que s’il était ivoirien, il n’accepterait pas de tuer les Ivoiriens. Mais lui-même, il sait qui il est. Vous comprenez, je dis qu’il sait qui il est. Moi je n’ai pas besoin de dire à M. Alassane Ouattara s’il est ivoirien ou pas. Lui-même, il sait. Il sait de quelle nationalité il est.


N.V. : Vous étiez au PDCI quand il a été nommé Premier ministre sous Houphouët. Vous devez savoir qui il est…

G.B.G. : Moi, j’étais à la base. Mais même dans le PDCI tout puissant, sous Houphouët, les plus proches collaborateurs du président n’ont pas eu le courage de se révolter. Mais dans tous les cas, Alassane était frappé d’ostracisme au PDCI, peu de gens voulaient de lui et il le sait très bien. Aujourd’hui, nous avons les barons du PDCI qui parlent. Ils n’ont pas pu parler dès le départ, je ne sais pas pourquoi, mais les langues sont en train de se délier. Il y a beaucoup d’Ivoiriens qui l’ont connu bien avant. Nous autres, nous l’avons connu seulement en 1989, mais il y a des Ivoiriens qui l’ont connu, des Ivoiriens avec lesquels il a travaillé dans les organisations internationales en tant que Voltaïque d’abord et en tant que Burkinabé quand la Haute-Volta a changé de nom. Alassane lui-même le sait et il ne peut pas nous donner un décret de naturalisation. Il a été vu comme burkinabé, alors par quelle opération il est devenu ivoirien ? Ce débat va nécessairement ressurgir, il va ressurgir parce qu’on se sent un peu floué. On ne peut pas accepter qu’un seul individu nargue tout un peuple. On ne peut continuer d’accepter que pour un seul individu, on ait tué autant d’Ivoiriens et qu’on va continuer de tuer les Ivoiriens. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous n’avons pas peur. Nous savons qu’il a des menaces à peine voilées parce qu’il dit qu’il sera aux affaires avant la fin de l’année. Mais là, il l’a déjà dit et il a fait le coup d’Etat et il a provoqué la guerre. Il se promène, il dit ce qu’il veut, mais ça ne peut pas continuer comme ça.


N.V. : Vous soutenez avec force qu’il n’est pas ivoirien alors qu’il y a bien des Ivoiriens qui se reconnaissent en lui quand on voit la mobilisation autour de sa personne. Comment expliquez-vous ce fait ?

G.B.G. : Ils ne sont pas très nombreux les Ivoiriens qui le suivent. Vous voyez, beaucoup sont partis et non pas les moindre qui ont quitté le RDR. Parce que le RDR est une secte. Alassane en est le gourou et les militants sont des adeptes. Et dès que vous parlez de lui, au lieu qu’on vous oppose des arguments irréfutables, on vous insulte. Après ma dernière sortie, je suis allée sur internet, j’ai vu qu’ils m’ont insultée. Ils m’ont même traitée de guenon. C’est comme ça chez les gens qui suivent Ouattara. Mais ce n’est pas ça le débat. Alors je profite de votre journal pour dire que j’aime mon visage, c’est Dieu qui me l’a donné et ça ne va rien changer. Ce n’est pas quand ils vont me traiter de guenon que je ne vais plus parler des affaires de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire c’est mon pays. Je suis l’une des propriétaires de la Côte d’Ivoire comme les 15 millions d’Ivoiriens. C’est mon pays et je n’ai pas d’autre pays donc je dois le défendre. Les insultes ne me font ni chaud ni froid. Mon visage tel qu’il est, Dieu me l’a donné et je l’adore. Mon physique n’a rien à voir avec le débat sur la Côte d’Ivoire.

Revenons-en à ceux qui suivent Ouattara. Oui, ils sont très nombreux mais ce sont, pour la plupart, des personnes qui ont fait du faux. Parmi eux, certains sont venus en Côte d’Ivoire ou leurs parents sont venus en Côte d’Ivoire et ils ne connaissent pas d’autres pays. A ceux-là, je pense sincèrement qu’il faut leur donner la nationalité s’ils en font la demande…


N. V. : Vous en connaissez des cas précis ?

G.B.G. : Moi je connais plusieurs personnes qui sont dans ce cas. Des gens dont les parents sont nés en Côte d’Ivoire, eux-mêmes sont nés en Côte d’Ivoire et ils ne connaissents pas d’autre pays que la Côte d’Ivoire. Ils ne sont jamais retournés chez eux. Même s’ils y vont, ils se sentent plus ivoiriens que des ressortissants de leur pays d’origine. C’est le cas de plusieurs Burkinabè. Ces personnes, je pense, il faut se pencher sur leur cas pour régler cette question. Il y en a qui parlent nos langues mieux que nous, mais on ne peut pas leur imposer la nationalité ivoi-rienne.

Si ces gens demandent la nationalité, il faut faire diligence pour la leur donner. Ce sont ces personnes là qui se sont senties humiliées à un moment donné parce qu’au départ on leur a distribué des cartes d’identité jaunes et pour des raisons politiques, on a commencé à leur arracher ces cartes-là. Ils ont détenu la carte d’identité sans passer par la voie de la naturalisation. Mais qui a fait ce travail ? C’est bien le PDCI.

Ces personnes se sont senties également humiliées quand on leur a imposé la carte de séjour qui était très chère. Pour contourner ces difficultés, ces gens sont allés trouver les femmes qui, pour louer leurs cartes d’identité, qui pour s’en servir pour devenir ivoiriens. Alors on se retrouve avec des femmes qui ont 100 enfants, 150 enfants parce qu’elles ont donné leurs pièces d’identité à au moins 100 personnes à raison de 5000 FCFA par enfant. Ces personnes qui ont fraudé sur la nationalité suivent Alassane parce qu’elles oublient que c’est lui qui leur a imposé la carte de séjour quand il était Premier ministre. Voilà des raisons pour lesquelles ces gens se sentent concernés par Alassane.

N’oublions pas que ce Monsieur a dit sur TV5 que c’est parce qu’il est musulman et ressortissant du nord qu’on ne veut pas de sa candidature. Il a instrumentalisé la religion et la région à des fins politiques. C’est un Monsieur dangereux. Ce monsieur est dangereux.



N.V. : Venons en aux élections. Bro Grébé croit-elle en la date du 29 novembre qui est fixée pour la présidentielle ?

G.B.G : Les techniciens qui sont regroupés au sein de la CEI nous ont fixé cette date après plusieurs reports. Je pense que ces techniciens ont vu tous les contours de la chose avant de fixer cette date. Mais si ce n’est pas le cas, s’il se trouve que certaines étapes sont longues et fastidieuses pour les croisements, c’est à la CEI de dire qu’elle ne peut tenir le délai. Je pense qu’il n’ y a pas le feu si on prolonge la date de deux ou trois mois, je ne vois pas où est le problème. On ne doit pas être tenu à la gorge pour une date donnée.


N.V. : Ne pensez vous pas que c’est cette façon d’apprécier la date du 29 novembre qui amène les autorités françaises à s’en prendre à celles de la Côte d’Ivoire, avec notamment les attaquent du président français contre le président Laurent Gbagbo ?

G.B.G. : C’est dommage que le président français piétine les règles élémentaires de diplomatie. Je pense qu’il doit faire preuve de retenu car la Côte d’Ivoire est un Etat souverain. Il faudrait que le président français respecte la Côte d’Ivoire parce que ses sorties sont gênantes pour les rapports entre la France et la Côte d’Ivoire. Je dois dire que ses sorties nous interpellent et me font dire que les enjeux des élections sont multiples, mais les plus importants c’est la libération définitive de la Côte d’Ivoire du joug colonial et l’élection à la tête de ce pays d’un homme qui n’est pas à la solde des autorités françaises. Et quand je regarde le paysage politique, je ne vois qu’un seul homme. C’est le président Laurent Gbagbo qui est capable de défendre son pays contre l’impérialisme. L’enjeu de la prochaine présidentielle est simple mais cruciale : Il faut élire un homme qui ne prend pas ses ordres depuis l’hexagone.


N.V. : Vous ne voyez que Gbagbo et pourtant en face de lui, les autres candidats disent lutter aussi pour le peuple ivoirien…

G.B.G. : Je ne le crois pas. Quand je prends le RDR et le PDCI, nous avons vu comment ils ont géré le pays, comment ils ont envoyé le pays droit dans le mur. Ce sont eux, c’est leur gestion chaotique des affaires de l’Etat qui a occasionné la crise en Côte d’Ivoire. Quand vous prenez les raisons évoquées par ceux qui ont pris les armes, toutes ces raisons ne sont pas du fait de Laurent Gbagbo. Nous pouvons épiloguer là-dessus mais je pense que le moment viendra où on en parlera. Par exemple, pendant la campagne électorale, je sais que les gens vont accepter des débats contradictoires et je suis prête à débattre avec eux. Je vais démontrer aux hommes et aux femmes du PDCI et du RDR que ce sont eux qui sont à l’origine de la guerre qu’a connue la Côte d’Ivoire.


N.V. : Pour ces élections qui s’annoncent, votre candidat, Laurent Gbagbo, aura en face le RHDP, coalition de plusieurs partis politiques. N’avez vous pas peur pour l’issue de ce scrutin ?

G.B.G. : Moi je n’ai aucune peur par rapport à la réélection du président Gbagbo. Je n’avais pas vu les sondages de Sofres, mais depuis des mois je dis que le président Gbagbo sera réélu dès le premier tour. Et les raisons sont simples. Vous voyez, Alassane arrive dans les villes, les Ivoiriens sont hospitaliers et accueillants. On l’accueille, on l’habille en prince, sa femme en princesse, mais ce n’est rien tout cela. C’est le 29 novembre que Alassane Dramane Ouattara va comprendre les choses, quand il sera battu. Il va comprendre que les Ivoiriens sont mûrs.
En face du RHDP, nous sommes là. Quand je dis nous, il y a le FPI (au pouvoir) et tous ses puissants alliés que constitue la galaxie patriotique. Nous avons des arguments pour faire réélire Gbagbo au premier tour. Ces arguments sont solides parce qu’en venant au pouvoir, Laurent Gbagbo avait un programme de gouvernement. Il a géré le pays en 18 mois seulement avec un gouvernement FPI incluant quelques membres des autres partis comme le PDCI, le PIT, l’UDPCI avant que ne survienne la guerre. Et il a mis en œuvre ce programme de gouvernement malgré la guerre. Il a promis la libéralisation de la filière café cacao, cela a été fait. Même si les personnes qui ont été mises à la tête des structures ont eu des problèmes de gestion, la libéralisation a été faite. N’eût été ces dérives, aujourd’hui les planteurs seraient très heureux. Gbagbo a promis l’école gratuite, nous l’avons bien vu en Côte d’Ivoire. Il a promis la décentralisation, aujourd’hui les Conseils généraux existent et ont eu les moyens que permet la situation de crise. Pour ceux qui sont dynamiques, on voit sur le terrain des Conseils généraux qui ont fait des routes, des marchés, des centres de santé, des écoles, c’est une réalité. Malgré la guerre, Gbagbo a électrifié plus de villages qu’en 40 ans du PDCI. Dans le pays Baoulé, aux alentours de Yamoussoukro, les villages qui étaient dans le noir sont aujourd’hui électrifiés. Gbagbo avait promis de décrocher les enseignants que Alassane Dramane Ouattara avait raccrochés. Dès qu’il a été élu, il a rétabli les salaires de ces enseignants.


N.V. : Il y a certes tout ce bilan mais quand on se réfère au sondage de Sofres, l’addition mécanique des intentions de vote pour Bédié et Ouattara fait du RHDP le vainqueur au 2ème tour…

G.B.G.: Mais il n’ y aura pas de deuxième tour. Le sondage de Sofres est un résultat moyen sinon nous n’irons pas au deuxième tour et cela dépendra du FPI et de ses alliés que nous sommes. Tout dépendra du travail que nous devons faire sur le terrain. Nous irons dans les villages, nous ferons de porte à porte pour développer nos arguments. A notre niveau, chaque femme patriote est directeur de campagne de Laurent Gbagbo. Dans son foyer, dans son quartier, dans son village, dans son département, dans sa sous-préfecture, on n’a pas besoin de grands moyens puisque chaque femme est dans son environnement immédiat. Partout, chaque femme patriote est directeur de campagne et elle fera du porte à porte.


N.V. : Vous connaissez le PDCI, votre ancien parti et le sondage montre que le président Bédié arrive en 2ème position. Cela ne signifie-t-il pas qu’il a encore une bonne assise pour revenir au pouvoir?

G.B.G. : Je ne crois pas au retour de Bédié au pouvoir. Vous savez, moi je suis Akan et chez les Akan, quand tu as été chef du village, tu ne redeviens plus chef du village.


N.V. : Même quand tu as été chassé de façon injuste ?

G.B.G. : Non, je ne crois pas… Voyez-vous, c’est nous qui sommes sur le terrain et nous voyons ce qui se passe. Certains Ivoiriens ont besoin qu’on les approche parce qu’il y a beaucoup de mensonge. Dans les tournées qui sont faites, il y a beaucoup de mensonge. Quand on va dire que c’est depuis que Gbagbo est au pouvoir qu’il y a la guerre, cela perturbe un peu les gens et c’est ce qui donne un peu d’espoir aux vrais tueurs des Ivoiriens. Mais la campagne va permettre de démonter ces mensonges dont les ingrédients de la guerre étaient déjà là avant Gbagbo et nos adversaires seront désarçonnés !


N.V. : Vous aurez aussi à répondre du fait que les Ivoiriens ont faim à cause de la cherté de la vie ?

G.B.G. : Oui, le pays est devenu pauvre. Mais pourquoi le pays est devenu pauvre ? C’est parce qu’on nous a envoyé la guerre donc on ne peut pas faire la guerre et le développement en même temps. Il y a des arguments solides.


N.V. : Madame le ministre, à l’allure où vont les choses, on a l’impression que les élections peuvent se tenir finalement sans le désarmement effectif, ce que vous ne sembliez pas admettre. Quelle est votre position ?

G.B.G. : Les femmes sont les premières victimes dans les conflits armés. En Côte d’Ivoire, on a vu beaucoup de femmes violées, violentées qui ont contracté le virus du SIDA, beaucoup de femmes blessées, déplacées de guerre. Donc nous les femmes patriotes, nous l’avons dit et le disons encore. Nous ne voyons pas une élection, sans désarmement.

Quand nous le disons, ce n’est pas un effet de mode, c’est parce que nous avons des expériences ailleurs. Nous avons vu l’Angola aller aux élections sans désarmement, la guerre a continué après les élections. Nous avons vu l’Angola aller aux élections après le désarmement et nous avons vu qu’il y a la paix. Nous avons vu la RDC aller aux élections sans désarmement et nous voyons que dans le nord du Kivu, il y a toujours des tueries, il y a toujours la guerre, il y a toujours des déplacés de guerre. Quand on a vu ces expériences, nous devons apprendre. Nous ne devons pas aller la tête baissée faire des élections coûte que coûte pour faire plaisir au président français Nicolas Sarkozy qui vocifère…

Je vous le dis, les gens sont encore en armes et s’ils le restent, si Alassane n’est pas élu, parce qu’il ne sera pas élu, ils vont encore nous attaquer parce qu’ils nous ont bien dit : ils ont pris les armes pour que Alassane soit président. Donc s’ils ne sont pas désarmés et que Gbagbo passe, il aura encore une guerre à gérer. Et les menaces d’Alassane sont on ne peut plus claires. Donc pour nous, pas d’élection sans désarmement et les accords de Ouaga le dient bien : le désarmement avant les élections.


N.V. : Vous donnez l’assurance du soutien de la galaxie patriotique au président Gbagbo, or il se trouve que des patriotes grognent parce qu’ils estiment que la République les a oubliés après avoir battu le pavé pour la défendre. Comment comptez-vous résoudre ce problème ?

G.B.G. : J’entends cette grogne, je comprends ces patriotes. Mais en même temps, il y a tellement de pauvreté criarde qu’on n’a pas pu trouver des emplois aux jeunes. Mais ils ne doivent pas désespérer. Le travail que nous avons fait, nous l’avons fait pour la Côte d’Ivoire, il n’a pas de prix. Il n’a pas de prix parce que nous avons sauvé la Côte d’Ivoire. A combien doit-on nous payer ? Donc je leur dis, quand on commence une lutte, il faut aller jusqu’au terme du devoir. Je comprends leur grogne. Ce que certains veulent, c’est un peu d’égard. Ils ont l’impression qu’ils n’ont aucun interlocuteur, c’est ça qui est la frustration. Ils ont aussi l’impression qu’il y en a qui roule sur l’or, c’est à tort ou à raison mais il faut en parler. Nous sommes nombreux, nous qui soutenons le président Gbagbo mais s’il y a des problèmes, il faut que nous ayons le courage de les régler avant d’aller aux élections. Quand le président Gbagbo sera réélu, je pense que tous ces problèmes trouveront une solution. Donc nous qui sommes les leaders, nous devons aller leur parler, leur expliquer que le président Gbagbo ne peut pas être en train de chercher la sortie de crise et en même temps satisfaire et subvenir aux besoins de tout le monde.

Je l’ai dit aux femmes patriotes, un président de la République n’est pas élu pour régler les problèmes individuels, les problèmes personnels de chacun d’entre nous. C’est la mise en œuvre de son programme de gouvernement qu’on regarde. Il a dit si vous m’élisez, je fais tant. Est ce qu’il l’a fait ou il ne l’a pas fait ? Dans le cas de la Côte d’Ivoire, malgré une crise aigue, le président Gbagbo a mis en œuvre une bonne partie de son programme. Mais au moment où on allait attendre de bénéficier de ce programme, les autres ont tout gâté avec la guerre. C’est cela il faut regarder. La mise en œuvre totale de ce programme pouvait nous permettre d’assurer notre bien-être, le bien-être de nos enfants, amis nos ennemis ont tout gâté. Ce travail d’explication, je me propose de le faire également au niveau de certains jeunes. Ceux-là se répandent dans la presse, c’est dommage, mais il faut parler avec eux parce que nous devons ratisser large. Partout, nous irons chercher les voix dans les villages, dans les hameaux les plus reculés. Nous devons le faire parce que l’enjeu de cette élection est de taille.

Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr
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