En visite récemment à Conakry, le ministre français délégué à la Coopération, Alain Joyandet, a promis une aide financière de la France pour l'organisation de l'élection présidentielle en Guinée, à condition que celle-ci ait lieu d'ici à la fin de 2009. Le président Moussa Dadis Camara, désormais très loin du jeune officier hésitant que le monde a découvert le 23 décembre 2008, n'entend pas céder à pareille pression. « Je ne peux pas dire la date des élections. Je suis soumis à la volonté du peuple. C'est lui et lui seul qui peut dire quand les élections se tiendront », prévient-il. Dès son accession au pouvoir, le président du Conseil national pour la démocratie et la paix (Cndd) et chef de l'Etat promet de céder son fauteuil au plus tard en 2010 après des élections libres et transparentes. Ce délai a été jugé trop long par une partie de la population et surtout la classe politique qui recommande que les élections générales soient ramenées en 2009. Un comité ad' hoc composé de toutes les forces vives définit comme chronogramme : les législatives le 11 octobre 2009, le premier tour de la présidentielle le 13 décembre, et le second tour, le 27 décembre 2009. Le Cndd donne son accord, mais veut prioritairement assainir les finances publiques, ramener la sécurité publique endiguant le trafic de drogue qui singularise le pays et améliorer les conditions de vie des Guinéens. Commence alors le « Dadis Show », une série d'actions vigoureuses contre les narco-trafiquants, des cadres du défunt régime soupçonnés d'avoir détourné des deniers publics. Le gouvernement engage aussi de grands travaux pour régulariser la fourniture de l'eau courante et de l'électricité. Dans un premier temp, la population, dans son entièreté applaudit ces initiatives. Mais au fil du temps elle se divise en deux groupes : Celui que le président trouve manipulé par les « assoiffés du pouvoir », (il parle surtout des leaders de l'opposition) et qui le soupçonne de ne plus vouloir organiser des élections; et l'autre qui pense que son départ serait plus dangereux parce qu'il est le seul capable de maintenir la stabilité en Guinée et développer le pays. Le capitaine Dadis lui, n'écoute que son “peuple”. Il ne veut même plus regarder l'internet où ses détracteurs, accuse-t-il, diffusent du « blabla ». « Si les élections peuvent être organisées en 2009, c'est le peuple qui le dira », estime-t-il.
C.S.
C.S.