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Politique Publié le vendredi 21 août 2009 | Nord-Sud

Processus électoral : Le chronogramme de Mambé à l`eau

Lors d'un point de presse hier, la Cei a enfin reconnu «des retards importants» dans la conduite du traitement des données de l'enrôlement. Un aveu qui annonce des lendemains peu sûrs pour son chronogramme.

«Equipement des centres de coordination : Les gros mensonges de la Cei». Cette manchette de Nord-Sud quotidien du Samedi 8 août (N°1268) en avait fait réagir plus d'un. Estimant que nous y étions allé un peu trop fort, des responsables de la Commission électorale indépendante (Cei) n'avaient pas hésité à nous interpeller verbalement. Ils juraient d'être plus véridiques que l’opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) dont nous livrions les chiffres sur l'état d'avancement des travaux de réhabilitation et de l'exploitation des sites de coordination. «Sur 68 centres de coordination à l'intérieur du pays et 2 à Abidjan (70 centres au total), ceux qui sont fonctionnels sont au nombre de 23 à notre connaissance», avait signalé le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré, le jeudi 6 août. Cette information était en totale contradiction avec celle fournie la veille par le premier responsable de la Cei qui soutenait que le traitement des données était en cours sur l'ensemble du territoire national. «Les centres où il y avait des problèmes techniques, en matière d'électricité, uniquement, même quand l'alimentation est faite, sont au nombre de 10. Aujourd'hui, nous dénombrons 5 dont les problèmes ont été réglés depuis ce matin. Tous les centres dès demain sont donc fonctionnels», soutenait Mambé le 5 août devant le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, et le Premier ministre, Guillaume Soro. Aujourd'hui, la réalité du terrain montre bien que la Cei n’avait pas dit la vérité aux Ivoiriens. Des sites comme ceux de Daloa, Bondoukou, San Pedro, Ferké, Tengrela, Bounadiali pour ne citer que ceux-là n'ont jamais ouvert leurs portes. Alors que la liste électorale provisoire est censée sortir de ces sites au plus tard le 24 août. Il est donc, quasi-certain aujourd'hui, que ce rendez-vous crucial donné par le chronogramme de Mambé n'est plus tenable. L'on se retrouve ainsi à remettre au goût de l'actualité, la mise en garde faite le 16 juillet par le patron de l'Onuci, Young Jin Choi, qui attirait l'attention sur les risques de glissement d'ensemble du chronogramme électoral si l'on ne relevait pas les défis techniques, de gestion et de planification. «Si nous ne tenons pas dans les délais impartis à chaque étape, il y a le risque d'un glissement d'ensemble du chronogramme au-delà de l'échéance», avait craint le représentant de Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse. La mission onusienne avait également attiré l'attention de l'opinion sur les risques que les mouvements sociaux faisaient planer sur la conduite du processus. «Les opérations de traitement des données issues de l'identification des populations et du recensement électoral se heurtent à quelques difficultés dont des mouvements de grève en certains endroits du pays», avait indiqué, jeudi 30 juillet, Hamadoun Touré. Une autre mise en garde balayée du revers de la main par la Cei. Au sortir de l'audience du 5 août au palais présidentiel, Mambé Beugré avait pris le contre-pied de cette alerte de l'Onuci. «En ce qui concerne le paiement des agents, il a commencé et vous pouvez leur dire qu'ils seront payés, parce que nous avons les moyens nécessaires de le faire. Par conséquent, le travail doit se dérouler dans une ambiance apaisée», a-t-il déclaré. Depuis Daloa, les agents ont démontré que cette autre affirmation contrastait avec la vérité.

Djama Stanislas
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