La Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire, celle de tenir le pari du 29 novembre 2009 devant aboutir au premier tour des élections présidentielles. Cette date qui compte pour les partenaires extérieurs financiers (bailleurs de fonds, investisseurs…) est en passe d’échapper aux Ivoiriens, eu égard à certains retards constatés dans le fonctionnement du dispositif électoral et surtout à certaines déclarations qui ne sont pas rassurantes.
Les élections constituent pour la plupart des partenaires extérieurs, un baromètre pour la poursuite des programmes financiers dont la réalisation devra mettre fin à la souffrance des populations ivoiriennes davantage angoissées par le fait d’une paupérisation grandissante. Cependant, l’hypothèse de différer la date du 29 noà cause de certains indicateurs. Cela est prévisible, eu égard au retard accusé dans le processus devant conduire les Ivoiriens aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles. Les difficultés majeures portent notamment sur le financement. Les structures impliquées dans la chaîne du système (CEI, INS, SAGEM) s’en servent pour justifier les retards. En plus du problème d’indisponibilité de ressources financières qui peut se justifier en partie par l’assèchement de la trésorerie de l’Etat, il y a l’épineuse question de la publication du listing électoral provisoire qui devrait intervenir un peu plus tôt. Mais là encore, les choses continuent de traîner. Il en est de même pour les problèmes de grades des FAFN et le désarmement des ex-combattants qui ne sont pas encore résolus. Bref, les difficultés à surmonter pour que la date du 29 novembre 2009 soit respectée sont nombreuses. Ajouter à cela les propos incendiaires de certains dirigeants de partis politiques qui font fi du code de bonne conduite. Toutes choses qui ne sont pas de nature à apaiser le climat social. Quoi que l’espoir existe, il serait difficile de tenir la date du 29 novembre prochain dans ces conditions. Et le non respect du calendrier électoral pourrait avoir des impacts négatifs sur l’avenir économique de la Côte d’Ivoire. Vu que ces élections sont considérées par certains partenaires comme une condition sine qua non avant leur réengagement définitif dans ce pays où le taux de pauvreté est très alarmant. Ainsi, au plan économique, à première vue, les conséquences d’un quelconque report des élections, pourraient être catastrophiques pour le secteur privé dont le soutien financier extérieur est conditionné par la sortie de crise qui doit nécessairement passer par la tenue des élections. Or, à suivre de près les uns et les autres, il n’est pas improbable que ces élections soient reportées. Le drame d’un tel report, c’est de remettre en cause, mieux, de retarder certains programmes économiques en cours d’exécution. Et dans un tel contexte, il n’est pas exclu que des partenaires extérieurs suspendent leurs activités, comme ils l’ont fait en 2002. Ce qui va nécessairement pénaliser les Ivoiriens, notamment le secteur privé. Car, face au climat d’incertitude, les filiales des compagnies bancaires étrangères n’accordent plus de prêts à ce secteur. Occasionnant dans le passé, la fermeture de plusieurs PME/PMI, augmentant ainsi le taux de chômage. Ce qui a d’ailleurs accentué la pauvreté et la misère dans les foyers. Il a fallu l’Accord politique de Ouagadougou pour que la plupart de ces partenaires réaffirment leur retour en Côte d’Ivoire, après d’intenses négociations. Les conséquences de ce réengagement ont été suivies d’effets financiers, quoique jusque-là jugés insignifiants par rapport aux attentes. C’est également dans cette optique que la candidature de la Côte d’Ivoire, en ce qui concerne l’Initiative PPTE, a été soutenue par des pays amis. Mais, il reste encore à passer le cap du point d’achèvement, qui doit conduire à une réduction substantielle de la dette extérieure. Pour y arriver, les élections constituent une des étapes importantes. Parce que les bailleurs de fonds en ont besoin pour s’assurer que les retombées du PPTE seront bien utilisées. Non sans oublier qu’il faut un climat paisible pour réaliser le DSRP (Document de stratégie de réduction de la pauvreté) qui est une des conditions pour franchir le dernier point de l’Initiative pour la réduction de la pauvreté des pays pauvres très endettés. Quel que soit le bord où on se situe, un report de la date des élections n’est pas à souhaiter, en ce sens qu’il conforterait certains investisseurs à prendre plus de recul vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. En clair, les élections en Côte d’Ivoire présentent des enjeux économiques plus importants que la politique elle-même. Les investisseurs étrangers, eux qui ne perdent pas de temps à se comporter comme de simples touristes, en savent quelque chose. Ils attendent la période après les élections avant de se décider. En effet, ils n’injectent leur argent que là où ils sont sûrs d’être restitués et en tirer profit. Pour gagner en notoriété et en crédibilité auprès de ces investisseurs et partenaires financiers extérieurs, les Ivoiriens ont donc intérêt à maintenir la date du premier tour des élections du 29 novembre 2009, afin de rassurer les partenaires extérieurs. C’est un pari dans lequel tout le monde, sans exception, est appelé à s’impliquer. Le Premier ministre, Guillaume Soro, qui en a pris l’engagement devant la communauté internationale, est à l’épreuve.
Honoré Kouassi
Les élections constituent pour la plupart des partenaires extérieurs, un baromètre pour la poursuite des programmes financiers dont la réalisation devra mettre fin à la souffrance des populations ivoiriennes davantage angoissées par le fait d’une paupérisation grandissante. Cependant, l’hypothèse de différer la date du 29 noà cause de certains indicateurs. Cela est prévisible, eu égard au retard accusé dans le processus devant conduire les Ivoiriens aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles. Les difficultés majeures portent notamment sur le financement. Les structures impliquées dans la chaîne du système (CEI, INS, SAGEM) s’en servent pour justifier les retards. En plus du problème d’indisponibilité de ressources financières qui peut se justifier en partie par l’assèchement de la trésorerie de l’Etat, il y a l’épineuse question de la publication du listing électoral provisoire qui devrait intervenir un peu plus tôt. Mais là encore, les choses continuent de traîner. Il en est de même pour les problèmes de grades des FAFN et le désarmement des ex-combattants qui ne sont pas encore résolus. Bref, les difficultés à surmonter pour que la date du 29 novembre 2009 soit respectée sont nombreuses. Ajouter à cela les propos incendiaires de certains dirigeants de partis politiques qui font fi du code de bonne conduite. Toutes choses qui ne sont pas de nature à apaiser le climat social. Quoi que l’espoir existe, il serait difficile de tenir la date du 29 novembre prochain dans ces conditions. Et le non respect du calendrier électoral pourrait avoir des impacts négatifs sur l’avenir économique de la Côte d’Ivoire. Vu que ces élections sont considérées par certains partenaires comme une condition sine qua non avant leur réengagement définitif dans ce pays où le taux de pauvreté est très alarmant. Ainsi, au plan économique, à première vue, les conséquences d’un quelconque report des élections, pourraient être catastrophiques pour le secteur privé dont le soutien financier extérieur est conditionné par la sortie de crise qui doit nécessairement passer par la tenue des élections. Or, à suivre de près les uns et les autres, il n’est pas improbable que ces élections soient reportées. Le drame d’un tel report, c’est de remettre en cause, mieux, de retarder certains programmes économiques en cours d’exécution. Et dans un tel contexte, il n’est pas exclu que des partenaires extérieurs suspendent leurs activités, comme ils l’ont fait en 2002. Ce qui va nécessairement pénaliser les Ivoiriens, notamment le secteur privé. Car, face au climat d’incertitude, les filiales des compagnies bancaires étrangères n’accordent plus de prêts à ce secteur. Occasionnant dans le passé, la fermeture de plusieurs PME/PMI, augmentant ainsi le taux de chômage. Ce qui a d’ailleurs accentué la pauvreté et la misère dans les foyers. Il a fallu l’Accord politique de Ouagadougou pour que la plupart de ces partenaires réaffirment leur retour en Côte d’Ivoire, après d’intenses négociations. Les conséquences de ce réengagement ont été suivies d’effets financiers, quoique jusque-là jugés insignifiants par rapport aux attentes. C’est également dans cette optique que la candidature de la Côte d’Ivoire, en ce qui concerne l’Initiative PPTE, a été soutenue par des pays amis. Mais, il reste encore à passer le cap du point d’achèvement, qui doit conduire à une réduction substantielle de la dette extérieure. Pour y arriver, les élections constituent une des étapes importantes. Parce que les bailleurs de fonds en ont besoin pour s’assurer que les retombées du PPTE seront bien utilisées. Non sans oublier qu’il faut un climat paisible pour réaliser le DSRP (Document de stratégie de réduction de la pauvreté) qui est une des conditions pour franchir le dernier point de l’Initiative pour la réduction de la pauvreté des pays pauvres très endettés. Quel que soit le bord où on se situe, un report de la date des élections n’est pas à souhaiter, en ce sens qu’il conforterait certains investisseurs à prendre plus de recul vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. En clair, les élections en Côte d’Ivoire présentent des enjeux économiques plus importants que la politique elle-même. Les investisseurs étrangers, eux qui ne perdent pas de temps à se comporter comme de simples touristes, en savent quelque chose. Ils attendent la période après les élections avant de se décider. En effet, ils n’injectent leur argent que là où ils sont sûrs d’être restitués et en tirer profit. Pour gagner en notoriété et en crédibilité auprès de ces investisseurs et partenaires financiers extérieurs, les Ivoiriens ont donc intérêt à maintenir la date du premier tour des élections du 29 novembre 2009, afin de rassurer les partenaires extérieurs. C’est un pari dans lequel tout le monde, sans exception, est appelé à s’impliquer. Le Premier ministre, Guillaume Soro, qui en a pris l’engagement devant la communauté internationale, est à l’épreuve.
Honoré Kouassi