La question du respect du 29 novembre polarise la classe politique. Les techniciens énumèrent les obstacles objectifs. Tout le monde sait que l`argent manque pour lever ces obstacles. Mais Robert Beugré Mambé veut être plus royaliste que le roi…
De plus en plus, nous nous interrogeons sur la pirouette que fait le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Robert Beugré Mambé, relativement à la date de la présidentielle, le 29 novembre 2009. Un expert, vraiment éclairé, donne à son client, le délai de livraison de l`ouvrage qu`il est chargé de confectionner, en y incluant une marge de manœuvre suffisante pour ne pas apparaître léger, tenant compte des impondérables. Le 19 août dernier à son siège, par la voix de son porte-parole Bamba Yacouba, la Cei a clairement signifié qu`elle a d`immenses difficultés pour respecter son calendrier : le 29 novembre 2009. Ces problèmes viennent, selon lui, du fait que la Commission nationale de supervision de l`identification (Cnsi) n`a pas encore désigné ses représentants au sein des Comités d`exploitation. Or, on ne peut réaliser le traitement des données dans les Centres de Coordination et au site central, sans ce maillon de la chaîne. La Cei relève également le non déploiement des éléments du Centre de commandement intégré (Cci) sur l`étendue du territoire national afin d`assurer la sécurité dans les Centres de Coordination. L`Etat de Côte d`Ivoire se trouve également sur le banc des accusés de la Cei : "L`Etat n`a pas, jusqu`à présent décaissé les 5 milliards de francs prévus depuis le 31 juillet 2009 selon les recommandations de la réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc), tenue le 18 mai 2009 à Ouagadougou ", a tenu à préciser Bamba Yacouba. Qui justifie déjà les rendez-vous manqués à venir : " Ces retards cumulés sont à l`origine de certaines difficultés de traitements informatiques et font peser une lourde hypothèque sur le respect de la date de publication de la liste électorale provisoire ".
Sans argent, comment lever les obstacles ?
Le problème réel, à l`origine des " retards cumulés" signalés par la Cei, est le manque d`argent. La gestion des imprévus et autres urgences (règlement des remous sociaux non prévus, exigences particulières nécessitant des sorties de caisse) qu`on ne peut différer, sur le budget de sortie de crise, a affaibli les finances de l`Etat. C`est faute d`argent que les 8000 hommes du Cci n`ont pas encore été déployés dans leur totalité. Une situation qui a suscité la création du Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor), qui collecte des fonds et les met à la disposition de notre Armée. Mais même si cette structure a déjà remis 215 millions au ministère de la Défense, elle demeure très loin de la couverture des besoins de déploiement du Cci. De même, pour démobiliser 16434 personnes, Ouattara Daniel Kossominan, Coordonnateur national du Programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire (Pnrrc) est à la recherche de 285 millions de Fcfa. Le manque d`argent est donc le fait qui crève les yeux dans ce processus. Mais tout le monde veut sauver l`embellie, ne voulant pas être celui qui égratigne la sacrée date du 29 novembre prochain.
Sauver l`embellie
On énumère les obstacles réels, alors qu`on se trouve à quelques trois mois du scrutin présidentiel, mais on fait l`effort de ne pas bousculer la date fétiche :
" Je peux vous dire que la date du 29 novembre sera respectée. C`est la date qu`on ne peut pas décaler", a déclaré Beugré Mambé, à sa sortie de sa récente séance de travail avec le Premier ministre, Guillaume Soro. Agirait-on de la sorte face à la pression de la communauté internationale? Pour ne pas donner raison au Président français, Nicolas Sarkozy, qui s`autorise à juger notre processus de sortie de crise ? Mais sans argent et avec ces "retards cumulés", comment entend agir véritablement Beugré Mambé quand il dit : "Bien sûr, entre la date d`aujourd`hui (20 août) et le 29 novembre, il y aura des réglages à faire, pour gagner du temps, sur certains chapitres d`activités." ? Mais quels réglages sur quels chapitres? Va-t-il surseoir au désarmement et à l`encasernement des ex-combattants pour ne pas affronter la question d`argent ? Veut-il se passer des représentants de la Commission nationale de supervision de l`identification (Cnsi) et faire le traitement des données dans les Centres de Coordination et au site central ? Va-t-il ronger le délai de publication de la liste électorale ? Sur quoi compte réellement Beugré Mambé pour avoir le pied solidement planté sur la date du 29 novembre 2009?
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
De plus en plus, nous nous interrogeons sur la pirouette que fait le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Robert Beugré Mambé, relativement à la date de la présidentielle, le 29 novembre 2009. Un expert, vraiment éclairé, donne à son client, le délai de livraison de l`ouvrage qu`il est chargé de confectionner, en y incluant une marge de manœuvre suffisante pour ne pas apparaître léger, tenant compte des impondérables. Le 19 août dernier à son siège, par la voix de son porte-parole Bamba Yacouba, la Cei a clairement signifié qu`elle a d`immenses difficultés pour respecter son calendrier : le 29 novembre 2009. Ces problèmes viennent, selon lui, du fait que la Commission nationale de supervision de l`identification (Cnsi) n`a pas encore désigné ses représentants au sein des Comités d`exploitation. Or, on ne peut réaliser le traitement des données dans les Centres de Coordination et au site central, sans ce maillon de la chaîne. La Cei relève également le non déploiement des éléments du Centre de commandement intégré (Cci) sur l`étendue du territoire national afin d`assurer la sécurité dans les Centres de Coordination. L`Etat de Côte d`Ivoire se trouve également sur le banc des accusés de la Cei : "L`Etat n`a pas, jusqu`à présent décaissé les 5 milliards de francs prévus depuis le 31 juillet 2009 selon les recommandations de la réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc), tenue le 18 mai 2009 à Ouagadougou ", a tenu à préciser Bamba Yacouba. Qui justifie déjà les rendez-vous manqués à venir : " Ces retards cumulés sont à l`origine de certaines difficultés de traitements informatiques et font peser une lourde hypothèque sur le respect de la date de publication de la liste électorale provisoire ".
Sans argent, comment lever les obstacles ?
Le problème réel, à l`origine des " retards cumulés" signalés par la Cei, est le manque d`argent. La gestion des imprévus et autres urgences (règlement des remous sociaux non prévus, exigences particulières nécessitant des sorties de caisse) qu`on ne peut différer, sur le budget de sortie de crise, a affaibli les finances de l`Etat. C`est faute d`argent que les 8000 hommes du Cci n`ont pas encore été déployés dans leur totalité. Une situation qui a suscité la création du Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor), qui collecte des fonds et les met à la disposition de notre Armée. Mais même si cette structure a déjà remis 215 millions au ministère de la Défense, elle demeure très loin de la couverture des besoins de déploiement du Cci. De même, pour démobiliser 16434 personnes, Ouattara Daniel Kossominan, Coordonnateur national du Programme national de réhabilitation et de réinsertion communautaire (Pnrrc) est à la recherche de 285 millions de Fcfa. Le manque d`argent est donc le fait qui crève les yeux dans ce processus. Mais tout le monde veut sauver l`embellie, ne voulant pas être celui qui égratigne la sacrée date du 29 novembre prochain.
Sauver l`embellie
On énumère les obstacles réels, alors qu`on se trouve à quelques trois mois du scrutin présidentiel, mais on fait l`effort de ne pas bousculer la date fétiche :
" Je peux vous dire que la date du 29 novembre sera respectée. C`est la date qu`on ne peut pas décaler", a déclaré Beugré Mambé, à sa sortie de sa récente séance de travail avec le Premier ministre, Guillaume Soro. Agirait-on de la sorte face à la pression de la communauté internationale? Pour ne pas donner raison au Président français, Nicolas Sarkozy, qui s`autorise à juger notre processus de sortie de crise ? Mais sans argent et avec ces "retards cumulés", comment entend agir véritablement Beugré Mambé quand il dit : "Bien sûr, entre la date d`aujourd`hui (20 août) et le 29 novembre, il y aura des réglages à faire, pour gagner du temps, sur certains chapitres d`activités." ? Mais quels réglages sur quels chapitres? Va-t-il surseoir au désarmement et à l`encasernement des ex-combattants pour ne pas affronter la question d`argent ? Veut-il se passer des représentants de la Commission nationale de supervision de l`identification (Cnsi) et faire le traitement des données dans les Centres de Coordination et au site central ? Va-t-il ronger le délai de publication de la liste électorale ? Sur quoi compte réellement Beugré Mambé pour avoir le pied solidement planté sur la date du 29 novembre 2009?
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr